Julia Beck (Stockholm, 1853 – Versailles, 1935)
Julia Beck naît à Stockholm. Elle entre en 1873 à l’Académie des beaux-arts de cette ville. Elle fréquente la même classe que Karin Bergöö (1859-1928), qui deviendra l’épouse de Carl Larsson (1853-1919). D’après son dossier de chevalier de la Légion d’honneur, J. Beck serait arrivée à Paris dès 1873. En 1885, elle rejoint un groupe de quatre-vingt-quatre artistes, les Opposants, qui refusent les méthodes d’enseignement de l’académie royale suédoise et prônent le travail en plein air. Ces dissidents organisent une exposition intitulée Depuis les rives de la Seine, revendiquant ainsi l’influence de la France sur leur art. A cette date, Julia Beck est déjà à Paris. Elle passe probablement par l’école privée pour femmes de Mme Trélat de Vigny, où enseignent Léon Bonnat (1833-1922), et Jean-Léon Gérôme (1824-1904), puis dans l’atelier d’Alfred Stevens (1823-1906). Comme Marie Bashkirtseff, elle est surtout marquée par l’influence naturaliste de Jules Bastien-Lepage (1848-1884). Elle réside à Grez-sur-Loing, puis s’installe à Vaucresson, deux lieux très prisés par les artistes étrangers de cette époque. Elle passera la plus grande partie de sa vie à Vaucresson. De 1891 à 1928, elle expose avec l’Union des femmes peintres et sculpteurs et au Salon de la Société nationale des beaux-arts. En 1904, elle est nommée officier d’académie, en 1926, officier de l’Instruction publique et, en 1934, chevalier de la Légion d’honneur.
Ses œuvres exposées font à de nombreuses reprises l’objet de recommandations (Page d'automne, Salon de l'Union des femmes peintres et sculpteurs, 1904 ; Ancien jardin des Moines, Salon de l'Union des femmes peintres et sculpteurs, 1906 ; Coin abandonné, Salon de l'Union des femmes peintres et sculpteurs, 1907 ; Le givre, Salon international des arts, 1908) ou de demandes d’acquisition (Décembre, Salon de l'Union des femmes peintres et sculpteurs, 1905 et Novembre, Salon de la Société nationale des Beaux-Arts, 1905 (no. 101)). Mais c’est seulement en 1928 que l’État français achète l’une d’elles, Soirée d’avril, au Salon de l'Union des femmes peintres et sculpteurs (no. 65) : « une nouvelle très gratifiante et importante pour moi, les autorités françaises ont acheté mon dernier travail fait en Suède, Soirée d'Avril chez le Prince Eugène » (Waldemarsuddes archives). Payé 600 fr, le tableau (h. 61 x l. 44) est déposé le 18 mars 1930 au sous-secrétariat d’état à l’Éducation Physique, de l’École supérieure de guerre (Paris).
Selon son dossier de chevalier de la Légion d’honneur, Julia Beck est « médaillée en Suède, à Vienne, à Paris et à Chicago aux différentes expositions » et « Chaque fois qu’il est fait appel à son talent pour des œuvres de charité et tombola, Mlle Beck a toujours offert gracieusement un de ses tableaux comme lot ».
Le Nationalmuseum de Stockholm conserve de nombreux dessins, études académiques, mais aussi de rares peintures, d’un remarquable esprit naturaliste.
Laurent Manoeuvre
Bibliographie
Wennberg Kåa, Julia Beck, catalogue d'exposition, Mora, Zornmuseet, 15 juin - 14 septembre 2012, Malmö Mora Bokförl. Arena, Zornmuseet, 2012
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