5.Chamalières (Puy-de-Dôme) : Grand hôtel, Majestic palace
Le Grand hôtel, Majestic palace de Chamalières constitue un élément essentiel du patrimoine et de l’histoire de la station thermale de Royat et qu’il figure parmi les palaces réputés de la Belle Epoque, doté de décors intérieurs soignés partiellement conservés.
- 19e siècle (1861-1887) -
inscription au titre des monuments historiques le 7 mai 2021 des façades et des toitures du Grand hôtel et Majestic palace, ainsi que ses parties intérieures communes (dont la véranda, le grand hall, les cages d’escalier et couloirs de chaque niveau), son parc, son allée et ses portails.
© C.RAFLIN DRAC Auvergne-Rhône-Alpes
Le projet de Grand hôtel de Royat (sur la commune de Chamalières) voit le jour dans les années 1860, à l’initiative des époux Gagne, à l’époque de l’essor de la station thermale et du développement hôtelier dans ce quartier de la gare récemment construite.
Disposé au flanc du versant est de la vallée, le premier établissement, construit par l’architecte entrepreneur clermontois Mourton et ouvert en 1865, est déjà réputé pour la qualité de ses aménagements intérieurs. Ses repreneurs, les Servant, entreprennent plusieurs agrandissements successifs dictés par le succès de l’établissement. En 1875, une aile plus tard appelée Pavillon central ou de l’horloge est ajoutée côté Est.
En 1880-1881, une nouvelle extension est confiée aux architectes parisiens Duclos et Klein, prolongeant ainsi l’hôtel d’une nouvelle aile Est et d’une aile en retour au sud. En 1887, l’architecte parisien Mizard achève les agrandissements en augmentant la partie centrale en profondeur et en ajoutant à l’ouest un corps de bâtiment qui établit une symétrie avec la partie Est. Tous ces travaux sont réalisés avec un souci d’homogénéité architecturale rendant peu perceptibles les différentes campagnes.
L’édifice adopte un style classique néo-Louis XIII, avec ses façades aux enduits ocre rouge évoquant la couleur des briques, ses baies encadrées de bossages et ses toitures à combles brisés. L’établissement était doté de vastes et luxueuses parties communes et de nombreuses chambres et appartements élégamment meublés. Il est équipé progressivement de tous les services et commodités modernes (ascenseur, électricité, téléphone, garages, etc), attirant une clientèle prestigieuse et internationale. Une véranda est installée devant la façade en 1895 et remplacée en 1912, tandis qu’une annexe de l’hôtel est construite en contrebas du vaste parc, le Pavillon Majestic (1912) à côté de la maison des propriétaires, la villa Beausite.
Pendant la première guerre, l’hôtel est réquisitionné comme hôpital militaire et, pendant la seconde, abrite des services administratifs du régime de Vichy. Il ferme définitivement en 1949 et les projets de reprise ayant échoué, il est transformé en appartements en copropriété. Cette évolution a compartimenté les espaces communs à l’exception des distributions (couloirs, escaliers) et des niveaux de service (sous-sol, greniers, chambres de bonnes). Le grand salon a été divisé, mais sa partie nord constitue le hall de l’immeuble, avec sa colonnade, sa corniche à denticules et sa cheminée. D’autres vestiges plus ou moins masqués subsistent dans les appartements, de même que le fumoir avec ses stucs rocaille imités de ceux du salon des fables de l’hôtel de Rohan à Paris.
Partager la page