Soutenir le patrimoine religieux des petites communes rurales
L’église Saint-Pierre, propriété de la commune, présente un risque d’effondrement partiel sur le domaine public par déversement de son mur septentrional. Compte tenu des menaces qui pèsent sur la conservation de l’édifice et de son intérêt historique, la ministre de la Culture a décidé, le 17 novembre 2023, de placer l’église sous le régime de l’instance de classement au titre des monuments historiques. Ce régime confère à l’édifice tous les effets du classement pendant un an. Il permet à l’État de prendre les dispositions nécessaires pour assurer la mise en œuvre des travaux de consolidation d’urgence et d’étudier les solutions d’une sauvegarde pérenne.
Cette décision s’inscrit dans la mobilisation de l’État en faveur du patrimoine religieux des petites communes, l’église souffrant, depuis de nombreuses années, de problèmes structurels et d’un défaut d’entretien.
Les participants à la réunion du 14 mars 2024
- Pour l’État :
Préfecture de la Meuse : Bernard Burckel, Directeur de cabinet ; Franck Janiaut, Directeur de cabinet adjoint et Fabrice De Bortoli, chef du bureau de défense et de protection civiles
Direction régionale des affaires culturelles du Grand Est (DRAC) : Virginie Thévenin, Directrice régionale adjointe, chargée des patrimoines ; Tess Phok-Jeannot, Architecte des Bâtiments de France, cheffe de l’UDAP de la Meuse et Martine Arnaud, technicienne à l’UDAP de la Meuse ; Franck Mourot, ingénieur d’études au Service régional de l’archéologie et Pauline Lotz, Conservatrice régionale des monuments historiques adjointe
- Pour la commune :
Anthony Yung, maire et Patrick Razzini, adjoint au maire
- Les représentants des entreprises :
Samuel Varnerot et Michaël Varnerot (entreprise Varnerot SAS 55840 Thierville
Albino Magalhaes (entreprise Protect Echafaudages SAS 57155 Marly)
Eric Dulay (entreprise Maddalon Frères 54121 Vandières)
- Pour la maîtrise d’œuvre :
Châtillon architectes, représentée par Laurent Hernandez
A l’ordre du jour de la réunion
L’ordre du jour portait sur le démarrage et le calage du chantier, la mise au point du calendrier du chantier et la présentation de ses différentes phases :
- Installations de chantier ;
- Mise en sécurité par étaiements de l’édifice ;
- Montage du parapluie ;
- Intervention de sécurisation en couverture charpente.
Les pathologies de l’édifice
- Déversement partiel du mur méridional ;
- Versants est du transept et nord du chevet, sous protection bâchée ;
- Désordres sur les voûtes correspondant à des déformations structurelles ;
- Maçonneries fissurées à plusieurs endroits, dues à de nombreuses infiltrations.
Les objectifs des travaux : travaux d’urgence et de mise en sécurité
L’édifice est en état de péril et les dégradations se poursuivent, ainsi, entre décembre 2023 et février 2024, des mouvements de structure ont été constatés. L’emplacement de l’église, à flancs de coteaux, en partie enterrée du fait de cette pente du terrain, et dominant la rue en contrebas (rue de Fraisière), rend l’intervention délicate.
Le montant des travaux : 663 010€ TTC
Le financement : 100% État (Ministère de la Culture / Direction régionale des affaires culturelles Grand Est (DRAC)
Durée estimée des travaux : 5 mois
Propriété : Commune de Naives-Rosières
Maitrise d’ouvrage : DRAC Grand Est (à titre exceptionnel dans le cadre des dispositions du L621-11 du Code du patrimoine)
Maîtrise d’œuvre : Châtillon architectes, Architecte en chef des monuments historiques
CSPS : CCTIA - Christian Bressan
L’intérêt patrimonial de l’édifice
L’édifice, construit à partir du XVe siècle, a été remanié du XVIIe au XIXe siècles et conserve sa structure architecturale médiévale, le chœur est la partie la mieux préservée.
Parmi les éléments remarquables :
- les éléments sculptés de décor originaux : clé de voûte avec écu orné d’un lion à double queue et ange portant un phylactère ;
- décor peint sous-jacent sur la voûte de la croisée du transept et sur les piliers, vraisemblablement du XVe siècle ;
- ancienne voûte lambrissée de la nef, probablement XVIe ou XVIIe siècles, dont des éléments de la charpente subsistent ;
- oculus eucharistique visible en façade septentrionale, pouvant témoigner de la présence d’une armoire eucharistique derrière les lambris du chœur ;
- vitraux des ateliers Janin et Höfner ;
- intérêt archéologique du site, avec les vestiges visibles de l’ancien cimetière paroissial.
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