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Réponse n° 3382
Domaine

estampe

Titre

Le bon Samaritain (n°1)

Auteur/exécutant

ALDEGREVER Heinrich (dessinateur, graveur)

Précision auteur/exécutant

Paderborn (?), 1502 ; Soest, vers 1558

Ecole

Allemagne

Période création/exécution

3e quart 16e siècle

Millésime création/exécution

1554

Genèse

objet en rapport

Historique

Cette série complète illustre en quatre compositions La Parabole du bon Samaritain, participant des paraboles morales de l'Evangile selon saint Luc (Luc X, v. 30-35). oeuvres tardives réalisées en 1554, comme la suite relatant l'Histoire de Lazare et du mauvais riche (B. 44-48), elle révèle l'intérêt d'Aldegrever en fin de carrière, pour les sujets épiques de la Bible. Un homme descendant de Jérusalem tombe sur des brigands ; un prêtre et un lévite passent à côté du malheureux blessé, mais un Samaritain vient lui panser les plaies ; le Samaritain charge le blessé sur sa monture, le conduit à l'auberge et s'occupe de lui ; le Samaritain, avant de repartir, défraie l'aubergiste de la prise en charge du blessé. La première gravure met en scène le blessé gisant à terre et recroquevillé sur sa douleur, tandis que l'un des brigands le dépouille de son dernier vêtement, et au deuxième plan, deux autres se partagent le contenu de la besace du blessé. Survient de la droite le Samaritain, les bras ouverts, prêt à aider. Un ciel noir, des rochers abrupts, déchiquetés, et vers la gauche, un arbre aux formes convulsives et reptiliennes, accentuent l'atmosphère oppressante de ce lieu sans issue. Sur l'image suivante, l'homme blessé, se tient péniblement assis, la tête soutenue par le Samaritain qui panse les plaies du visage en y versant de l'huile ou du vin. Ces détails ne sont cependant pas mentionnés dans l'inscription latine sous la gravure. Sans tenir compte de l'ordre d'arrivée des personnages auprès de l'homme blessé, Aldegrever figure le prêtre et non le lévite, en deuxième position, mais il s'agit en fait de la position centrale, priorisée par l'éclairage. A droite, dans l'ouverture ménagée entre les rochers et le cadre de la gravure, se profile au loin la silhouette rassurante d'une forteresse médiévale. La troisième gravure illustre l'étape suivante, celle de l'arrivée à l'auberge, signalée par l'enseigne ornée d'une étoile à six branches. Le Samaritain marche à côté de sa monture, ayant hissé sur le dos de la mule, le blessé à demi-conscient. L'édifice abritant l'auberge, à droite, révèle un établissement soigné et cossu. La dernière image montre le Samaritain qui, avant de partir, gratifie l'aubergiste d'une avance sur les soins à prodiguer à l'infortuné blessé. Ce dernier se repose dans un lit confortable, veillé par une femme pleine de sollicitude. Le lieu improvisé en chambre, est situé dans un espace ouvert sous la maison, visible depuis la rue. Les quatre gravures, nonobstant la diversité des détails, présentent des similitudes de composition : construction en diagonale et éclairage dirigé sur la partie gauche de l'image. Aldegrever conduit ainsi le spectateur à concentrer son attention sur l'homme blessé et ses changements de position. Les versets bibliques peu explicites à ce sujet, laissent le champ libre à l'interprétation que veut en donner l'artiste. Aldegrever, précisément, suggère en filigrane une deuxième lecture de la série du bon Samaritain, en y intégrant des éléments empruntés à l'iconographie de la Passion : mise au tombeau, déploration et descente de croix sont perceptibles dans les trois premières images. Les brigands comptant l'argent et celui tirant sur le vêtement du blessé assimilable au linceul du Christ, évoquent la trahison de Judas pour trente pièces d'argent et le partage par les soldats des vêtements de Jésus après sa mise en croix. Aldegrever s'est d'ailleurs inspiré d'oeuvres contemporaines ou antérieures à son époque, qui mettent en scène la Passion, ou des personnages ayant subi des actes de violence. L'on pense à La descente de croix de Rogier van der Weyden, conservée à Madrid au Prado, dont les deux premières gravures de la série proposent un amalgame, ou à la Mise au tombeau, de Dierick Bouts, aujourd'hui à la National Gallery de Londres, à La Déploration gravée en 1521 par Lucas de Leyde, ou encore à La Descente de croix (vers 1509-1510 ; B. 42), issue de La petite Passion sur b ois de Dürer. Dans la troisième image, le Samaritain prend en effet l'aspect du personnage de Nicodème monté sur une échelle pour soutenir le Christ à sa descente de croix. L'homme à la tête bandée appuyée sur l'épaule du Samaritain, ressemble au Christ de Dürer dans La Dérision (B. 30), relevant du même cycle xylographique. C'est encore à Rogier van der Weyden qu'Aldegrever va emprunter pour la quatrième gravure, un détail du panneau gauche du Retable de saint Jean, peint entre 1452-1455, et conservé à Berlin-Dahlem, à la Gemäldegalerie, notamment le lit où repose la mère de saint Jean Baptiste, veillée par une femme. Pour certains éléments, Aldegrever puise dans ses propres réalisations : même position, mais inversée, l'homme blessé et Lazare, de la suite gravée aussi en 1554, fonctionnent en effet comme des pendants. La tête de l'aubergiste ressemble à celle de l'évangéliste saint Marc (B. 58) gravée en 1539. L'étonnante posture de l'homme gisant à terre, est déjà inscrite en filigrane dans La création d'Eve, ouvrant la série de La danse macabre de 1541 : Adam y est plongé dans un sommeil paisible, et non dans le coma (B. 135-142). Les diverses sources d'inspiration se fondent subtilement dans ces oeuvres tardives. Aldegrever y atteint une richesse tonale, dénotant la maîtrise de son travail de graveur. L'aspect scintillant et froissé qui parcourait ses estampes, notamment la suite très maniériste des Grands danseurs de noce (B. 160-171), de 1538, cède la place à une gamme de gris délicats, témoignant d'un style plus pondéré. Le message cependant se veut être inchangé. Fervent défenseur de la Réforme, Aldegrever décrie au travers de sujets à caractère moral, le détournement induit par l'église catholique de la foi qui prend ses racines dans l'humain. (Anny-Claire Haus) ; voir aussi : Le bon Samaritain (77.002.0.6), Le bon Samaritain (77.002.0.7), Le bon Samaritain (77.002.0.8)

Matériaux/techniques

papier vergé, burin

Description

Gravure au burin sur papier

Dimensions

Hauteur hors tout en cm 8.1 ; Largeur hors tout en cm 11 ; Hauteur en cm 7.7 ; Largeur en cm 10.9

Inscriptions

monogramme ; numéro ; date ; inscription concernant la représentation ; tampon ; inscription

Précision inscriptions

monogramme, en bas au centre : Signé du monogramme et daté 1554 sur un cartel en bas au centre ; numéro de planche, devant en bas à droite : 1 ; date, Devant, en bas au milieu ; inscription concernant la représentation, devant en haut à gauche : en latin sur une ligne : HOMO. DESCENDENS. IERVSOLIMA. INCIDI. IN. LATRONES. LVC.10, traduction : Un homme descendait de Jérusalem et tomba sur des brigands. Luc 10 ; tampon du musée, derrière : Kupferstich Sammlung Strassburg ; inscription manuscrite, derrière : annotations au crayon, B 40 43, et 40 orig.

Sujet représenté

scène biblique (Le bon Samaritain, soin, charité)

Source sujet représenté

Selon Luc

Lieu de conservation

Strasbourg ; cabinet des estampes et des dessins

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

Statut juridique

propriété de la commune ; ancien fonds ; Strasbourg ; cabinet des estampes et des dessins

Date acquisition

date d'acquisition inconnue

Numéro d'inventaire

77.002.0.5 ; 77.R.2011.0221 (N° récolement)

Exposition

STRASBOURG, Les dieux comme les hommes, 2003

Bibliographie

Cat expo STRASBOURG Les Dieux comme les ho. 2003 (p. 114 )
cat. expo MÜNSTER, Heinrich Aldegrever, 2002 (pp. 34-35, ill. )
Adam BARTSCH, Le Peintre graveur, Leipzig, 1866-1876 20, in 12° (n°40)

Rédacteur

SIFFER Florian

Copyright notice

© Strasbourg, cabinet des estampes et des dessins, © Service des musées de France, 2014

Crédits photographiques

© Mathieu Bertola, Service photographique des Musées de Strasbourg

 

Renseignements sur le musée

 

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Notices :  

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Lots de réponses :  

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