2025-2026 - Rouvrir nos futurs
Image : Entrelacs © François Genot - Le Vent des forêts - 2005
Dérèglement climatique, perte de puissance des États face à une économie mondialisée et largement dérégulée, montée des inégalités économiques et sociales au niveau mondial et dans la plupart des territoires, tensions migratoires et replis identitaires, crispations géopolitiques et guerres de plus en plus nombreuses : tels sont quelques-uns des signes qui nous font craindre un avenir sombre et tumultueux. Face à ces bouleversements majeurs, les citoyens peuvent être gagnés par un sentiment d’impuissance, voire par le ressentiment. Les électorats sont tentés par le populisme et le repli nationaliste, et on constate un recul des libertés dans de nombreux pays pourtant ancrés depuis longtemps dans une tradition démocratique.
Ces constats interrogent bien entendu toutes les politiques publiques, dont bien sûr les politiques culturelles, qui ont dans leur vocation, avec l’éducation, à favoriser l’émancipation de tout un chacun, fabriquer du commun, et accompagner la formation d’imaginaires susceptibles de nous rendre plus aptes à relever, ensemble, les défis qui nous attendent.
Encore faut-il que ces politiques publiques soient non seulement reconnues dans cette puissance d’agir mais aussi définies solidement dans leurs objectifs, et adéquates dans leur manière de s’adresser aux citoyens, faute sinon d’être considérées comme accessoires, voire impuissantes.
Plutôt que de se livrer à un seul exercice de prospective à partir des signaux faibles détectables dès aujourd’hui, cette nouvelle session a d’autres objectifs. Il s’agira de travailler à ce qui permettra aux acteurs culturels, dans leur grande diversité, d’interroger les interactions entre la culture et les différents enjeux qui nous attendent, à dessiner et expérimenter des pistes d’actions pour les politiques culturelles, en se nourrissant des espérances et des imaginaires, mais aussi des réalisations déjà effectives tant en France qu’à l’étranger.
Alors même que certains acteurs au niveau mondial, qu’il s’agisse d’états ou d’entités privées, tentent d’imposer leur vision pour configurer notre avenir, il s’agit bien de reprendre la main. De ne pas considérer que les dés sont jetés et qu’il n’y a plus qu’à subir ces processus en marche, qui pour certains laissent bien peu de place à l’idée de liberté, a fortiori avec la dépendance croissante aux algorithmes qui pourrait réduire la transparence et la redevabilité des processus décisionnels.
Se contente-t-on de ces avenirs prédictibles ? Comment se donne-t-on la possibilité de travailler à un futur plus ouvert, qui mise sur notre capacité à renouveler nos manières d’agir et sur la force des valeurs démocratiques et nous permettra de garder notre libre-arbitre et le type de société dans laquelle nous souhaitons vivre.
C’est sur ce devoir d’humilité active que nous pouvons bâtir des politiques culturelles susceptibles de rouvrir le futur, tant il se construit avec des imaginaires et donc avec la culture.
De nouveaux récits sont possibles, susceptibles d’inspirer les changements dont nous avons besoin.
S’il y a besoin pour faire société d’un récit collectif celui-ci doit, au sein d’une démocratie, pouvoir être interrogé en permanence. La responsabilité d’un État de droit est d’assurer la défense de ce consensus, sans néanmoins entraver son évolution.
La mission des politiques culturelles, dans ce cadre, est de rendre compte de la pluralité des perspectives, d’inciter au pas de côté, de faire évoluer l’imaginaire sans le contraindre, ni le laisser être contraint par des déterminismes extérieurs. Cadrage institutionnel, régulation, accompagnement des acteurs : tous ces outils restent mobilisables ; et s’il convient donc de se re-questionner sur le sens des politiques culturelles et de l’action des acteurs culturels, il s’agit également de travailler sur leurs conditions d’exercice, qui nécessairement, vont connaître de grandes évolutions.
Le programme proposé pour cette session centre chacun des modules sur un enjeu social ou sociétal important pour l’avenir, et pour lequel les politiques culturelles sont parties prenantes en travaillant ensemble à des réponses à ce qui semble aujourd’hui préempter l’avenir (évolution climatique, tensions politiques, perte de contrôle des décisions dans un environnement algorithmique).
Que seront nos lieux de vies ? Quels rapports entretiendrons-nous avec le savoir et la transmission ? Quelles formes prendra le travail ? Comment nos représentations du monde vont-elles changer du fait de l’apparition de nouveaux outils, de nouvelles technologies ? Où en seront nos libertés ? Comment concrétiser la nécessaire réconciliation entre nature et culture ? Quelles relations des citoyens entre eux et avec les institutions souhaitons-nous ? Et enfin, comment continuer à rester ouvert au monde ?
C’est, avec ce qui est déjà là, notre formidable richesse culturelle et les nombreux projets d’acteurs impliqués, que nous pouvons façonner des réponses, et réparer nos visions du futur pour le préparer au mieux.
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Calendrier de la session
9 modules de septembre 2025 à octobre 2026 : 5 à Paris, 4 en région
Optionnel : 2 journées du réseau des auditeurs, en décembre et en juin, ouvertes aux auditeurs de la session en cours et à ceux des Sessions précédentes
MODULE 1 – Séminaire d’ouverture - Lieux de vie, vie des lieux
11, 12, 13 septembre 2025 - Ouverture de la Session à Paris, puis séminaire hors de Paris
Après une journée d’ouverture au ministère de la Culture, le groupe des auditeurs se rendra dans un lieu patrimonial fruit d’une utopie architecturale, pour aborder le premier enjeu de cette session annuelle, consacré au rôle des politiques culturelles pour repenser nos lieux de vie et leur fonctions sociales afin qu’ils soient durables et adaptés aux transformations sociétales et environnementales. Villes résilientes, territoires ruraux revitalisés, espaces publics vivants et accessibles à tous, patrimoine réinvesti par de nouveaux usages : autant d’objectifs à explorer.
MODULE 2 - Diversité culturelle - Transmissions des savoirs
15, 16, 17 octobre 2025 - Paris
La première journée de ce module, coorganisée avec le Collège des hautes études de l’académie diplomatique, permettra aux auditeurs des deux cycles de se rencontrer et de réfléchir ensemble au rôle que la France peut jouer pour promouvoir la diversité culturelle dans le monde.
Les 16 et 17 octobre seront consacrés au rôle que la culture joue et devra jouer dans la transmission des savoirs. L’intelligence artificielle transforme profondément la manière dont les savoirs sont produits et diffusés, ce qui nécessite de repenser les intermédiations culturelles dans tous les domaines. Comment penser aussi les missions de l’éducation artistique et culturelle dans ce nouveau contexte ? Comment également concevoir la formation des futurs professionnels de la culture ?
MODULE 3 – Quel travail !?
12, 13, 14 novembre 2025 - Module hors de Paris
Alors que le travail structure nos vies et nos rapports sociaux, ses formes évoluent du fait des nouveaux besoins économiques et sociaux et des révolutions technologiques. Ce module invite à explorer comment la culture peut participer à interroger, accompagner et façonner ces changements ; notamment parce que les institutions patrimoniales gardent les traces d’une histoire du travail, et que les lieux de création contribuent à le réinventer.
MODULE 4 – Nouveaux outils, nouveaux usages, nouvelles représentations
10, 11 décembre 2025 - Module à Paris
Comment nos représentations du monde vont-elles changer du fait de l’apparition de nouveaux outils, de nouvelles technologies ? À l’heure où les algorithmes et les logiques de marché tendent à homogénéiser les produits culturels, comment préserver la richesse et la diversité des imaginaires dans les formes artistiques à venir ?
Journée du réseau du CHEC ouverte aux anciens auditeurs (facultative)
12 décembre, Paris
MODULE 5 - Libertés chéries
8, 9 janvier 2026 - Module à Paris
Pas de culture sans libertés ! Liberté de faire tout d’abord, ce qui nécessite de mettre en place les conditions d’une stabilité et d’une indépendance financière des acteurs culturels, quel que soit leur secteur d’activité. Liberté de création pour les artistes ensuite. Et pour l’ensemble des citoyens, liberté d’expression et d’expression. Quelles nouvelles menaces pèsent sur ces libertés ? Comment s’en prémunir ?
MODULE 6 - Réconcilier culture et nature
4, 5, 6 février 2026 - Module hors de Paris
Face aux dérèglements climatiques déjà perceptibles, réinterroger la place des humains parmi les vivants devient une nécessité urgente. Ce module propose d’explorer comment la culture peut jouer un rôle dans la construction d’un imaginaire attentif aux ressources naturelles et aux écosystèmes fragiles. En se rendant en ruralité, dans des territoires riches en nature et en patrimoine, les auditeurs seront invités à envisager des pratiques culturelles où humains et non-humains coexistent dans une harmonie encore à trouver.
MODULE 7 – La fabrique du lien social : culture du care, culture du faire
12, 13 mars 2026 - Module à Paris
Les transformations sociales interrogent les liens entre citoyens et institutions, ainsi que la manière dont la culture peut réparer et renforcer ces relations. Écoute des citoyens, attention à la qualité des relations et à l’hospitalité, encouragement des initiatives pour promouvoir une approche active des pratiques culturelles : autant d’enjeu, comment y répondre ?
MODULE 8 – A monde ouvert
21, 22, 23 mai 2026 - Module à l’étranger
Comment tenir compte des mutations dans les rapports de force entre pays qui modifient les échanges culturels ? Quels liens entretenir avec le reste du monde, dans une logique d’ouverture et de solidarité ?
Journées du réseau du CHEC ouvertes aux anciens auditeurs (facultatives)
19, 20 juin 2026 - Hors de Paris
MODULE 9 – Séminaire de clôture et restitution des rapports
8, 9 octobre 2026 - Paris
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