1.Mayres-Savel (Isère) : église Saint-Jean-Baptiste
L'église Saint-Jean-Baptiste reste, pour la période romane, une des plus homogènes du département de l'Isère.
Datation : XIIe/XIXe siècles
Inscription au titre des monuments historiques le 12 juillet 2021 de l'église et du cimetière qui l'entoure.
Autres protections : classement le 20 août 1919 du clocher et des corniches de la nef.
© F. de Peyronnet-Dryden DRAC Auvergne-Rhône-Alpes
L’église de Mayres-Savel (anciennement de Mayres jusqu’à la réunion des communes de Mayres et de Savel en 1962), consacrée à saint Jean-Baptiste depuis le Moyen-Age, a vraisemblablement été construite dans sa forme générale actuelle au XIIe siècle. Le remarquable clocher révèle une prospérité certaine de la paroisse, prospérité qu’elle ne retrouvera de manière relative qu’à partir du XVIIe siècle, après la Guerre de Cent ans et les guerres de religion : les visites épiscopales soulignent son bon entretien, mais malgré tout ordonneront en 1689 la réduction du cimetière qui l’entoure en raison de la diminution de la population. Le cimetière a conservé depuis lors cette nouvelle configuration, et contient encore quelques tombes anciennes.
Quelques modifications ont été également apportées à l’édifice, notamment au XIXe siècle (un certain nombre de baies sont agrandies, une tribune néo-gothique est ajoutée à l’intérieur). Malgré ces quelques changements, l’église présente un grand caractère d’homogénéité et d’authenticité, et reste un spécimen exemplaire de l’architecture religieuse dauphinoise du XIIe siècle.
L’église est bâtie en forme de croix latine, avec un transept bas. Trois absidioles en hémicycle sont greffées sur le chevet et le côté est du transept, tandis qu’un haut clocher, classé depuis 1919 au titre des monuments historiques, surplombe le chœur ; il comporte deux étages percés de baies géminées et trigéminées sur les quatre côtés. Les deux étages d’ouvertures sont séparés par des bandeaux plats. Le deuxième élément classé en 1919 est la corniche à modillons qui longe le sommet des murs gouttereaux de la nef et du transept. Des contreforts, probablement postérieurs au XIIe siècle, longent la nef. L’église est construite en tuf, actuellement en pierres apparentes. Sur la façade occidentale, une différence notable de couleur et de disposition de ces pierres laisse présumer une surélévation de la nef à une date non définie à ce jour. Le clocher est recouvert d’ardoises (à l’origine de la pierre de tuf), la nef de tuiles, les absidioles de tôle (à l’origine des lauzes, à l’instar des contreforts qui sont actuellement recouverts de ciment).
A l’intérieur, l’église est entièrement voûtée : la nef de quatre travées est recouverte d’un berceau en plein cintre renforcé par des arcs doubleaux à arêtes vives. Le transept bas est également recouvert d’une voûte en plein cintre. Entre les arcs doubleaux de la nef ont été placées des arcades qui soulignent le rythme des travées – trait d’architecture que l’on retrouve dans d’autres églises du Dauphiné. Sous la peinture des années 1970, apparaissent des traces d’anciens décors à de nombreux endroits, ce qui laisse supposer que l’on pourrait retrouver davantage de motifs originaux. Le reste de la décoration est sobre, sans éléments sculptés.
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