8.Villefranche-sur-Saône (Rhône) : villa Vermorel
La conservation de la villa Vermorel avec son parc présente au point de vue de l’histoire et de l’art un intérêt public en tant qu’elle constitue un exemple caractéristique d’une demeure d’industriel édifiée dans les premières années du XXe siècle, dans un remarquable état d’intégrité tant du point de vue de l’architecture, que du second œuvre et des décors intérieurs.
- 1904-1909 -
inscription au titre des monuments historiques le 19 mars 2021 de la villa en totalité, et son parc, y compris la serre, le mur de clôture, les grilles et les trois portails, à l'exclusion des anciens garages et de la maison du gardien.
© J.BOULON DRAC Auvergne-Rhône-Alpes
Victor Vermorel reprend en 1871 l'entreprise de machines agricoles de son père à laquelle il va donner un rayonnement international et se consacre à la défense et au développement de la viticulture beaujolaise. Les usines Vermorel s'étendent progressivement sur 4 hectares, employant près de 1200 ouvriers. En 1888, Victor et Georgette Vermorel acquièrent le terrain des Roches, à proximité de leurs usines : il comprend une maison d'habitation - la villa Suzanne - et ses dépendances, ainsi que des terrains agricoles sur lesquels ils commencent à aménager un parc (une pièce d'eau, qui existait déjà, est agrémentée d'une grotte artificielle). La famille occupe dans un premier temps la villa Suzanne puis Vermorel décide d'entreprendre la construction d'une nouvelle demeure dans le parc. Il prend contact avec plusieurs architectes, et c'est finalement sur un projet d'Alfred Rome que sera édifiée la villa, achevée en 1909.
Les descendants de Victor Vermorel ont fait don à la commune de la villa, des bâtiments annexes et d'une grande partie du parc en 2007.
L'architecture austère de la villa évoque les palais florentins de la Renaissance. D'une emprise au sol de 450 m², la maison développe 1800 m² sur ses cinq niveaux. La distribution, classique, s'articule autour du hall central qui occupe toute la hauteur de la cage d'escalier, éclairé par une imposante verrière à charpente métallique. Chaque étage a sa fonction : espaces utilitaires au soubassement, espaces de réception et de vie au rez-de-chaussée, chambres aux 1er et 2e étages, combles réservés aux domestiques. Toutes les pièces - qui, de surcroît, communiquent entre elles de manière circulaire - ouvrent sur le hall au rez-de-chaussée ou sur les galeries aux étages. Reflet des préoccupations de Victor Vermorel, la villa était équipée des dernières innovations en matière de confort : double système de chauffage et d'éclairage, réseaux, câbles et gaines de ventilation insérés dans les murs, nombreux cabinets de toilette et salles de bains, téléphone et radio dans toutes les pièces du rez-de-jardin et les chambres des maîtres.
Les décors peints de la villa ont été réalisés par le décorateur lyonnais Louis Bardey et les corniches en staff par la maison Flachat.
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