Discours de Madame Rachida Dati, Signature d’une convention « Caravelle » Nogent sur Seine Jeudi 28 novembre 2024
Seul le prononcé fait foi
Monsieur le Préfet de l’Aube, Monsieur le Recteur, Madame la Maire, Mesdames les Sénatrices, Madame la Députée, Monsieur le Président du Conseil départemental, Mesdames et Messieurs les élus, Monsieur le directeur régional des affaires culturelles, Monsieur le Président de la SAS Pass Culture, Mesdames et Messieurs, chers amis,
S’il est une chose dont nous avons tous ici bien conscience, c’est que toute politique publique, et notamment culturelle, ne peut être efficace qu’à condition de s’ancrer dans les territoires, en lien direct avec les collectivités territoriales, au plus près des habitants. Sans ce lien, sans cette proximité, nous n’avançons pas. À ce titre, je veux saluer l’engagement de nos élus. Leur détermination est la condition du développement culturel des territoires. Chaque niveau de collectivité joue un rôle essentiel dans cette compétence partagée : des contrats de filière avec les Régions aux schémas d’enseignement artistique des Départements en passant par l’action culturelle de proximité portée par les communes et les intercommunalités. Il n’y a au fond qu’une seule équipe de France et des territoires qui doit jouer collectif pour l’accès à la culture de tous, et en particulier de nos jeunes. C’est parce que je sais que je sais que nous partageons cette ambition que je tenais d’abord à signer en personne cette convention Caravelle qui concrétise ce lien entre l’action de l’État et l’action des collectivités, au service de la culture des élèves. C’est aussi pour cette raison que, dans un contexte où nous sommes confrontés à des défis considérables, budgétaires, institutionnels, technologiques ou écologiques, et même civilisationnels, j’ai veillé à maintenir le financement des DRAC, qui représentent mon ministère au plus près des territoires. Et c’est pour cela que je tenais à évoquer avec vous l’avenir du Pass Culture. Je l’ai déjà dit clairement plusieurs fois : je crois au potentiel du Pass Culture. Il reste un outil exceptionnel de démocratisation culturelle, parce qu’il est une chance pour les jeunes d’accéder à une offre culturelle d’une richesse incroyable. Et je crois ici qu’il est à la fois une chance et une responsabilité pour les acteurs de la Culture, pour qu’ouvrent à un public qui sera le public de demain. Pour autant, malgré le succès quantitatif du Pass Culture, avec plus de 80% des jeunes de 18 ans concernés, il demeure un certain nombre d’insuffisances ou de faiblesses sur lesquelles je souhaite intervenir sans délai. Deux points doivent être largement améliorés. D’abord, la diversité des jeunes inscrits sur le Pass Culture : aujourd’hui, on est encore beaucoup trop dans la reproduction sociale où les jeunes les plus éloignés de l’offre culturelle ont un accès bien moindre au Pass Culture que les autres. Les jeunes dont les parents n’ont pas fait d’études supérieures sont 20 % moins nombreux sur le Pass Culture que ceux dont les parents sont diplômés de l’enseignement supérieur. Je ne peux pas me satisfaire d’une telle situation qui ne ferait que reproduire des inégalités. Ensuite, il faut nous attaquer à la reconduction des pratiques culturelles. Les jeunes vont chercher sur le Pass Culture les offres qu’ils connaissent déjà, notamment le livre et le cinéma, tandis que le spectacle vivant et les sorties au musée représentent moins de 2% des réservations. Là encore, on court le risque de reproduire purement et simplement des inégalités sociales, alors que la culture est justement là pour essayer de les corriger. Pour remédier à ces défauts, j’ai engagé une réforme de fond du Pass Culture, déclinée en quatre points. D’abord, l’introduction de conditions de ressources afin de mieux soutenir les plus fragiles. Ensuite, une meilleure articulation entre la part collective et la part individuelle pour les jeunes de 15 et 16 ans, afin de permettre à des professeurs d’emmener des classes entières découvrir de nouveaux horizons culturels. S’ajoute également la sanctuarisation d’un montant réservé au spectacle vivant au sein de l’enveloppe de chaque jeune de 18 ans. Enfin, l’expérimentation d’un développement de la géolocalisation afin que l’outil de recensement de l’offre culturelle puisse profiter pour tous. Et cette expérimentation, j’ai choisi la région Grand Est pour la mener, parce que je connais votre engagement à tous. Vous l’aurez compris, mon ambition est simple : renouer avec ce qui était la promesse du Pass Culture, c’est-à-dire l’accès à la culture partout et pour tous, et donc proposer une offre qui vienne corriger les inégalités sociales, et non les renforcer. Je crois profondément que nous pouvons donner à nos jeunes de nouvelles opportunités, et la chance de vivre des expériences de culture exceptionnelles. C’est bien le moindre que l’on puisse rêver pour nos jeunes : et sur ce point, je pense que nous sommes absolument tous d’accord ! Je vous remercie.
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Discours
Discours de Madame Rachida Dati, ministre de la Culture - Signature d’une convention « Caravelle », Nogent sur Seine - Jeudi 28 novembre 2024
Publié le 28.11.2024
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