Conservation-restauration en bibliothèque
On regroupe sous le terme de conservation-restauration l’ensemble des actions visant à assurer une conservation pérenne des collections patrimoniales des bibliothèques, tant en matière de conservation préventive que curative.
La conservation préventive
La conservation préventive inclut les mesures et actions entreprises indirectement sur des documents, afin de prévenir et de minimiser les détériorations et pertes à venir, en agissant sur des facteurs tels que la température, l’humidité relative, la lumière, les moisissures, les insectes et les rongeurs, les polluants et les poussières. Il est essentiel de vérifier les conditions climatiques des locaux de stockage et de consultation des collections patrimoniales, contrôler la température et l’hygrométrie sur des valeurs évolutives en fonction des saisons, vérifier le renouvellement et le brassage de l’air.
Les préconisations pour une bonne conservation préventive sont les suivantes.
- Température : 16° à 23° avec une variation maximum de 1° par jour et de 2° par semaine.
- Humidité relative : 40 à 60 % d’humidité relative avec une variation maximum de 5 % par semaine.
- Renouvellement d’air en volume/heure : réglable et compris entre 2 volumes/heure et 0,1 volume/heure.
- Brassage d’air : réglable et compris entre 0,1 volume/heure et 3 volumes/heure.
Il faut également procéder au conditionnement en boîtes et au dépoussiérage régulier des collections, de préférence à l’aide d’aspirateurs à filtre absolu.
La conservation curative
La conservation curative est l’activité par laquelle le responsable d’un document, d’un objet ou d’un fonds, s’appuyant sur l’exploration partielle ou totale de son histoire, de sa structure et de ses composants, arrête ou limite son altération, sa détérioration et préserve sa fonctionnalité par une intervention directe ou indirecte. Toute action de conservation curative doit se conformer aux principes d’intervention minimale, de compatibilité et de stabilité des matériaux, de réversibilité et de lisibilité des interventions.
Le soutien financier de l’État en matière de conservation préventive
Les collectivités territoriales peuvent bénéficier d’un accompagnement de l’État, notamment grâce au concours particulier relatif aux bibliothèques au sein de la Dotation générale de décentralisation (DGD), pour des dépenses concourant à l’amélioration des conditions de conservation des documents. Il s’agit notamment de l’aménagement et l’équipement des locaux dédiés à la conservation, à la consultation et à l’exposition des collections patrimoniales, du déménagement de ces documents, de leur dépoussiérage, de leur désinfection et conditionnement, du matériel nécessaire à un plan de sauvegarde des biens culturels.
La restauration
Les projets des collectivités doivent être soumis à une instance d'expertise et de conseil, le Groupe d’experts en restauration du patrimoine des bibliothèques territoriales, créé auprès du Service du livre et de la lecture pour évaluer la qualité des projets de restauration qui lui sont présentés pour examen et avis consultatifs. Ce groupe se réunit 3 à 4 fois par an. Les montants de devis des projets de restauration de documents patrimoniaux au-delà desquels les collectivités territoriales informent par courrier le préfet de région sont déterminés comme suit :
- 1 000 € HT par ouvrage imprimé ou manuscrit ;
- 500 € HT par document graphique
Il fournit ses éléments d'appréciation au préfet de région, chargé d'émettre un avis sur les projets de restauration de « documents anciens, rares ou précieux » (article R310-12 du code du patrimoine), présentés par des bibliothèques territoriales. Cet avis est :
- obligatoire et contraignant pour les fonds d’État ;
- obligatoire, mais non contraignant, pour les fonds patrimoniaux appartenant aux collectivités territoriales.
Le soutien financier de l’État en matière de restauration des collections patrimoniales des bibliothèques territoriales
L’État finance les restaurations des collections patrimoniales des bibliothèques territoriales grâce à deux dispositifs.
ARPIN (Acquisitions et restaurations patrimoniales d’intérêt national) qui concerne des documents auxquels leurs caractéristiques, leur ancienneté, leur rareté ou leur origine confèrent une valeur patrimoniale de dimension nationale.
Pour être éligibles à un soutien financier au titre des ARPIN, les projets de restauration devront avoir reçu une autorisation ou un avis favorable du préfet de région (article R.311-3 du code du patrimoine).
FRRAB (Fonds régionaux d'Acquisition et Restauration des Bibliothèques)qui consistent en subventions conjointes de l’État au niveau des Directions Régionales des Affaires Culturelles, à parité avec les conseils régionaux dans certaines régions.
Plus d’informations sur les modalités des différents FRRAB.
Contact
Ministère de la Culture
Direction générale des médias et des industries culturelles
Service du livre et de la lecture
Département des bibliothèques - Bureau du patrimoine
182, rue Saint-Honoré - 75033 PARIS Cedex 01
Tél : 01 40 15 74 25
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