Les vitraux d'Imi Knoebel à la cathédrale de Reims
La création de vitraux pour la cathédrale de Reims a été confiée en 2011 et 2015 à l'artiste Imi Knoebel, artiste allemand de dimension internationale, ils sont situés dans l’abside de Notre-Dame de Reims, cathédrale du sacre des rois de France classée au patrimoine mondial de l’humanité pour la première création et dans la chapelle Jeanne d'Arc pour la deuxième.
La DRAC conduit sur le long terme les travaux de restauration de la cathédrale Notre-Dame de Reims appartenant à l’Etat. Dans ce contexte, en relation avec la direction générale du patrimoine et la direction générale de la création artistique du ministère de la culture, elle a initié en 2011 cette commande publique de vitraux, complétée, en 2015, par trois vitraux, offerts par l'artiste, qui a fait don de ses honoraires, et par la Fondation pour l'art du Land de Rhénanie du Nord-Westphalie, avec le soutien du ministère fédéral allemand des affaires étrangères.
La création de 2011 prend place aux côtés de l'œuvre de Marc Chagall
Un des vitraux créé par Imi Knoebel en cours de montage dans les deux chapelles adjacentes à la chapelle d'axe de la cathédrale de Reims
La première création d’Imi Knoebel pur la cathédrale, en 2011, prend place de part et d’autre du chef-d’œuvre créé par Marc Chagall en 1974 et répond au souhait de couleur qui faisait défaut dans l’environnement de Chagall.
L’inauguration s’inscrit par ailleurs dans le cadre des célébrations organisées pour les 800 ans de la Cathédrale, édifice qui est également le lieu de la réconciliation franco-allemande lors de laquelle le chancelier Konrad Adenauer et Charles de Gaulle assistèrent côte à côte à un service religieux en 1962. C'est la première commande publique en France pour l'artiste et sa première création dans le domaine du vitrail.
Une composition abstraite sur les couleurs fondamentales
Le projet de 2011 d’Imi Knoebel, qui s'étend sur une surface de 128 m2, est une composition abstraite dont l’essence repose sur les couleurs fondamentales, bleu, jaune et rouge, en aplats croisés et superposés. Il est la traduction, selon sa propre expression, de l’iconographie des vitraux anciens de la cathédrale «dans un nouveau langage abstrait».
L’art de Knoebel explore une variété remarquable de démarches possibles dans le domaine de l'abstraction, dans la grande tradition européenne du XXe siècle. Mais il initie également une attitude basée sur une construction sensible à partir des couleurs fondamentales, comme l’enseignait l’école du Bauhaus et les maîtres du constructivisme russe du début du siècle.
Imi Knoebel, né en 1940 à Dessau, accorde à ces couleurs une valeur de fondation, au sens architectural du terme, socle d’un équilibre intemporel.
La grande tradition de l'art du vitrail en Champagne-Ardenne
L’œuvre créée pour Notre-Dame de Reims, haut lieu de l’architecture gothique, reflète la grande tradition de l’art du vitrail en Champagne-Ardenne.
Le vitrail ancien, du XIIIe au XXe siècle, est une des grandes richesses artistiques de cette région, disséminée sur l’ensemble de son territoire. Nombreux sont les artistes qui ont renouvelé dans les édifices religieux l’art associé à la création de vitraux. A Reims en particulier depuis plus de 40 ans, Marc Chagall, Brigitte Simon, Tsugouharu Foujita, Joseph Sima, Marie-Hélène Viera da Silva ont laissé d’importantes créations. La dernière commande de vitraux pour la Cathédrale de Reims est celle de Brigitte Simon, il y a 36 ans.
La réalisation actuelle des 6 vitraux d’Imi Knoebel a fait l’objet d’une collaboration étroite de l’artiste avec un groupement des maîtres verriers, l’atelier Simon Marq, à Reims et l’atelier Duchemin, à Paris.
La création pour la chapelle Jeanne d'Arc en 2015
Un siècle après les destructions subies par la cathédrale de Reims lors des bombardements allemands de septembre 1914, la Fondation pour l'art du Land de Rhénanie du Nord-Westphalie mécène, avec le soutien du ministère fédéral allemand des affaires étrangères la création de trois vitraux d'Imi Knoebel pour la chapelle Jeanne d'Arc. Un geste symbolique fort, en pleine commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale. Pour cette création, Imi Knoebel a fait don de ses honoraires. Ces vitraux complète la commande publique de 2011 du ministère de la Culture à Imi Knoebel de six vitraux dans l'abside, situés de part et d’autre de ceux de Marc Chagall. Ils renforcent de la présence de la création contemporaine dans la cathédrale.
Le mécénat de la fondation pour l'art du land de Rhénanie du Nord-Westphalie est un symbole de paix retrouvée, de construction commune et d'amitié entre la France et l'Allemagne, au service de l'Europe de la culture.
La création d'Imi Knoebel couvre une surface de 64 m2. Elle est réalisée par l'atelier de maître-verriers Derix à Taunusstein en Allemagne.
Les vitraux d' Imi Knoebel de 2011 étaient une composition abstraite associant le bleu, le jaune et le rouge en neuf nuances. Ceux de 2015 reprennent une, conception identique, étendant la gamme colorée à vingt sept nuances.
En savoir plus
Le discours de M. Frank-Walter Steinmeier, ministre des affaires étrangères allemand
Le discours de M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères français
A télécharger
La plaquette de présentation des vitraux d'Imi Knoebel
Le travail d'Imi Knobel
L’œuvre d’Imi Knoebel est un questionnement sur l’abstraction géométrique et son rapport à la couleur, qui s’est imposé comme un point de vue sensible sur la scène internationale de l’art.
La couleur, primaire ou nuancée, monochrome ou juxtaposée, est devenue le sujet même d’Imi Knoebel, qui se réclame de l’héritage formel et spirituel de Kasimir Malevitch. Mais l’usage de la couleur fondamentale de Piet Mondrian et de l’esprit du collage de Kurt Schwitters ne sont pas loin.
La couleur n’est pas dotée uniquement d’une valeur chromatique, mais aussi d’une luminance.
Le parcours d'Imi Knoebel
Depuis le milieu des années 1960, l’œuvre d’Imi Knoebel s’est imposée sur la scène internationale de l’art contemporain comme un point de vue sensible à l ‘intérieur du courant de de l’abstraction inspiré par le décloisonnement des formes artistiques. S’attachant à un rapport très personnel de la forme à la couleur, juxtaposée et superposée, Imi Knoebel se réclame dès ses débuts de l’héritage formel et spirituel de Kasimir Malevitch. L’usage de la couleur fondamentale de Piet Mondrian et l’esprit du collage de Kurt Schwitters sont également des constantes dans son oeuvre.
Après des études d’art à l’Académie de Düsseldorf au début des années 60 où il fréquente Joseph Beuys, Imi Knoebel participe de l’utopie de l’époque selon laquelle l’art, par sa radicalité, peut changer la vie.
Depuis une quinzaine d’années, Imi Knoebel se concentre avec rigueur sur la couleur primaire, le bleu, le jaune, le rouge dans l’esprit d’une fondation, au sens architectural du terme. Ce chemin l’a récemment conduit à reprendre la question que posait Barnett Newman dans une série de tableaux de 1969 « Qui a peur du bleu, du jaune, du rouge ? ».
Imi Knoebel y répond en 2009 par un défi à l’autorité artistique. Sa réponse, «ICH NICHT ! (Moi pas !) » a été présentée dans une exposition personnelle au Deutsche Guggenheim de Berlin au cours de l’été 2009.
Marqué par la radicalité des remises en cause esthétiques des années 60, l’art d’Imi Knoebel exprime aujourd’hui la confrontation avec l’autorité des grands maîtres de l’abstraction du XXe siècle, chez lesquels la spiritualité transcende la forme.
Ses nombreuses expositions en Europe et aux Etats-Unis, en galeries et dans les musées, font d’ Imi Knoebel un des principaux artistes européens présent dans l’actualité de la création.
Né à Dessau, Allemagne, en 1940, Imi Knoebel vit et travaille à Düsseldorf.
Principales expositions personnelles dans des musées et centres d’art jusqu'en 2009
- Charlottenburg, Copenhagen (1968)
- Stedelijk Museum, Amsterdam (1972)
- Städtische Kunsthalle Düsseldorf (1975),
- Stedelijk Van Abbemuseum, Eindhoven (1982),
- Rijksmuseum Kröller-Müller, Otterlo (1985),
- Bonnefantenmuseum, Maastricht (1989),
- Tochigi Prefectural Museum of Fine Art Utsunomiya (1994),
- Haus der Kunst, Munich (1996)
- Musée d’art moderne, Grenoble (1997)
- Kestner Gesellschaft, Hannover (2002)
- Hamburger Kunsthalle, Hamburg (2004)
- Dia Beacon, Beacon, New York (2008)
- Nationalgalerie, Berlin (2009).
Maîtrise d'ouvrage
La Direction régionale des affaires culturelles de Champagne-Ardenne, en relation avec la Direction générale des patrimoines et la Direction générale de la création artistique du ministère de la Culture et de la Communication, est le maître d’ouvrage de la commande publique de 2011, pour un montant d’1,3 M. d’euros.
Mécénat
Cette commande bénéficie, en outre, du soutien d’un important mécénat d’entreprises : la Fondation d’entreprise du Groupe GDF SUEZ, le Champagne Louis Roederer, la Caisse d’Epargne Lorraine Champagne-Ardenne, entreprises présentes sur le territoire de la Champagne-Ardenne mais également en Europe et dans le monde, ainsi que de personnes privées.
Publication : "Imi Knoebel - Reims" aux éditions Hatje Cantz (Berlin)
Un ouvrage intitulé "Imi Knoebel, Reims", publié aux éditions Hatje Cantz (Berlin), explore les différentes facettes de cette collaboration franco-allemande, de deux années, qui a conduit, en 2015, au don de trois nouveaux vitraux d'Imi Knoebel pour la cathédrale de Reims.
Fruit d'une étroite relation entre les équipes de la fondation pour l'art du land de Rhénanie du Nord - Westphalie et de la DRAC champagne-Ardenne, le don de l'artiste en 2015 a été soutenu par le ministère allemand des affaires étrangères.
Confrontant l'histoire au symbole, les essais de Thilo Bock, Horst Bredekemp, Martin Schulz et Johannes Stüttgen, auteurs allemands, offrent un regard critique sur les nouveaux vitraux d' Imi Knoebel, inspirés par la figure guerrière libératrice de Jeanne d'Arc.
Les nouveaux vitraux ont été produits en Allemagne par l'atelier de maître-verriers Derix à Taunusstein (Hesse). Sous la forme d'une chronologie franco-allemande, la confrontation des points de vue nationaux au sein de l'équipe opérationnelle donne à cette création unique une portée bilatérale et européenne.
L'ouvrage, en trois langues (anglais, français et allemand), est disponible aux éditions Hatje Cantz - Berlin.
2017 - 272 pages - 24.00 x 31.00 cm - ISBN 978-3-7757-4284-9
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