2.Saint-Barthélémy (Isère) : Le clos
Le clos à Saint-Berthélémy est un ensemble alliant architecture, arts décoratifs et végétaux, dénotant une grande originalité et en même temps caractéristique des références de la notabilité provinciale du XIXe siècle.
Datation : XIXe-XXe siècles
Inscription au titre des monuments historiques le 7 juillet 2021 en totalité (les bâtiments, le parc clos de murs et le verger)
© F. de Peyronnet-Dryden DRAC Auvergne-Rhône-Alpes
La propriété « Le Clos », appelée aussi « Pavillon Darcieux », se situe à la limite de Beaurepaire et de Saint-Barthélémy, dans la vallée de la Valloire, entre Vienne et Grenoble. La datation de cet ensemble est difficile en raison du manque de sources écrites, bien que la majorité des bâtiments, édicules et décors peints semble provenir du XIXe siècle. Elle a tout d’abord appartenu à la famille Gounon-Darcieux. Ange Gounon-Darcieux, maire de Beaurepaire à partir de 1852, fait construite une « maison » sur cette parcelle en 1858, puis la propriété passe par legs de sa veuve à la comtesse de la Valette-Chabriol en 1891, pour être rachetée par maître Alfred Ferlay, notaire de Beaurepaire, dans les années 1920 ; celui-ci fit accoler quelques pièces d’intendance à la tour. La propriété appartient encore à ses descendants.
« Le Clos » forme une bande de terre en longueur (175 mètres de long sur 25 de large) entre la route et un petit cours d’eau, le Suzon. Il est constitué principalement d’un parc entouré d’un mur en pisé et qui comporte diverses constructions : un pavillon d’angle à l’entrée, une maison sur serre ou jardin d’hiver (fabrique de jardin), adossée au mur, une tour de 15 mètres de haut à laquelle est accolée une petite annexe. Ce parc précède un verger, situé entre le mur de clôture et la rivière. Une maison de gardien à l’angle de ce mur, reconstruite après les destructions de la dernière guerre, complète le tout.
La propriété qu’on découvre en entrant forme un ensemble qui, en dépit de sa modestie, dénote un véritable esprit programmatique en raison de l’articulation du parcours qui inclut des plantations (charmille plantée en partie sur une petite butte, tilleuls taillés en rideau, haies d’ifs, arbres exotiques), des éléments de décoration (statue de Flore, obélisque, piédestaux, naïades), et les constructions. A cela s’ajoute la particularité des décors peints paysagers évoquant l’art des jardins, l’orient, la vie à la campagne, parfaitement intégrés à la conception des lieux. Le lieu a en effet longtemps été appelé le « château peint ». Les murs de clôture et la tour étaient peints, sur la partie plane comme dans les nombreuses niches : paysages, scènes bucoliques, figures antiques, en plus de faux appareillage. Il ne reste malheureusement plus que des traces de ces éléments. En revanche, d’autres éléments sont suffisamment conservés, mais nécessitent une importante restauration : les plus intéressants sont une représentation de la grande cascade de Saint-Cloud au rez-de-chaussée du pavillon d’angle à l’entrée ; une scène de bord de mer exotique avec palmiers dans la « serre » ; dans la tour au rez-de-chaussée des scènes de chasse et de vie à la campagne peintes sur papier.
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