Après une rencontre au musée Camille Claudel avec des élèves et des médiateurs culturels, dans le cadre des actions d'éducation artistique et culturelle menées en temps scolaire, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a signé officiellement la convention Caravelle pour l'Aube. Pour la ministre Caravelle "concrétise ce lien entre l’action de l’État et l’action des collectivités, au service de la culture des élèves".
Caravelle : lever les freins à la mobilité culturelles des jeunes
L’État a pour ambition de maintenir un équilibre territorial et développer une offre culturelle de proximité pour tous. La mobilité des publics est ainsi une préoccupation constante de la DRAC Grand Est, dans une volonté d’équilibre entre « aller vers les habitants » et « faciliter les déplacements vers les équipements culturels ».
Alors que les services de l’État (Rectorats et DRAC Grand Est) et les collectivités (Région Grand Est, Départements, EPCI et communes) développent une action conjointe en faveur de la culture et de l’éducation artistique et culturelle des jeunes, dans certains départements, confrontés aux défis de la grande ruralité, nombre d’élèves restent encore peu familiers des univers culturels.
Les conventions Caravelle sont un outil développé par la DRAC Grand Est (la première a été signée en 2023 en Haute-Marne) pour égaliser l’accessibilité de l’offre culturelle entre les territoires urbains et ruraux.
En effet, dans les territoires ruraux, l’accès des collégiens et lycéens à l’offre culturelle offerte par le pass Culture est encore trop limité par l’éloignement et des moyens de transport inexistants ou des coûts de transport trop importants.
Avec la convention Caravelle, en plus des financements accordés aux projets d'éducation artistique et culturel, les services de l’État et les collectivités s’engagent à accorder des financements complémentaires destinés à accompagner et à favoriser la mobilité des élèves vers les établissements culturels du département et de la Région Grand Est.
La convention Caravelle du département de l’Aube est la deuxième à être signée dans le Grand Est. D’autres territoires ont fait part de leur volonté de signer une convention, dont deux devraient se concrétiser dans les prochains mois. Le discours de la ministre de la Culture
FOCUS | La convention Caravelle Aube : généraliser l'accès au transport des élèves
La convention est signée par les services de l’État (Drac Grand Est, Rectorat de Reims, Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt - Draaf Grand Est), le Conseil départemental de l’Aube, la Région Grand Est et la SAS pass Culture.
L'expérimentation de deux années (2024-2026) prévoit que tous les élèves des collèges et lycées de l’Aube auront désormais la possibilité d’aller, au cours de l'année scolaire, à la rencontre des lieux d’art et de culture du département, grâce à la mise en place de transports dont le coût sera couvert par le Département de l’Aube et la Région Grand Est.
Un élargissement aux élèves du 1er degré grâce à l'engagement de la Communauté de communes du Nogentais
La convention prévoit que les Établissement public de coopération intercommunale du territoire départemental (EPCI) qui souhaitent s’engager dans l’expérimentation pour en élargir le périmètre d’action aux élèves du 1er degré pourront intégrer la convention. Ainsi, la Communauté de communes du Nogentais est le premier EPCI qui s’engage à rejoindre le projet « Caravelle » par le financement des déplacements des élèves des écoles maternelles et élémentaires du périmètre intercommunal.
Dans le cadre de l'expérimentation, débutée en Haute-Marne, la DRAC Grand Est finance un programme de recherche et d’évaluation porté par le cabinet ASDO. Il s'agit d'évaluer du point de vue quantitatif et qualitatif l’ensemble de cette action sur le 100% EAC en Haute-Marne et les prochains départements couverts par des conventions Caravelle, dont les conclusions seront livrées à l’été 2025.
Une étude sensible de territoire : PETR Seine en plaine champenoise
Le déplacement s'est poursuivi au théâtre municipal de Nogent-sur-Seine, ou a été présentée et signée officiellement « une étude sensible de territoire », un projet proposé par la DRAC Grand Est et piloté par le Pôle d’Équilibre Territorial et Rural (PETR) Seine en plaine champenoise. Réalisée en collaboration avec des scientifiques et des artistes, cette étude a pour objectif de dresser un portrait culturel du territoire rural et d’orienter les futures politiques culturelles.
Les évaluations sensibles de territoire : interroger les pratiques culturelles des habitants
Nombre de territoires ruraux constituent aujourd’hui de véritables laboratoires où expérimentation et innovation s’entremêlent pour inventer la culture de demain. Afin de prendre en compte les pratiques culturelles des habitants, la Drac Grand Est se place dans une démarche d’écoute, d’observation et d’accompagnement des territoires ruraux, qui se caractérise notamment par la mise en œuvre d’évaluations sensibles de territoire. La démarche développée par la DRAC Grand Est en milieu rural repose sur une nouvelle relation aux habitants (droits culturels) et à l’offre culturelle. Le dialogue engagé avec les territoires concernés s’appuie sur deux grands principes majeurs :
- l’écoute active des propositions émanant des partenaires locaux ;
- la reconnaissance de l’intérêt des manifestations et événements culturels organisés localement.
Pendant une période de 3 à 4 mois, il s’agit de mettre en résidence sur le territoire des équipes pluridisciplinaires-artistes, architectes, designers, autrice ou auteur accompagnées d’un laboratoire universitaire. Ces équipes mettent en œuvre plusieurs objectifs :
- introduire des regards et des méthodologies spécifiques, fondés sur le sensible, l’attention et le souci de la forme et de l’usage ;
- contribuer à impulser et à favoriser l’indispensable concertation publique avec les habitants et les élus ;
- à travers des ateliers, des résidences ou d’autres formats, concourir à faire émerger les besoins locaux, à valoriser les particularités et à élaborer des scénarios.
FOCUS | L’étude sensible de territoire du PETR de Seine en Plaine champenoise
Le PETR de Seine en Plaine Champenoise, composé de quatre communautés de communes essentiellement rurales et situé au Nord-Ouest de l’Aube, est le premier territoire de l’ex Champagne Ardenne à accueillir cette forme inédite de diagnostic culturel de territoire réalisé par des équipes artistiques et une équipe universitaire. L’idée d’un diagnostic sensible a été portée par le président et les élus du PETR séduits parune approche à l’écoute des territoires et d’une recherche de proximité avec les habitants. Compte tenu de l’enjeu majeur de ce diagnostic pour un territoire de 79 communes et près de 55 000 habitants, la DRAC a proposé 4 équipes artistiques complémentaires et l’intervention d’une universitaire de l’Université de Reims. Le choix s’est porté à la fois sur des équipes expérimentées avec une notoriété nationale et sur des équipes d’artistes émergents.
Le Pass Culture : un outil de démocratisation culturelle
La dernière séquence du déplacement Aubois était consacrée au pass Culture. La rencontre organisée avec des jeunes utilisateurs, des opérateurs culturels... au théâtre de Nogent, a permis d’aborder le projet « pass pour tous » et l'expérimentation qui sera menée dans le Grand Est.
Pour la ministre de la Culture, le pass est "un outil exceptionnel de démocratisation culturelle". Si, du point de vue quantitatif, le pass avec plus de 80% des jeunes de 18 ans concernés, est un succès, il lui est néanmoins reproché de favoriser la reproduction sociale et la reconduction des pratiques culturelles. Pour y remédier, la ministre de la Culture a engagé une réforme du pass Culture, autour de quatre points :
- introduire des conditions de ressources pour soutenir les plus fragiles ;
- favoriser une meilleure articulation entre la part collective et la part individuelle pour les jeunes de 15 et 16 ans ;
- sanctuariser un montant réservé au spectacle vivant au sein de l’enveloppe des jeunes de 18 ans ;
- expérimenter, dans la Région Grand Est, le développement de la géolocalisation afin que l’outil de recensement de l’offre culturelle puisse profiter à tous.
En savoir plus : Discours sur le pass culture - Nogent-sur-Seine le 28 novembre 2024
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