Intitulée « Trop grande pour être vue. La minière de silex de Champagne », cette communication fait le point sur les données archéologiques récoltées sur le sujet depuis le XIX^e siècle.

Elle a été présentée par Jan Vanmoerkerke, Service régional de l’archéologie à la Direction régionale des affaires culturelles du Gand Est (DRAC), le vendredi 31 mars 2023, lors de la Journée de l’archéologie en Champagne-Ardenne, organisée par la DRAC Grand Est et la Société archéologique champenoise.

Si la richesse en silex du sous-sol de la Champagne est largement connue, il n’existe toutefois pas de document cartographique, ou simplement descriptif permettant de l’appréhender dans sa globalité. Le sujet n’est jamais traité dans son ensemble ni avec un degré de précision utilisable par les archéologues. Pour les géologues, il s’agit d’un détail peu pertinent, le silex apparaissant dans de multiples formations, à plusieurs niveaux, de manière discontinue et sous des formes très différentes. Par nécessité, les préhistoriens se sont donc intéressés à la présence du silex et à ses caractéristiques locales qui conditionnent les façons de l’exploiter, de le travailler et de le diffuser.

Dès la deuxième moitié du dix-neuvième siècle, les découvertes se sont multipliées et, en quelques décennies, les grands « centres » d’exploitation ont été définis avec des moyens très limités et une efficacité qui continue d’intriguer. Ces années si foisonnantes ont été suivies par un siècle de stagnation. Excepté dans le sud-ouest des Ardennes. 

Il est donc temps d’apporter un regard critique sur le postulat qui impliquerait que la majeure partie des ressources en silex en dehors de ces centres n’aurait pas été exploitée. Ces deux dernières décennies, et de façon accélérée depuis deux ans, de nouveaux éléments et des interrogations critiques sont venues mettre en cause ce postulat. Même si certaines ne sont pas confirmés, la démonstration de l’existence de vastes zones extensives d’exploitation du silex, toutes époques confondues, a été faite. L’impact de cette exploitation sur le paysage dans tous ces aspects qu’il s’agisse des sols, de la végétation, etc. est fondamental et l’on peut déjà suggérer un lien avec les occurrences, discontinues dans le temps et l’espace, du pin qui a dû recoloniser à chaque fois ses anciennes minières en ruine.

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