Hélène Bertaux (1825-1909)
Il y a plus de cent ans disparaissait la sculptrice Hélène Bertaux, fondatrice et première présidente de l'Union des Femmes Peintres et Sculpteurs. Découvrez cette artiste à travers les collections des musées de France en ligne sur Joconde, leur catalogue collectif.
Crédits : ce contenu était originellement publié sur le site Joconde. Il a été constitué en 2009 par Mathilde Huet du Service des musées de France. Les notices du musée sont en ligne sur POP, plateforme ouverte du patrimoine.
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Une sculptrice quasi oubliée
Il y a plus de 100 ans disparaissait à Saint-Michel de Chavaignes (Sarthe), quasi oubliée, la sculptrice Hélène Bertaux (née Joséphine Charlotte Hélène Pilate), plus connue sous le nom d'artiste de Mme Léon Bertaux (prénom de son second mari, épousé en 1866).
Pour un enseignement artistique ouvert aux femmes
Issue d'un milieu modeste, et formée au départ dans l'atelier de son beau-père Pierre Hébert, elle souhaita rapidement offrir aux femmes attirées par la sculpture un enseignement digne de ce nom et financièrement abordable, en ouvrant dès 1873 un atelier de modelage, puis en commanditant un immeuble d'ateliers de peinture et de sculpture pour femmes à partir de 1880. Elle fut également la fondatrice (en 1881) et la première présidente de l'Union des Femmes Peintres et Sculpteurs (U.F.P.S.), reconnue d'utilité publique en 1892.
Bravant les interdits, son opiniâtreté permit à ses consœurs d'entrer enfin à l'École nationale des Beaux-Arts de Paris à partir de 1897, puis de concourir au Prix de Rome à partir de 1903. Elle devint également en 1896 l'unique membre féminin du jury de sculpture du Salon des Artistes Français.
Une artiste officielle...
Elle reçut de nombreuses commandes pour le décor d'édifices publics dont notamment une statue en pied du peintre Chardin pour une des façades de l'Hôtel de Ville de Paris, deux frontons pour le nouveau Louvre ("La Navigation" et la "Législation"), deux bustes pour l'opéra Garnier, et une fontaine monumentale à Amiens.
Son "Jeune gaulois prisonnier" (plâtre de 1864, marbre de 1867, bronze d'avant 1874) mérite attention : à une époque où les femmes n'avaient pas encore accès aux cours de nus et d'anatomie, il est sans doute l'un des plus anciens nus d'homme - non mythologique ou allégorique - jamais sculpté par une femme.
...et reconnue
Sa "Jeune fille au bain" (marbre de 1876) eut un énorme succès.
Elle fut la première femme sculptrice à obtenir une médaille d'Or de 1ère classe pour le plâtre de sa "Psyché sous l'empire du mystère" lors de l'Exposition Universelle de 1889 ; une petite révolution... tout comme l'avait été la médaille de 1ère classe de Rosa Bonheur, en tant que peintre femme, à l'exposition universelle de 1855.
Elle participa, enfin, activement à la grande Exposition Internationale de Chicago de 1893.
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