En amont des travaux de restauration de l'église de l'Assomption de la Vierge, d'Aix-Villemaur-Pâlis, soutenus au titre du Plan de Relance de l'économie, un diagnostic archéologique, mené, sur prescription de la DRAC Grand Est, par une équipe de l'Institut national de recherches archéologiques préventives a livré, au pied du chevet, 13 inhumations dont celles de 12 d’enfants.
Le projet de restauration des façades sud et est et d'assainissement de l'église de l'Assomption de la Vierge d'Aix-Villemaur-Pâlis, retenu par l'Etat au titre du plan de relance 2021, est entré dans sa phase préparatoire avec la réalisation d'un diagnostic archéologique, fin février 2021.
D'un montant estimé à 625 000 €,
la restauration de l'église d'Aix-Villemaur-Pâlis va être financée
à 48% par l'Etat, dans le cadre du Plan de relance.
A l'annonce du Plan de relance, la commune d'Aix-Villemaur-Pâlis a mobilisé les moyens nécessaires pour réagir rapidement à cette opportunité. Les services instructeurs de l'Etat ont accompagné et soutenu la commune dans son projet.
Une collaboration étroite a été nouée entre les acteurs de cette opération : la commune, le maitre d'œuvre Eric Pallot, Architecte en chef des monuments historiques et les différents services de la DRAC Grand Est (l'Unité départementale de l'architecture et du patrimoine (UDAP) de l'Aube, la Conservation régionale des monuments historiques (CRMH) et le Service régional de l'archéologie (SRA)) :
- la commune est le maître d'ouvrage de la restauration ;
- l'architecte, maître d'œuvre, pilote le chantier de restauration ;
- l'UDAP de l'Aube / DRAC encadre les travaux de mise hors d'eau de la tour clocher, en attendant la prochaine campagne de travaux (prévue pour 2022) ;
- la CRMH / DRAC encadre le projet de restauration des façades ;
- le SRA / DRAC contrôle les études archéologiques.
Le diagnostic archéologique
Le diagnostic archéologique permet de vérifier, en amont des travaux, si le terrain recèle des traces d’anciennes occupations humaines susceptibles d’être détruites.
Au vu de la sensibilité archéologique du terrain, l'autorisation de travaux, délivrée en moins d'un mois par l'Etat, a été précédée de la prescription d'un diagnostic archéologique, les travaux de drainage des eaux usées nécessitant une intervention sur le sous-sol.
Le cahier des charges du diagnostic a été défini, sur site, par le Service régional de l'archéologie/DRAC, en présence de l’opérateur d'archéologie préventive, l'Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP).
Le diagnostic archéologique, mené par un archéologue, une anthropologue et un stagiaire de l'INRAP, a duré 5 jours et a permis l’ouverture de 4 sondages.
Une église antérieure révélée ?
Les deux sondages, au sud de l'église, n'ont pas livré de sépulture en place. Seuls quelques ossements humains épars, témoignent de remaniements anciens des sous-sols.
Ces sondages ont, cependant, permis la découverte d’un état indépendant de l’édifice en élévation, peut-être une église antérieure.
13 inhumations mises au jour au chevet de l'église
Les deux sondages, à l'Est, au pied du chevet, ont livré 13 inhumations dont 12 d’enfants.
Leur découverte, à environ 70 ou 80 cm de profondeur par rapport au niveau de sol actuel, a contraint l’arrêt du diagnostic sur ces niveaux dans l’un des deux sondages. Cette zone, au pied du chevet, est privilégiée pour l’inhumation des enfants, au plus près du saint. La chronologie de cet ensemble n’est pas encore connue mais les datations 14C y remédieront dans les mois à venir.
Modification du projet architectural
La présence de nombreuses sépultures a déjà amené à repenser le circuit d'assainissement, initialement prévu à l'Est, de manière à détruire le moins possible le patrimoine archéologique.
Valorisation du diagnostic archéologique
La prochaine étape sera le rendu du rapport archéologique qui apportera un compte-rendu scientifique précis des découvertes.
Les apports du diagnostic archéologique sont à la fois, historiques, scientifiques mais également pédagogiques.
Tout au long la semaine, les riverains ont pu observer les archéologues en plein travail. L'intérêt porté à cette démarche sera soutenu par l'Inrap qui proposera, dans les prochains mois, une présentation de son travail et de ses missions au jeune public de la commune.
