La restauration de la grande rose de la cathédrale de Reims
Une importante campagne de mécénat
D’un montant de 3,3 millions d’euros, le chantier, financé par le ministère de la Culture et de la Communication - DRAC Champagne-Ardenne à hauteur de 2,3 millions d’euros, est rendu possible par une opération de mécénat, lancée par la Société des amis de la cathédrale de Reims, qui mobilise un million d’euros de mécénat auprès d’entreprises et de particuliers qui s’engagent dans le projet.
Cette importante action de mécénat permet d’accompagner la restauration de 15 statues dont la statue du Goliath.
Pose de la statue du Goliath Sud
Le 22 avril 2015, la pose de la statue du Goliath Sud marquait une étape importante dans la première phase de la campagne de restauration menée, par la DRAC, sur l’étage de la grande rose de la façade occidentale de la cathédrale de Reims, phase qui concerne la statuaire et la pierre de taille.
Le choix de la copie
L'intervention sur l’étage de la grande rose a pour objectif de rendre sa lisibilité au programme iconographique d’une partie de la cathédrale fortement touchée par l’incendie de 1914.
Déposée préventivement en 1966 et entreposée au Palais du Tau à Reims, la statue du Goliath Sud, d’une hauteur de 5,40 m, n’avait jamais été remplacée, rendant difficilement lisible la scène représentant le combat de David et Goliath.
Un comité scientifique, composé d’historiens de l’art, d’historiens et de spécialistes de la restauration des monuments historiques, sur proposition de Lionel Dubois, Architecte en chef des monuments historiques, a décidé le remplacement de cette statue, afin de rendre plus compréhensible la scène figurée.
Les différentes étapes de réalisation du Goliath
La création d’une copie du Goliath a nécessité plusieurs étapes.
L’original a, dans un premier temps, était scanné, afin de réaliser une maquette en polystyrène. Sur cette maquette, le sculpteur Léandro Berra (Paris) a effectué un modelage en plâtre, afin de lui apporter volume, texture et cohérence.
Le canevas a ensuite de nouveau été scanné et l’Atelier Enache (Paris / Nevers) a réalisé la construction d’un moule en élastomère, en deux parties. Chaque division, après avoir été estampée (matière non coulée mais déposée à la main afin d’épouser le moule au plus près), a été rapprochée l’une de l’autre, puis gorgée en pierre reconstituée (sorte de béton).
La statue est constituée de trois parties distinctes : la division « pieds », la partie « centrale » (des genoux jusqu’à la taille) puis la « tête » (incluant le haut du tronc).
Les trois blocs seront installés séparément, grâce à une grue avec bras téléscopique, par l’entreprise Léon Noël (Reims). Elles seront reliées entre elles au fur et à mesure de leur installation.
Le bloc « central » et « tête » seront mises en place lors d’une cérémonie organisée le 22 avril 2014, en présence des grands donateurs. A cette occasion, une plaque en granit noir sera apposée dans le dos de Goliath reprenant le nom de chaque mécène.
La grande rose de la cathédrale de Reims reconstituée en 3D
Entreprise à l'occasion de la restauration de l'étage de la grande rose, de 2014 à 2016, l'étude archéologique de la grande rose de la cathédrale de Reims a permis de mieux comprendre les spécificités de cet ouvrage exceptionnel, doté d'une structure à la fois maçonnée et métallique.
Construite au cours de la seconde moitié du XIIIe siècle, la rose est un ouvrage de très grandes dimensions, atteignant 11,30 m de diamètre.
Surtout, sa structure est très massive pour ce type d'ouvrage : l'épaisseur de la rose elle-même varie entre 80cm et 2,20 m.
En cela, la rose de Reims de distingue radicalement des grandes roses rayonnantes contemporaines, qui dépassent rarement 30 cm d'épaisseur.
L'étude a été réalisée par Denis Hayot, Docteur en histoire de l'art, chercheur associé au centre André Chastel, dans le cadre de la restauration de l'étage de la grande rose, menée, de 2014 à 2016, par la DRAC Grand Est. Une modélisation 3D présente en image les découvertes réalisées sur l'un des chefs-d’œuvre de l'architecture du XIIIe siècle.
Vidéo réalisée par Plemo 3D - Lettres Sorbonne université, en partenariat avec la Direction régionale des affaires culturelles Grand Est, d'après les données issues de l'étude archéologique de la grande rose de la cathédrale de Reims, menée par Denis Hayot, docteur en histoire de l'art, chercheur associé au centre André Chastel.
Une structure maçonnée et métallique
Entreprise à l'occasion de la restauration de l'étage de la grande rose, de 2014 à 2016, l'étude archéologique de la grande rose de la cathédrale de Reims a permis de mieux comprendre les spécificités de cet ouvrage exceptionnel, doté d'une structure à la fois maçonnée et métallique.
Construite au cours de la seconde moitié du XIIIe siècle, la rose est un ouvrage de très grandes dimensions, atteignant 11,30 m de diamètre.
Surtout, sa structure est très massive pour ce type d'ouvrage : l'épaisseur de la rose elle-même varie entre 80cm et 2,20 m.
En cela, la rose de Reims de distingue radicalement des grandes roses rayonnantes contemporaines, qui dépassent rarement 30 cm d'épaisseur.
Des meneaux rayonnants monolithes
L'étude archéologique a montré que les puissants meneaux rayonnants qui forment le centre de la rose étaient primitivement monolithes.
Leur fragmentation en plusieurs blocs n'a pas été provoquée que par les désordres architectoniques subis par la rose. A l'origine, chaque meneau était donc constitué par un énorme bloc de pierre, de plus de 3,20 m de longueur pour 80 cm d'épaisseur. Ces meneaux formaient donc, au centre de la rose, une structure extrêmement massive et solide.
Un triple cerclage de fer et des renforts métalliques dans les maçonneries
Dès sa réalisation, la rose a été renforcée d'une structure métallique exceptionnellement développée. En particulier, le disque central est rigidifié par un triple cerclage de fer. Allié aux grands meneaux monolithes, il fait de la partie centrale de la rose une structure indéformable. Ces épais renforts métalliques ne sont pas simplement apposés sur les maçonneries : ils se prolongent à l'intérieur même des meneaux de pierre de façon à assurer une cohérence parfaite de la structure.
Dans les remplages périphériques, des renforts métalliques ont même été intégralement noyés dans les maçonneries. Placés à la jonction entre deux blocs de pierre, ces éléments goujonnés fusionnent avec les joints au plomb, qui lient les pierres entre elles et renforcent la cohérence de l'ensemble.
Grâce à cette alliance parfaite entre la pierre et le métal, la rose de Reims constitue un ouvrage d'une cohérence et d'une stabilité exceptionnelle, qui compte parmi les plus grandes réussites de l'architecture rayonnante du XIIIe siècle.
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