9.Hérisson (Allier) : maison, 3 rue de l’Abbé Aury
La maison située 3 rue de l’Abbé Aury constitue un exemple rare de résidence urbaine médiévale de qualité, diminuée dans son ampleur mais conservant sa charpente d’origine et ses décors peints à motifs héraldiques et scènes figuratives.
- début 14e siècle (modification 16e siècle)-
inscription au titre des monuments historiques le 19 avril 2021 de la maison en totalité.
© J.RAFLIN DRAC Auvergne-Rhône-Alpes
Située dans le noyau médiéval d'Hérisson au sud du château, la propriété ouvre sur la rue par une porterie dont le portail semble remonter au début du 14e siècle. Située au fond de la cour, la maison présente une architecture très simple, de dimensions et de volumes modestes. Cependant, la façade possédait une baie géminée à plusieurs voussures, déposée et vendue dans les années 1920. En outre, l'expertise de la charpente que la datation dendrochronologique a également fait remonter au début du 14e siècle, a révélé que l'édifice a été diminué des deux-tiers, sans doute au début du 16e siècle. Si l’on ne connait pas avec certitude l’identité de son commanditaire, il est certain qu’il s’agit d’un personnage important et fortuné. A l'origine, à l'instar des demeures nobles de cette époque la maison devait comporter un premier niveau, au-dessus duquel le vaste espace sous charpente comportait une grande salle (partie disparue) et une chambre. Mais la maison a été divisée en hauteur au 16e ou 17e siècle pour y aménager un étage d'appartement dans lequel des restes de peintures murales (motifs floraux, visages) ont été récemment découverts.
Au-dessus, les combles ont conservé leur état médiéval qui se révèle d’un intérêt exceptionnel. On y voit la charpente qui présente des décors héraldiques peints sur les entraits et poinçons des deux fermes maîtresses et sur les couvre-joints encore présents sur certains chevrons.
Les deux murs pignons conservent également des vestiges de décors peints, connus et relevés au 19e siècle et comparables à ceux de résidences seigneuriales de l'époque. Si leur lecture mérite une restauration et une étude approfondies, leur nettoyage récent permet d'identifier notamment, sur le mur Est, une figure chimérique (dragon) affrontée à un autre animal et sur le mur ouest, une joute chevaleresque entre deux cavaliers séparés par une figure féminine.
Partager la page