Elisabetta Sirani (Bologne, 1638 - Bologne, 1665)
La carrière d'Elisabetta Sirani, précocement écourtée à l'âge de vingt-sept ans, au service de la cause des femmes peintres, est exceptionnelle pour l'époque.
Fille de Giovanni Andrea Sirani (1610-1670), peintre, marchand d'art et suiveur de Guido Reni (1575-1642), elle bénéficie d'une formation dès l'âge de treize ans dans l'atelier de son père, qui la laissa travailler aux côtés de plusieurs artistes en devenir de sa génération. D'elle-même, elle complétait son éducation puisant, dans la bibliothèque paternelle, aux sources d'une culture classique, antique et religieuse, sans oublier son goût pour la musique, nourrissant ainsi sa créativité inventive.
Le journal, qu'elle tient à partir de ses dix-sept ans, fait l'inventaire de sa production, virtuose et prolixe, soit près de 190 tableaux en dix ans.
En 1655, son père souffrant doit lui laisser la direction de l'atelier. A ce titre, elle reçoit plusieurs commandes publiques de retables pour des églises de Bologne. Sa réputation de peintre d'histoire et de portraitiste dépasse Bologne jusqu'à Florence et Rome, et, en 1660, elle est admise à l'Académie de Saint-Luc. Prolongeant la veine baroque de Guido Reni, elle se distingue par la variété de ses compositions, leur qualité d'exécution et l'élégance de son style.
Forte de sa renommée, elle ouvre aussi à Bologne, la même année, un salon et une école de peinture exclusivement réservées aux femmes.
Sa mort prématurée, considérée à l'époque comme un empoisonnement par sa servante, serait la conséquence de l'utilisation de pigments contenant de l'arsenic.
Hélène Meyer
Sélection des oeuvres de Elisabetta Sirani sur la base Joconde Pop
Bibliographie
Bentini Jadranka, Elisabette Sirani, pittrice eroina (1638-1665), Bologne, Museo civico Archeologico, 4 décembre 2004 - 4 avril 2005, Bologne, Editrice Compositori, 2004
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