Dès l’édition 2025 du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême (FIBD), les auteurs et autrices de bande dessinée qui dédicacent au cours d’un festival seront rémunérés sous la forme d’un forfait de 255 €.

Cette rémunération unique quelle que soit la durée du festival est valable pour tous les auteurs et autrices de bande dessinée (illustrateurs, scénaristes, coloristes) français ou étrangers qui se livrent à l’activité de dédicace assortie de la création d’œuvres, à l’invitation d’un festival ou d’un éditeur. Elle est mise en œuvre cette année sur 22 festivals spécialisés en bande dessinée.
 

Une expérimentation progressivement étendue

Proposée à titre expérimental depuis le 11 mars 2022, la rémunération forfaitaire des dédicaces de bande dessinée se justifiait par les conditions d’exercice de l’activité de dédicace dans le secteur de la BD, non rémunérée alors même qu’elle donne lieu à la création d’œuvres par lesquelles les albums acquièrent une valeur nouvelle. Par ailleurs, la présence des auteurs participe au rayonnement des festivals de bande dessinée. Ainsi, tout en promouvant d’autres modes plus collectifs d’échanges avec les publics tels que les rencontres et les ateliers, festivals, éditeurs et pouvoirs publics souhaitaient reconnaître le travail fourni par les auteurs en dehors du temps de la programmation officielle.

Un protocole a été signé le 11 mars 2022 par la ministre de la Culture, le Centre national du livre (CNL), le Syndicat national de l’édition (SNE), le Syndicat des éditeurs alternatifs (SEA), la Société française des intérêts des auteurs de l’écrit (SOFIA) et dix festivals volontaires bénéficiant du double soutien de la Sofia et du CNL au titre de leur activité festivalière.

En 2023, le même protocole a été étendu à de nouveaux festivals bénéficiant du double soutien de la Sofia et d’un service déconcentré du ministère (DRAC). De nouveaux festivals spécialisés en bande dessinée et bénéficiant d’ores et déjà d’un subventionnement de la part de l’Etat et de la Sofia peuvent rejoindre le protocole. Ils peuvent vérifier leur éligibilité en se rapprochant de leur DRAC.  
 

Une mise en œuvre rendue possible par un travail en commun de l’interprofession

La rémunération est forfaitaire et financée en trois tiers : un premier tiers à la charge de la Sofia ; un deuxième tiers à la charge du Centre national du livre ; un troisième tiers à la charge du festival ou de l’éditeur s’il est à l’initiative de l’invitation de l’auteur (invitation à dédicacer sur un stand d’éditeur par exemple).

Le festival ou l’éditeur transmet à la Sofia dans les semaines suivant la manifestation la liste des auteurs ayant dédicacé. La Sofia assure alors l’ensemble des opérations financières et administratives : elle prend contact avec les auteurs puis les rémunère directement. Les auteurs sont invités à renseigner des données relatives à leur rémunération (numéro de sécurité sociale, données bancaires) sur le site de la Sofia. La Sofia peut également assurer la transmission des informations pertinentes aux organismes de protection sociale. Enfin, elle se charge ensuite de recouvrer les sommes auprès des différents co-financeurs (festival, éditeur, ministère de la Culture).

Initialement fixé à 225 €, le forfait a été revalorisé par accord commun des parties à 238 € en 2023, puis 250 € en 2024 et enfin 255 € en 2025.
 

Une évaluation menée collectivement en 2024 qui ouvre la voie à un nouvel engagement pour cinq ans

Conformément aux conditions prévues par le protocole signé en 2022, une évaluation a été menée en 2024 sur les deux premières années d’application de la mesure. Elle a comporté deux volets, l’un quantitatif, reprenant les données obtenues par la Sofia dans le cadre de sa gestion financière du protocole, et l’autre, qualitative, menée par le ministère de la Culture.

Cette évaluation a fait l’objet d’une présentation publique le 21 juin 2024 à Villers-Cotterêts, à l’occasion de l’assemblée générale de l’Agence régionale du livre et de la lecture des Hauts-de-France et en présence d’une partie des festivals participants.

L’étude a permis de tirer un bilan très positif et largement salué, avec un nombre d’auteurs bénéficiaires de la mesure en progression et un taux de satisfaction des éditeurs et des festivals de 91 %.

Il a été décidé par les éditeurs, le CNL, la Sofia et le ministère, en lien avec les festivals volontaires, de pérenniser cette expérimentation avec l’entrée en vigueur d’un nouveau protocole applicable dès la tenue du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême en janvier 2025. Cette nouvelle version, valable pour les cinq prochaines années, prévoit notamment la revalorisation automatique du montant de la rémunération sur la base de l’indice des prix à la consommation ainsi que diverses mesures de simplification du suivi administratif et comptable.