La superficie de la cité a évolué depuis le Ier siècle de notre ère. Ainsi, la rue Ponsardin, qui était située à la limite extrême sud-est de la ville, à l’Antiquité tardive, se retrouve au cœur de l’enceinte du Haut-Empire, qui enserre la cité sur une soixantaine d’hectares.
Grâce aux fouilles archéologiques préventives menées à Reims, depuis maintenant plusieurs années, la construction de cette enceinte a été datée du premier tiers du IVe siècle (règne de l’Empereur Constantin), mais la mise au jour de cette maison gallo-romaine permettra encore d’affiner la datation. En effet, l’édification du rempart a nécessité la destruction de nombreuses habitations et, pour les archéologues, l’incendie qui a détruit les élévations de la domus rue Ponsardin serait lié à cette construction, car une partie des vestiges de la domus a été retrouvée dans un remblai de démolition. « Ce talus correspondrait à la courtine de l’enceinte, le chemin surélevé qui longe de l’intérieur le rempart de la ville ». Les vestiges, objets et fragments de céramiques scellés dans le remblai constitueront de précieux indices.
Des vestiges du moyen Age et des XVIII-XIXe siècles
Le décapage du premier niveau de sol a révélé des caves des XVIIIe et XIXe siècles et des éléments de l’époque médiévale (Xe - XIIe siècles), dont une pièce de 15m2, matérialisée par des murs et un sol en craie.
Dans les déblais ont été remontés « des fragments de céramiques décorées de glaçure verte ».
Des vestiges de l'abbaye Saint-Pierre les Dames
Les archéologues ont également dégagé un élément du mur et une partie du jardin de l’ancienne abbaye médiévale de Saint-Pierre les Dames, détruites au début du XXe siècle.
Des vestiges gallo-romains
Lors du deuxième décapage ont été retrouvés des éléments de l’époque gallo-romaine. Il s’agit d’une domus, composée de trois pièces, organisées autour d’une cour et desservie par un système de couloir. Une pièce de 9m2 disposait d’un plancher en bois, aujourd’hui calciné, des analyses du bois vont être réalisées. La deuxième pièce de 12 m2 est équipée d’un hypocauste (chauffage par le sol) et le sol de la troisième pièce, d’une surface de 14 m2, est en béton romain (un terrasso). Les dimensions de la cour, qui comprend un puits, ne sont pas encore connues.
Une riche demeure du IIIe siècle
L’ensemble des fondations de la Domus est particulièrement bien conservé. Ainsi, s’agissant de l’hypocauste, les pilettes (petites piles de briques, sur lequel reposait le sol) et le sol sont toujours visibles, ainsi que le praefurnium (le foyer), situé juste à l’entrée de la pièce. Dans l’importante couche de remblai de démolition qui recouvrait la pièce, une trentaine de caisses de fragments d’enduits peints ont été prélevés lors du diagnostic. Les motifs sont constitués de dessins figuratifs, des décors floraux, comme des grappes de raisin, et même d’un visage « les traits sont finement dessinés, la palette de couleurs variée et le dessin témoigne d’une grande maîtrise picturale ».
La présence de ces enduits peints, ajoutée au plancher en bois, donnent à penser que l’on se trouve ici dans une demeure assez riche.
Cette fouille archéologique avait été précédée par un diagnostic archéologique, prescrit par la Direction régionale des affaires culturelles de Champagne-Ardenne, qui avait révélé l’intérêt archéologique du site. Débutée le 20 août 2012, elle s’achèvera mis octobre 2012. Sur les 300m2 concernés par la fouille, les archéologues ont déjà atteint 3,5 m du sous-sol, sur les 4,5m de profondeur sur lesquels ils interviendront. Un immeuble de bureaux et de logements sera réalisé par la société RM Immo.
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