Les valeurs et méthodes de l’éducation populaire, mais aussi les acteurs de ce mouvement encore très structurant sur le territoire, peuvent-ils inspirer les politiques culturelles pour penser à nouveau frais l'objectif d’émancipation par la culture ?
Historiquement, les relations entre les structures culturelles et les fédérations d’éducation populaire n’ont pas été exemptes de malentendus, liés tant à des questions idéologiques ou institutionnelles (sources de financement et tutelles distinctes) qu’à des divergences de points de vue sur l’objectif principal de l’action (excellence artistique vs dignité et résistance contre toute forme de réduction des individus et des groupes sociaux à des objets), amenant parfois à des procès d’intention réciproques (contre une utilisation institutionnelle de la culture comme instrument de légitimation des inégalités d’un côté , contre une utilisation « occupationnelle » et sans exigence de la culture de l’autre). Pourtant, ces différents acteurs sont tous mus par la conviction que la culture n’est pas réductible au loisir, et est un puissant ferment de constitution d’une citoyenneté éclairée et de la cohésion sociale. Le ministère de la culture définit clairement l’éducation artistique et culturelle comme une de ses priorités, les lieux culturels portent une attention croissante à la participation active des publics, les initiatives culturelles alternatives comme les tiers-lieux fleurissent, porteuses d’une ambition de transformation sociale par la culture, en travaillant l’autonomie, la convivialité et la sociabilité. A l’heure où l’on constate les effets ravageurs d’une consommation culturelle de masse qui produit des individus dépendants et séparés, quelles pistes d’inspirations réciproques, de réinventions des modèles historiques, et de partenariats féconds peut-on esquisser entre culture et éducation populaire ?
Référent : Emmanuel VERGES, codirecteur de l’observatoire des politiques culturelles
• Fatou BA, comédienne, conteuse, directrice artistique de la compagnie 12:21
• Christelle BARASSI, première conseillère à la chambre régionale des comptes Grand Est
• Amélie DESLOIRE, directrice de l’association Ecurey Pôles d’avenir, tiers lieu en zone rurale
• Aurélie El HASSAK, directrice générale du Centre d’action sociale protestant (CASP)
• Pierre Xavier PRIETTO, directeur de l’action culturelle de la ville de Porto-Vecchio
• Jean-Charles TILLET, conseiller de la directrice des affaires culturelles de la Ville de Paris
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