Le Palais du Rhin - siège de la DRAC Grand Est à Strasbourg
Le Palais du Rhin, siège de la Direction régionale des affaires culturelles du Grand Est et de la Commission centrale pour la navigation du Rhin, est l'ancien palais impérial, érigé entre 1884 et 1889 pour l'empereur allemand.
Historique du Palais du Rhin
L'édifice, situé au centre de la "ville neuve" sur l'ancienne place de l'Empereur, actuelle place de la République, entourée par des édifices publics, témoigne du demi-siècle durant lequel Strasbourg, sous le régime allemand, connut un développement urbain décisif.
Installé sur la Kaiserplatz, le palais doit représenter symboliquement la présence de l’empereur dans la nouvelle capitale. Construit de 1883 à 1889 sur le modèle des palais de la Renaissance italienne et du baroque allemand, Hermann Eggert, l'architecte, imagine un édifice quadrangulaire dont le premier étage est dévolu à la vie publique. Articulé autour d’une vaste cour carrée vitrée, il s’ordonne autour d’un monumental escalier d’honneur orné de fontaines symbolisant le cours du Rhin.
Inauguré en août 1889 en présence du nouvel empereur Guillaume II lors de trois jours de fête, le palais impérial déçoit. Malgré la modernité de ses principes constructifs et de ses équipements, son architecture fondée sur des modèles anciens ne parvient pas à convaincre. Guillaume II s’y installe à contrecœur et n’y séjourne que quelques jours par an lors de ses visites à Strasbourg.
Renommé palais du Rhin en 1920, l’édifice connaît jusqu’à nos jours différentes transformations, liées notamment à son adaptation à un usage public. Menacé de destruction en 1957, il fait l’objet d’une lente reconnaissance patrimoniale à partir de 1977.
Propriété de l'Etat, et protégé au titre des monuments historiques (avec le parc attenant et sa grille : classement par arrêté du 11 février 1993), le Palais du Rhin, et son périmètre comprenant le parc et les écuries, fait également partie des premiers édifices à figurer dans la liste des Domaines nationaux (4 mai 2017).
Chaque année, à l'occasion des Journées européennes du patrimoine, la DRAC Grand Est ouvre le Palais du Rhin au public, dans le cadre de visites libres ou guidées.
Le Palais du Rhin en images
Entretien et restauration du monument
Le Palais du Rhin, sous la responsabilité du ministère de la Culture et de la Direction régionale des affaires culturelles du Grand Est (DRAC), fait l'objet de campagnes d'entretien et de restauration régulières.
Il est entretenu, restauré et valorisé par une équipe spécialisée : conservateurs, architectes, ingénieurs, techniciens et administratifs.
Dernière campagne de restauration du Palais du Rhin
Intervention sur l'annexe de l'ancien palais impérial (portes des anciennes remises et écuries) : entre conservation et création (février 2024 - avril 2025)
Achevée en 1885, l’annexe de l’ancien palais impérial allemand de Strasbourg est contemporaine de la construction du palais (1883-1889). Elle a été conçue par le même architecte, Hermann Eggert et a également été protégée au titre des monuments historiques, d’abord par inscription (1991), puis par classement (2009).
En 2022, le constat a été fait que les portes menuisées de ces ailes étaient en mauvais état. Une mission de diagnostic a donc été confiée à l’architecte en chef Pierre Dufour. Les ouvrages présentaient en réalité des situations très différentes du point de vue architectural et patrimonial.
Bien que d’ampleur limitée, ce chantier, d'un montant de 373 501 €, réalisé sous maîtrise d'ouvrage de la DRAC Grand Est, a permis de restaurer et mettre en valeur l’annexe du palais du Rhin, tout en proposant une réalisation contemporaine soignée.
L'annexe du Palais du Rhin
Les bâtiments de l'annexe occupent une parcelle située hors de l’emprise du palais, au n°9 de l’actuelle rue du Général Frère.
Un logis à deux niveaux sur rue, originellement destiné à l’habitation des gardes, cochers et palefreniers, a été converti en bureaux pour la DRAC Grand Est (pôles Création et Industries et démocratisation culturelles).
Sur cour, deux ailes basses abritaient une écurie de 18 chevaux et une remise pour 6 voitures hippomobiles et servent aujourd’hui de garages pour les voitures de service.
Les portes de la façade des remises
La façade des remises se compose d’une porte piétonne et de huit grands vantaux cochers, dont deux paires sont encore mobiles et les quatre autres devenus dormants, le tout sous une grande verrière de type industriel. Cette disposition ne correspond pas à l’état d’origine, connu par les plans conservés dans le fonds du Denkmalarchiv : en 1885, les mêmes portes se trouvaient trois mètres en arrière, à l’aplomb du étage de fenil en pan-de-bois qui se trouve aujourd’hui à l’intérieur des garages, et elles se trouvaient suspendues sur rail, et non montées sur pentures comme aujourd’hui.
La façade actuelle résulte donc d’un remaniement survenu à une date incertaine du début du XXe siècle, sans doute pour s’adapter à l’arrivée des premiers véhicules motorisés. Dans l’impossibilité de revenir à l’état d’origine, cette façade a été traitée en conservation, en restituant seulement les oculi et leurs ferrures suivant les dessins d’exécution d’Eggert, ainsi que la teinte brune des peintures.
Les portes des écuries
Les écuries de 1885 étaient accessibles par une unique porte sur cour, étroite et haute, mais celle-ci a disparu en 1976, lorsque deux grandes arcades ont été percées pour permettre le stationnement d’automobiles. Ces ouvertures de baies ont été réalisées de manière soignée, avec réemploi des pierres de taille issues de la démolition, mais les portes menuisées, de plus faible qualité, ont très mal vieilli et devaient être changées.
Le parti pris de restauration
Le parti proposé par Pierre Dufour a consisté à remplacer les doubles vantaux par des vantaux simples, toute largeur, disposés au nu du mur sous une traverse métallique et une imposte vitrée placée en retrait pour disparaître dans l’ombre de l’embrasure.
L’ossature bois des vantaux est habillée à l’extérieur de lames de cuivre montées à joint debout suivant les niveaux d’assises de l’ancienne façade de pierre. Sur la porte de gauche, les joints debout sont rabattus au droit de l’ancienne porte piétonne d’accès aux écuries, dont l’emplacement d’origine est ainsi discrètement signalé.
Le cuivre brut a été choisi comme matériau signalant l’intervention contemporaine à l’image des toitures neuves du palais et de son annexe. Il est appelé à s’oxyder naturellement pour s’accorder avec la couleur brune des portes menuisées anciennes.
Montant des travaux : 373 501€
Financement : ministère de la Culture / DRAC Grand Est
Durée : 14 mois (février 2024 - avril 2025)
Maîtrise d’ouvrage : DRAC Grand Est
Maîtrise d’œuvre : Pierre Dufour ACMH (Antoine Dufour Architectes)
Les entreprises :
- ADECO menuiserie – Châtillon-le-Duc (Doubs)
- Alsacienne de métallerie – Furdenheim (Bas-Rhin)
- Léon Noël maçonnerie-pierre de taille – Strasbourg (Bas-Rhin)
- Itelys électricité – Nordhouse (Bas-Rhin)
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