Construire un environnement favorable aux innovations numériques
Face aux mutations accélérées des usages numériques dans le secteur culturel, il est essentiel de poser les fondations solides de l’innovation. Le ministère s’engage à accompagner les acteurs culturels en investissant dans des infrastructures solides, en favorisant la coopération et en soutenant la recherche et le développement pour une transition numérique maîtrisée et responsable.
Poser les bases d’un écosystème numérique solide
Le numérique transforme en profondeur les pratiques culturelles. Pour en tirer pleinement parti, il ne s’agit pas d’innover pour innover, mais de répondre à des besoins concrets : mieux gérer les données, faciliter la coopération entre acteurs, sécuriser les outils, ou encore réduire l’empreinte environnementale des services numériques.
L’innovation doit donc s’inscrire dans une stratégie globale, fondée sur des infrastructures fiables et durables. Cela passe par la modernisation des systèmes informatiques, le développement de solutions d’hébergement souveraines et sécurisées, le recours à l’informatique en nuage (ou cloud, c’est-à-dire le stockage et le traitement de données sur des serveurs à distance), la mise en place d’une gouvernance claire des outils et des données, et la promotion de standards d’interopérabilité pour que les dispositifs puissent dialoguer entre eux.
Le ministère de la Culture accompagne les établissements et structures culturelles dans cette démarche :
- en soutenant la mutualisation des ressources et des plateformes ;
- en encourageant la partage des données publiques, notamment via data.gouv.fr ;
- en renforçant la sécurité et la qualité des infrastructures ;
- en favorisant l'expérimentation de nouvelles solutions ;
- et en formant les équipes aux compétences numériques essentielles.
L’objectif : construire un environnement commun, stable et responsable, dans lequel les innovations peuvent se développer au service de l’intérêt général et du rayonnement culturel.
Connaissez-vous le fonds d'accompagnement à la transformation numérique et à la cybersécurité (FTNC)?
FTNC est un dispositif de financement et d'accompagnement soutenant l'innovation numérique au service des politiques culturelles. Il vise le développement des usages culturels numériques en appuyant la transformation numérique des établissements du ministère de la Culture (opérateurs, organismes assimilés et services à compétence nationale). Ces derniers doivent s’inscrire dans la stratégie numérique culturelle et les systèmes d'information (SI) du ministère.
Il encourage les mutualisations des solutions entre établissements. Il doit permettre de capitaliser sur les réussites et de nourrir la réflexion de la communauté du numérique culturel.
Encourager la collaboration et l'expérimentation
L’innovation naît rarement seule : elle s’appuie sur la rencontre entre des acteurs, des idées et des compétences issues de différents horizons. Dans le champ culturel, favoriser la coopération est une condition essentielle pour faire émerger des projets numériques utiles, partagés et durables.
Structurer les réseaux d'innovation
Pour que les innovations produites soient efficaces et durables, leur diffusion et leur partage sont essentiels. Cela passe par la création et la structuration de réseaux dédiés à l’innovation, qui permettent de :
- partager les pratiques et les expériences entre acteurs du secteur, pour que chacun bénéficie des solutions déjà éprouvées ;
- rendre visibles les initiatives et les projets innovants, facilitant ainsi leur adoption par d’autres établissements ou territoires ;
- favoriser la coopération entre institutions publiques, entreprises technologiques et de services, universités, associations, centres de recherche....
Ces réseaux, soutenus par le ministère, encouragent la mutualisation des initiatives et des investissements numériques, c’est-à-dire le partage de ressources, d’outils et de compétences entre plusieurs acteurs. Cette approche est particulièrement importante dans un contexte où les ressources et les expertises spécialisées sont limitées, et où les projets numériques doivent être conçus en tenant compte des enjeux écologiques.
Créer des espaces d’expérimentation
Le ministère de la Culture soutient cette dynamique en créant des espaces où les institutions, les entreprises, les chercheurs et les créateurs peuvent travailler ensemble. Ces collaborations permettent d’expérimenter collectivement tout en réduisant les coûts liés au développement, à la maintenance et à la pérennisation des outils numériques.
L’expérimentation occupe une place centrale dans cette approche : tester un prototype, évaluer ses usages, mesurer son impact environnemental ou social, et en tirer des enseignements pour l’ensemble du secteur. Le ministère accompagne ces démarches à travers des dispositifs de communauté, d’incubation, d’appels à projets ou de conseil interne, qui offrent un cadre sécurisé pour oser, apprendre et partager.
Déployer à l’échelle européenne et internationale
Enfin, cette coopération s’étend à l’échelle européenne et internationale, où la France participe activement à des projets de recherche et d’expérimentation communs, contribuant à faire de la culture un terrain d’innovation ouverte, solidaire et responsable.
Soutenir la recherche et le développement
Comprendre et explorer les technologies
L’innovation numérique dans le secteur culturel ne se limite pas à l’expérimentation pratique : elle s’appuie sur la connaissance, la recherche et l’analyse prospective. Comprendre les technologies émergentes, leurs usages, leurs limites et leurs impacts est essentiel pour orienter les initiatives et éviter les erreurs coûteuses ou inefficaces.
Les efforts d’innovation et de recherche et développement (R&D) entrepris par les acteurs culturels méritent d’être pleinement soutenus, en particulier sur les thématiques et les briques technologiques qui façonneront les expériences culturelles de demain. Cela inclut, par exemple, la reconnaissance automatique d’images et de textes manuscrits, les technologies immersives (réalité virtuelle, augmentée, mixte), la numérisation 3D et les jumeaux numériques, les solutions de billetterie intégrée, ou encore les techniques de conservation et de restauration numériques. Ces domaines, à la croisée de la science, de la technique et de la création, ouvrent de nouvelles voies pour enrichir l’accès, la transmission et la valorisation du patrimoine et de la création contemporains.
Favoriser les collaborations et la diffusion
Le ministère de la Culture accompagne ces dynamiques de recherche et développement, en partenariat avec les établissements d’enseignement supérieur, les laboratoires de recherche et les acteurs privés. Ces collaborations permettent de tester de nouvelles technologies, d’évaluer leur impact sur les publics et les pratiques, et de produire des connaissances partagées qui bénéficient à l’ensemble du secteur culturel.
Une part importante de cette démarche s’inscrit dans la science ouverte : les résultats de la recherche, les méthodologies et parfois les outils développés sont diffusés largement, pour que toutes les institutions puissent en bénéficier et s’en inspirer. Cette diffusion ouverte favorise l’innovation collective, la transparence et la réutilisation des données et des connaissances.
Anticiper les mutations numériques
Enfin, la veille technologique et la prospective constituent des leviers essentiels pour anticiper les mutations numériques et orienter les investissements et les politiques publiques. En soutenant la diffusion des savoirs et la capitalisation des expérimentations, le ministère contribue à créer un écosystème où l’innovation repose sur des bases solides, partagées et durables.
Connaissez-vous la convention Culture-Inria ?
Le ministère de la Culture a engagé un partenariat avec l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria), afin de stimuler la recherche & développement (R&D) entre les institutions culturelles et le monde de la recherche en sciences du numérique.
Doté d’un personnel de quelque 2000 chercheurs répartis en 170 équipes, l'Inria est le seul établissement public entièrement voué aux sciences du numérique, couvrant l’ensemble de ce domaine : algorithmie, intelligence artificielle, interaction homme-machine, web sémantique, etc.
Ce partenariat prend la forme d’une convention-cadre qui permet d’accélérer et de simplifier le montage de projets de R&D entre le ministère et son réseau d’établissements sous tutelle d’une part, et l’Institut de recherche, d’autre part.
Soutenir les investissements d'innovation
Ainsi, le ministère accompagne le secteur culturel dans ses investissements d’innovation à travers une démarche structurée et stratégique. Cette démarche s’appuie notamment sur la stratégie pour les Industries Culturelles et Créatives (ICC), qui fixe les orientations pour favoriser le développement de nouvelles pratiques et services numériques.
Pour soutenir concrètement ces investissements, le ministère met à disposition plusieurs dispositifs financiers et appels à projets, destinés à accompagner les établissements et acteurs culturels dans la modernisation de leurs infrastructures, l’acquisition d’outils numériques et le renforcement des compétences des équipes. Ainsi, des appels à projets comme le fonds d'accompagnement à la transformation numérique et à la cybersécurité des établissements du ministère de la Culture (FTNC), Services Numériques Innovants (SNI) et bien d'autres favorisent l’innovation et l’expérimentation dans la filière.
L’objectif est de permettre l’expérimentation (tester de nouvelles idées ou technologies), mais aussi la mutualisation de solutions éprouvées (partage de méthodes ou outils déjà efficaces pour éviter de recommencer à zéro).
Soutenir une innovation utile, responsable et partagée
La transition numérique des secteurs culturels ne consiste pas seulement à moderniser les outils : elle vise à inventer de nouvelles formes de création, de diffusion et de médiation, à renforcer la capacité du secteur à générer de la valeur économique et culturelle, et à permettre aux acteurs français de se positionner parmi les référents majeurs de l’économie numérique.
Pour que cette dynamique bénéficie à l’ensemble de l’écosystème, le ministère de la Culture veille à ce que les politiques de soutien à l’innovation s’inscrivent dans une approche cohérente et collective. En articulant les réseaux d’acteurs, les dispositifs financiers et la stratégie nationale en faveur des industries culturelles et créatives, il crée un environnement où chaque investissement est pensé pour produire un impact concret pour les professionnels, les publics et les territoires.
Mais l’innovation n’est véritablement porteuse de sens que si elle est utile, responsable et partagée. C’est pourquoi le ministère encourage les projets qui intègrent pleinement :
- la sobriété numérique, en limitant l’empreinte environnementale des technologies employées ;
- l’inclusion et l’accessibilité, afin que tous les publics puissent bénéficier des nouveaux services et contenus ;
- la diversité culturelle, dans la conception, la production et la diffusion des ressources numériques.
Ces principes guident les soutiens publics et orientent la manière dont les projets sont conçus, expérimentés et diffusés. Ils permettent de faire de l’innovation numérique un levier de transformation durable, capable à la fois de renforcer la valeur économique et culturelle de la filière, d'enrichir l’offre de services numériques pour les publics et d'affirmer la place des acteurs français dans un environnement numérique mondial en évolution rapide.
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