Ces aides participent à l’impulsion de projets artistiques, aux financements des recherches et à l’élaboration des œuvres. En 2022, trente-six artistes, franciliens et franciliennes, ont ainsi été sélectionnés pour l’année 2022.
L’Aide individuelle à la création
Prévue par le décret du 28 janvier 2015 relatif à l’attribution des aides déconcentrées destinées aux artistes auteurs d’œuvres graphiques et plastiques et par l’arrêté du 3 avril 2015 relatif à la procédure d’attribution de ces aides, l’AIC permet chaque année à plusieurs artistes de bénéficier d’une aide individuelle à la création. Elle leur permet en outre de conduire un projet ou une recherche artistique, mais également de financer le développement d’un projet artistique dans le domaine des arts visuels, qu’il s’agisse de peinture, dessin, sculpture, installation, performance, photographie, vidéo, art numérique, graphisme, design, stylisme ou encore de mode. En tenant compte de l'intérêt artistique du projet, des conditions de sa réalisation et de la démarche professionnelle du demandeur, l’aide individuelle à la création inclut les frais de documentation et de production et, de surcroît, une rémunération du travail artistique, permettant ainsi aux artistes de développer leur projet artistique sous toutes ses formes.
Télécharger le procès-verbal de la commission
Panorama des œuvres présentées
Samira Ahmadi Ghotbi, Plante et pierre non, feu
Plante et pierre non, feu, série de dessin en cours, fusain, papier © Samira Ahmadi Ghotbi
C’est au travers d’une nécessaire distance que Samira Ahmadi Ghotbi peut regarder son pays. Le projet du Gant demeure le vol fait suite à un ensemble de performances et d’installation venant par le récit proposer un regard critique sur l’Iran. Par le biais d’une pratique multidisciplinaire, Samira Ahmadi Ghotbi traite la figure du vivant, animal/végétal, comme un symbole du corps chassé, exploité, marginalisé ou genré. Par le dessin, la sculpture, la performance et la vidéo, elle déploie différents récits et déplie les sous-textes d’anecdotes trouvées sur internet…lire la suite
Céline Ahond, Peinture morale à corps perdu, 2022-2023
Pure fresnésie, rencontres artistiques, MAC/VAL musée d’art contemporain du Val-de-Marne, et SPIP94 Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation du Val-de-Marne, 2022 © photo Céline Ahond
Céline Ahond crée des œuvres performatives – ou des situations – qui se mettent en mouvement à partir d’un objet, d’une couleur, de la parole et se construisent en relation avec le contexte urbain ou un lieu spécifique. L’artiste propose des marches performées dans la ville, des éditions, des films, des installations en réponse à des commandes publiques ou dans des groupes de cocréation participatifs pour enfants et adultes, tout en insistant sur l’importance de la rencontre avec l’Autre pour le processus de création et d’interaction dans laquelle l’art et la vie se mélangent...lire la suite
Emma Boccanfuso, Projet sans titre, 2022-2023
© Emma Boccanfuso, SDDS Eternas, projet d’installation vidéo en cours, captures vidéo, 2020/2022
Emma Boccanfuso pratique la vidéo et l’installation depuis ses études à l’École des Beaux-Arts de Paris. Le projet actuel, qui a pour ambition la production d’un long métrage et des installations vidéos, trouve son origine dans un voyage d’études au Brésil en 2015, lorsque l’artiste s’est retrouvée par hasard dans la maison d’une famille résidant dans la favéla Chapéu Mangueira à proximité Copacabana. Elle raconte que « quand un soir une fusillade a éclaté soudainement, Sueli, la mère de famille a alors proposé son aide » et a invité l’artiste à se réfugier chez elle... lire la suite
Gaëlle Boucand, Margot et Vanessa
© Margot & Vanessa, Gaëlle Boucand, 2022
Vanessa, jeune diplômée des Beaux-Arts, part de Paris pour s’installer à Berlin entourée d’une communauté d’amis artistes. Sa fille, Margot, grandit dans cet environnement précaire et solidaire. Régulièrement, elle quitte ce milieu pour un autre, en France, plus conformiste et plus bourgeois : elle rejoint à tour de rôle ses grands-parents maternels et paternels, avec qui elle passe la quasi-totalité de ses vacances. À chacun de ses retours à Berlin, Vanessa vient la chercher à l’aéroport, et ensemble, elles rentrent chez elles en transports en commun... lire la suite
Élisabeth CARAVELLA, Métae
Dans ce film tout est vrai, sauf elle.
Le scamming mis en scène dans Métae s’inscrit dans la continuité d’une recherche sur la cyber-escroquerie initiée en 2012. Pendant plusieurs mois, l’artiste s’est entretenu avec des arnaqueurs du web afin de produire des situations poétiques. À travers ces échanges, elle a soutiré des poèmes qu’elle a recueilli dans un ouvrage intitulé La Boîte Noire... lire la suite
© Élisabeth Caravella Métae, un film expérimental de Elisabeth Caravella
Côme Clérino, Un Souvenir qui se porte, 2022-2023
© Un Souvenir Qui Se Porte – Côme Clérino, Gaerie Choé Salgado
Côme Clérino expérimente les médiums de la sculpture, de l’installation, du vêtement, du son et de la performance. Ses objets, à la lisière entre l’art et le design, sont souvent praticables ou portables, et sont réalisés dans un large éventail de matières comme le plâtre, l’argile, la céramique, le carrelage, l’acier, le verre, le béton, le textile, la porcelaine, le silicone. Les formes qu’il produit puisent dans des sources variées, tels que le monde du BTP, l’architecture et le mobilier, le cinéma et la culture populaire. Côme Clérino développe régulièrement des collaborations avec des artistes, des créateurs et créatrices, des artisans et artisanes. Le projet Un Souvenir qui se porte, réalisé avec l’Aide individuelle à la création, se concentre sur le vêtement, les souvenirs et les rapports émotionnels qu’on entretient avec le vêtement... lire la suite
Étienne de France, Confluences
© Étienne de France, Confluences, photographies couleur, projet en cours, 2022
Depuis plusieurs années, le travail d’Étienne de France remet en question les concepts de nature et de culture pour réfléchir à la manière dont le capitalisme modifie les paysages et les relations au vivant… lire la suite
Clémence de Montgolfier, le grain de la voix
Clémence de Montgolfier, Le grain de la voix, vidéogramme, recherches préparatoires d’après Claire Marin (en collaboration avec Dr. Alix Marhic), 2022
D’un projet et d’un contexte à l’autre, Clémence de Montgolfier s’intéresse aux prises de parole, à la façon dont une autre histoire peut émerger de l’oralité et raconter autrement les individus et la collectivité. En s’inspirant des méthodes de l’histoire orale aux Etats-Unis et en s’appuyant sur une formation en méthodologie des archives orales au CNAM, elle développe des dispositifs qui en s’activant deviennent des déclencheurs de témoignages et de discussions. Consciente que le témoignage peut être ambivalent et agir autant comme outil de guérison que comme facteur d’aggravation de traumas, l’artiste s’efforce d’établir des rapports de confiance et de soin… lire la suite
Héloïse Delègue, So sorry, we thought of you as useful
Costume pour "Sorry we thought of you as useful" Titre du costume / pièce murale: "Belly bow, 4.5mx3m20, techniques mixtes et textiles,2022"
L’identité, la sexualité et le labeur sont des sujets centraux dans la pratique d’Héloïse Delègue qu’elle nourrit de théorie, de cinéma, de littérature et de réseaux sociaux. Ses œuvres mettent l’accent sur des systèmes de croyance légitimant des rapports de pouvoir. L’intérêt qu’elle cultive pour le corps rebelle et le corps humilié par la société capitaliste phallocentrée - qui a su évincer des savoirs féminins - s’est précisé à la lecture de Caliban et la sorcière: femmes, corps et accumulation primitive (2004) de Silvia Federici ; réflexions qui se sont intensifiées lors de sa résidence à la British School à Rome en 2022... lire la suite
Alix Delmas, Valses Anthropométriques
Alix Delmas © adagp 2022 ©SMAC 2022 Test préparatoire Plaque n°8205 Le relevé de l’envergure
Alix Delmas échafaude des mises en scène photographiques et vidéos qui mêlent performance et sculpture, peinture et lumière. Ses installations troublent notre perception commune des lieux intérieurs et des sites extérieurs. L’appréhension de l’espace, de la nature de l'image se retrouve dans toute sa pratique artistique. Espace public, privé ou métaphorique, elle met en scène des corps humains et l’interaction qui subsiste entre gestes, lumière et espace. Valses Anthropométriques se fonde sur une recherche aux Archives de la préfecture de Paris et des études pour un travail sérigraphique dans lequel Alix Delmas poursuit son exploration et ses expériences esthétiques sur le corps, la figure humaine et ses limites... lire la suite
Zoé de Soumagnat, Still
Still, huile et acrylique sur toile, 180x150cm, 2019
Depuis plusieurs années Zoé de Soumagnat poursuit une exploration de la peinture comme espace propice à l'approfondissement de questions liées au regard et au corps qui regarde. La contemplation d'un tableau permet selon elle un double regard simultané́: un regard intérieur, tourné vers la mémoire, les sensations et sentiments, et un regard extérieur, tourné vers la matérialité́, le lieu, les autres. En travaillant l’avers et le revers de ses toiles, elle joue de la perception et de la superposition de ces regards et s’interroge sur le statut des images contemporaines, toujours sommes de nombreux héritages... lire la suite
Dinah Bird, Surface Bruit
Dinah Bird, main, seedlac © photo Jean-Philippe Renoult. Tout droit réservé
La cochenille Kerria lacca est un insecte qui se gorge de la sève des arbres et la transforme en gomme-laque, dite shellac. Produite en Inde du Nord, et plus précisément Kolkata, et récoltée dans les villages paysans du Bengale-Occidental par des travailleur·eu·ses - majoritairement des femmes - la gomme-laque servait traditionnellement à la fabrication de disques microsillons. L’artiste sonore DinahBird s’est rendue dans cette région afin d’enregistrer les sons environnementaux aux abords des lieux de récolte, et d’étudier la fabrication artisanale des disques... lire la suite
Thomas Dunoyer de Segonzac, Marat Troubles
Paris, 30 rue des Cordeliers, samedi 13 Juillet 1793, 19h14, Marie-Anne Charlotte Corday, ardente royaliste, entre dans la chambre de Jean-Paul Marat. Il est en train de prendre un bain. Corday s’approche et plante un couteau dans la poitrine du journaliste, député et révolutionnaire. Le peintre Jacques-Louis David –qui est également l'ami de Marat– immortalise la scène: Marat, sacrifié de la révolution, gît dans son bain, le visage éteint et le corps lâche, tenant d’une main un texte, de l’autre une plume. Le révolutionnaire, son destin tragique et son immortalisation par David sont les trois points d’ancrage de Marat Troubles, un projet sonore et pictural de Thomas Dunoyer de Segonzac... lire la suite
© La grande rouge (Ascension-oeil), huile sur toile, 230x115cm
Florian Fouché, Manifeste Janmari
Florian Fouché, Capture d’une vidéo extraite de Mémoire aberrante (roman cubiste de la Tentative), de l’ensemble Manifeste assisté, 2022 © de l’artiste et courtesy galerie Parliament, Paris
En 1966, Fernand Deligny, pédagogue, éducateur, cinéaste, écrivain, fait la rencontre de l’enfant mutique Jean-Marie J., renommé Janmari, 12 ans. C’est une rencontre décisive, suite à laquelle Deligny ouvre un refuge pour enfants autistes sur la commune de Monoblet dans les Cévennes... lire la suite
Valentine Franc La confession, 2022
© "La confession", Valentine Franc, vidéo HD, 2023, De Appel Amsterdam – super feelings episode 2
Valentine Franc, à travers un travail de film, de vidéo et d'installation, explore des thèmes récurrents tels que le fantasme, la fabulation, la projection mentale – et surtout dernièrement la figure féminine et sa représentation dans l’histoire du cinéma. Elle a travaillé auparavant sur le genre filmique de woman’s films avec Volare (2021), inspiré par La voleuse (1942, Curtis Bernhardt), un mélodrame hollywoodien et un exemple typique de woman’s film. Dans Smoke & Mirrors (2020), elle s’intéresse à la logique de la culture populaire et de la représentation de la féminité dans l’industrie musicale, et notamment dans la K-pop. L’un des points de départ pour La confession est une recherche de l’artiste autour de son arrière-grand-mère, née Emma Dezéraux dans une ville normande... lire la suite
Mathilde Ganancia , Le plateau érotique
"Onjes-sur-Joult", vue d’exposition, exposition personnelle, Les Bains-Douches d’Alençon, 2021 © Photo : Romain Darnaud
Audre Lorde appelle d’urgence à se servir de l’érotisme et à le reconnaître en tant que source de pouvoir féminin. Il consiste pour elle en un tempérament sensuel par lequel penser des comportements alternatifs. Mathilde Ganancia s’empare de cette ressource dans ses œuvres qui modélisent des engrenages fluides et charnels, à partir de médiums qui se révèlent dans leur potentiel métamorphique et érotique. Erotic Demand, son exposition qui s’est tenue à Bagnoler (Bagnolet, FR) en 2022, invitait à faire l'expérience de l'érotisme comme manière d’être au monde... lire la suite
Tania Gheerbrant, twin in the clouds and other stories
© Entretien Tania Gheerbrant "twin in the could and other stories"
twin in the clouds and other stories est un projet de recherche théorique et de terrain de l'artiste Tania Gheerbrant sur le réseau des entendeurs de voix (REV) rassemblant une communauté refusant de considérer l’entente de voix comme signe de maladie mentale. Gheerbrant reconstitue une séance collective d'écoute sur le modèle du REV et réalise une série d'entretiens documentaires et individuels avec certain.e.s entendeur.euse.s de voix et soignant.e.s. Volontairement hybride, le projet filmique traite de ces approches alternatives du soin de manière poétique, visuelle et musicale, mais également théorique: les écrits de praticien.ne.s et théoricien.ne.s du soin tel que Michel Foucault, Félix Guattari ou encore Jean Oury sont invoqués... lire la suite
Hippolyte – Hentgen
L'Ymagier. Premier film "Les Italiens" 2022 Durée 11'17 - texte et voix : Anne-James Chaton - Vue de l'exposition "Femme Pratique" à l'artothèque de Caen, juin 2022 © Photo : Mathieu Lion
Hippolyte Hentgen travaille l'image de façon large. Si leur pratique s’ancre dans le dessin, elles s'aventurent également dans d'autres champs de représentation, tels le spectacle, le décor, la sculpture et à présent le film. Les deux artistes puisent dans une culture visuelle de masse et dans l’histoire de l’art pour revivifier des clichés et réveiller l’œil du spectateur en s’appropriant et détournant des codes de représentation qui de la bande dessinée au motif textile façonne notre quotidien et s’y abîment... lire la suite
Yuni Hong Charpe, Encore, 2022
Vue de la fenêtre de l'hôtel de quarantaine. L’image utilisée pour la performance “ENCORE” © Photo: Yuni Hong Charpe Année: 2022
Yuni Hong Charpe réalise des œuvres vidéos, des installations et des performances qui s’intéressent à la construction d’identité et à la persistance de la mémoire, notamment dans le contexte de l’histoire de la colonisation de la Corée par le Japon au début du 20e siècle et du déplacement des populations coréennes vers le Japon. L’artiste s'adresse en particulier au passé et au présent de la communauté Zainichi (les Coréen·ne·s du Japon qui n’ont pas de terre ni de langue propre), de laquelle elle provient, et se pose la question de la transmission de la mémoire par le corps, la danse, la chanson et le langage, malgré sa disparition progressive due aux conséquences de l'oppression coloniale… lire la suite
Camille Juthier Dancing Cells
La marginalisation de celles et ceux qui n’entrent pas dans les normes dépend de notre société validiste qui repose sur un discours idéologique libéral de classe. Pour maintenir le système oppressif sur lequel elle se fonde, la culture du “valide” entretient une dichotomie hiérarchique donnant lieu à des classifications, dont celles qui distinguent le normal du pathologique. La violence que peuvent subir les personnes neuroatypiques, se vit parfois au sein même des corps de celles et ceux qui résident dans des centres d'accueil en France… lire la suite
© Captures d’écran : Début de tournage en Belgique avec Simon Juthier
Laura Lamiel, Rien n’est à faire, tout est à défaire
Les grandes décisions de départ de Laura Lamiel, qui lui apparaissent de manière intuitive et fulgurante, laissent place à des événements souterrains et envoûtants conférant aux œuvres qui se construisent, une forme d’autonomie silencieuse. Son corpus d’objets contient une multitude de matériaux issus de trouvailles, comme autant d’images figées de travail ou de gestes de recouvrement. Cette matériologie et ces objets industriels deviennent des matières premières, affranchies de toute narration mais dont elle préserve les connotations... lire la suite
Gaspard Laurent, Dérive (titre provisoire)
© Jeu de plateaux (1), acrylique sur bois, 2022, Gaspard Laurent
Qu’il réalise des fanzines anarchistes avec Mathis Perron et Chloé Vanderstraeten ou des bandes dessinées en autonomie, Gaspard Laurent accorde une importance particulière à la physicalité de l’objet livre, dans le temps et dans l’espace. Ses recherches sur la non linéarité des récits se matérialisent dans des espaces labyrinthiques aux codes couleurs préétablis. C’est au détour des théories de Josef Albers qu’il attribue aux couleurs une fonction narrative, symbolique et sensorielle. La bande dessinée permet de manipuler ce langage composite, fait de couleurs, de textes, d’images et de séquences. Mais comment l’exposer sans répondre à un dispositif classique d’exposition alors qu’elle est limitée par son format ?... lire la suite
Robin Leforestier, Présentation de la résidence au Barn Hôtel
© Robin Leforestier, Présentation de la résidence au Barn Hôtel
Robin Leforestier mène une pratique artistique qu’il situe chez les personnes l’accueillant en résidence et en participant à de nombreuses expositions. Au même titre que la peinture, les rencontres et les voyages sont des matériaux essentiels dans sa pratique. Il se rend chez des propriétaires pour peindre leur paysage et ainsi rejouer la position du peintre de cour de la renaissance. Son étude porte sur les rapports de possession qui se joue entre un·e propriétaire, ses biens et le territoire qui l’entoure. La pratique nomade de l’artiste le mène à parasiter avec bienveillance, les lieux ou les activités de ses collaborateurs et collaboratrices. En passant d’une maison à l’autre, il produit des peintures qui, en tant qu’instruments de rencontre, témoignent d’un rapport intime au paysage et d’un mode de vie poétique... lire la suite
Douna Lim, Millénium
© Douna Lim, Millénium
Au premier de l’an 2000, Gilbert filme, caméscope au poing, son appartement, ses proches, et son reflet dans le miroir. La scène est douloureusement banale – il le note, frustré: 09:47AM 1/1/2000, NOTHING HAPPENS !
Millénium est un film de Douna Lim réalisé en collaboration avec Théo Pesso, traitant du passage au nouveau millénaire. Structuré autour de vidéos amateurs trouvées sur YouTube, le film suit Gilbert, Sebastian, et un·e anonyme lors de leurs réveillons. Ils font la fête, blaguent sur le bug de l’an 2000, et anticipent la fin du monde: l'ambiance de célébration se mêle à l’attente enivrante de l’apocalypse... lire la suite
Lucile Littot, La Nuit tous les chats sont gris
© Conte du cygne et sept autres histoires extraordinaires, 2022, HD, 13 min, Le Marais, FR
L’imaginaire que Lucile Littot développe au sein de sa pratique prend sa source dans de multiples références cinématographiques, littéraires ou empruntées à l’histoire de l’art et de la magie. Son esthétique puise dans le Baroque, le Rococo et la Commedia dell'arte, dans la lignée de ses figures inspiratrices que sont Jack Smith et Derek Jarman. Elle s’intéresse à des figures féminines et aux générations désenchantées tout en cherchant à sublimer le tragique par les apparences. Derrière ses représentations costumées, caricaturales, pop, obscènes et teintées de maniérisme italien, se profile aussi l’idée d’une autobiographie romancée... lire la suite
Benjamin Magot, La défaite en action
© Benjamin Magot, Still Squinting at the Damn Thing, Encres sur coton 45X25cm, 2021
Benjamin Magot produit des formes de narration enchâssées, qui court-circuitent les modèles dramatiques habituels pour occuper une zone intermédiaire entre la documentation d'actions et la mise en scène de situations. Porté par une dynamique de désapprentissage et de conscientisation, il développe un travail formel et pictural volontairement littéral. Par des jeux de mise à distance, auxquels participent le champ-contrechamp ou la combinaison de documents et de fictions, il souligne les aberrations de nos automatismes... lire la suite
Félix Pinquier
Engagé depuis plusieurs années dans une pratique artistique mêlant sculptures et dessins, Felix Pinquier propose avec Man Made Object une réflexion formelle sur les objets techniques et leur pouvoir de fascination. Après avoir montré́ de premières œuvres de cette série, en 2020, au sein de l’exposition Futurologie à La Galerie de Noisy-le-Sec, l’artiste souhaite développer et augmenter ce corpus. Il s’agit pour lui d’explorer les relations que nous entretenons avec nos « organes artificiels » : ces interfaces qui sont des extensions de nos corps vivants et qui modifient notre rapport au monde. Félix.. lire la suite
© Man made object #2-01, vu d'atelier, matériaux divers, 2022
Paola Siri Renard
Paola Siri Renard -what will you be then Oneiroi? - glamour. Performance de Appel, NL © Maarten Nauw
Paola Siri Renard examine les codes esthétiques et politiques taillés dans les ornements architecturaux. À travers sa pratique de la sculpture, elle s'intéresse aux façons dont l’architecture et son idéologie conditionnent nos espaces, ainsi que les mouvements qui y sont possibles... lire la suite
Georgia René-Worms, Une écriture de soi depuis la maladie, 2022
Georgia René-Worms a une pratique d’écriture, de travail plastique et de commissariat d’exposition. L’artiste dit de ne pas écrire sur l’art mais – en utilisant le langage et les supports textuel en tant que matière plastique – de réaliser des recherches et de s’intéresser aux sujets féministes et aux pratiques émancipatrices et militantes, tout en s’inspirant de la méthode de new narratives dans laquelle la subjectivité de l’auteur et de l'autrice est toujours présente. Elle se pose constamment la question de l’exposition du texte et de la dissémination du savoir qu’elle produit, ce qui l’amène à imaginer des formes hybrides entre publication physique et en ligne, installation, exposition, vêtement... lire la suite
© Georgia René Worms, Une écriture de soi depuis la maladie, 2022 , impression sur tissus
Agathe Simon, Cosmos, 2022-2023
© Agathe-Simon, Le territoire argentin - Jean-Christophe Hamilton
Agathe Simon a une pratique plastique transdisciplinaire qui oscille entre la vidéo et le film, la performance, le son et l’installation. Elle collabore régulièrement avec des scientifiques : astrophysiciens, géologues, sismologues –, et réalise des films-voyages s'interrogeant sur les limites du monde, les rituels, les conflits épistémologiques et les récits fictifs, notamment celles autour de la création du monde. Dans le cadre de l’Aide individuelle à la création 2022, l’artiste réalise le projet Les Créations de l’Univers (titre de travail), qui prend la forme d’une recherche dans la région montagneuse Alto Chorrillos en Argentine à l’issue de laquelle un triptyque vidéo sera réalisé... lire la suite
Marie Sommer
© Marie Sommer
Marie Sommer travaille au travers de la vidéo et de la photo la question de l’archive. Artiste-chercheuse, elle considère le travail de collecte de documents d’images mais aussi son analyse comme une part entière de son travail. Travaillant plus spécifiquement sur les dispositifs de surveillance et d’information, elle développe depuis 2017 une recherche en trois volets, qui traite de trois lieux et dispositifs de surveillance de la guerre froide : les archives de la Stasi, la ligne de radar arctique Dew-Line et les premiers satellites de reconnaissance argentique Corona... lire la suite
Sarah Tritz
Tritz MrMacintosh G3 © Lucas Zambon
Sarah Tritz stylise et synthétise des objets communs selon une écologie de moyens qui alterne entre des productions d'atelier et des productions artisanales. Le projet d’installation 08 :03 est en ce sens un projet de continuité qui associe la fabrication artisanales de ponettes, des peluches inspirées des jouets très marketés et fabriqués à l’usine que l’on trouve dans le commerce, des horloges elles aussi réalisés manuellement et de têtes-ordinateurs-imprimantes. Ces pièces qui évoquent une narration domestique, des personnages qui doivent jongler entre impératifs professionnels, vie familiale et accomplissement personnel font référence à différences situations autant individuelle que collective... lire la suite
Yann Vanderme, Sans titre particulier, 2022
© Yann Vanderme Sans titre particulier, 2022
Dans sa pratique plastique, Yann Vanderme utilise "ce qu’il a sous le nez" pour produire des performances, des installations et des vidéos. Il manipule des objets, des espaces et des situations banales afin de les questionner avec beaucoup de méfiance et d’humour, tout en tentant d’imaginer la transgression possible des conventions, des limites, des comportements intégrés et des systèmes de valeurs qui régissent nos vies quotidiennes. Dans les œuvres vidéo, Yann Vanderme utilisait jusqu’à présent les personnages et les scénarios construits : les marionnettes "rigolotes" partaient alors à la découverte d’univers, des objets de tous les jours et des espaces bien connus, tels que le musée, le bureau, la maison de classe moyenne, ou bien les abords d’une autoroute. Avec Sans titre particulier, l’artiste travaille de façon nouvelle, en filmant avec de vraies personnes et sans un script détaillé... lire la suite
Mona Varichon Corps à cor
© Mona Varichon Corps à cor 2021 Film still
Mona Varichon déniche sa matière première en ligne et dans le réel, archivée selon une méthodologie qu’elle tient de ses études de sociologie. Elle capte ces enregistrements dans son environnement proche, amical et familial, ainsi que dans les médias et la publicité de masse. S’y dessinent des comportements pris dans des phénomènes sociétaux dont témoignent ses vidéos, ses photographies et ses performances. Afin de leur donner une résonance dans et en dehors du champ de l’art, elle y articule un langage lisible et accessible, qui succède à celui du cinéma documentaire de Carole Roussopoulos ou encore d’Agnès Varda... lire la suite
Capucine Vever, Dérives Alpines, 2022-2023
La pratique artistique de Capucine Vever étudie et cherche à mettre en lumière les interactions qui s'opèrent entre la présence humaine et le territoire géographique. Elle interroge avant tout les présences et changements invisibles à travers des formes plastiques qui s'adaptent à chaque situation concrète et qui peuvent aller de la vidéo et la photographie à la sculpture et à l’installation. Dans une oeuvre précédente, Dunking Island (2022), l’artiste s’intéresse au contexte de l’île de Gorée, située dans la baie de Dakar, qui subit à l’heure actuelle les conséquences d’une montée des eaux importantes, tout en interrogeant son passé, marqué par la mémoire douloureuse de la traite négrière... lire la suite
© Dérives Alpines, projet de cours métrage de Capucine Vever, 2023/2024, montage d'après une vue de de Luc Moreau sur le pillier Bonatti, Massif du Mont Blanc
Qingmei Yao, Taupe
Les œuvres de Qingmei Yao tordent des symboles patriotiques, communistes et capitalistes, par l'usage d’un vocabulaire burlesque, parodique et poétique. Ce sont la faucille et le marteau qu’elle place au cœur de sa docufiction San Zu Ding et son motif (2013-2020). A l’instar de celle-ci, ses œuvres soulignent l’absurdité du pouvoir politique que l’artiste constate en Chine et plus généralement de l’économie libérale, par la mise en scène de personnages caricaturaux... lire la suite
Taupe (projet en cours), Scène Utopie de rat, Vidéo, Qingmei YAO, 2023 © photo Qingmei YAO
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