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Réponse n° 3347
Domaine

estampe

Titre

Sur le chemin du sabbat

Auteur/exécutant

RAIMONDI Marcantonio (graveur) ; GENGA Girolamo (d'après)

Précision auteur/exécutant

RAIMONDI : Bologne, 1480 ; Bologne, 1534 ; nationalité : Italienne
GENGA : Urbino, 1476 ; Urbino, 1551 ; nationalité : Italienne
VENEZIANO : Venise, 1490 ; Rome, 1540

Ecole

Italie

Anciennes attributions

Ancienne attribution : VENEZIANO Agostino

Période création/exécution

1er quart 16e siècle

Millésime création/exécution

1520

Historique

Ce peintre et architecte est originaire d'Urbino et travaille à Rome entre 1518 et 1522. Marc-Antoine Raimondi, né près de Bologne vers 1480, formé dans l'atelier du peintre et orfèvre Francesco Francia à Bologne, devient, après un bref séjour à Venise et à Florence, le premier interprète des dessins de Raphaël à Rome, à partir de 1509. A la suite du sac de la ville, en 1527, son atelier est dispersé. Il disparaît, à Bologne, peu de temps après (avant 1534). Sa technique du burin très accomplie, enrichie au contact des estampes de Dürer, jointe à son intérêt pour l'art antique et à sa compréhension sensible des ouvres de Raphaël, font de Marc-Antoine le premier graveur italien de la Renaissance classique et le créateur d'un style de gravure à l'origine du développement d'un des pans les plus importants de l'histoire de l'estampe : la gravure d'interprétation, laquelle ne fut pas sans conséquence sur le devenir de l'art et de l'histoire de l'art elle-même. Aussi unique qu'elle paraisse dans son oeuvre gravé, cette estampe de Marc-Antoine est à mettre aux premiers rangs, elle doit même être comptée parmi les chefs-d'oeuvre de gravure. Cette estampe demeure la plus étrange et la plus spectaculaire de toutes celles produites au cours du 1er tiers du XVIe siècle en Italie. Non seulement il s'agit du plus grand cuivre jamais gravé à cette époque, mais encore d'une iconographie très surprenante, exceptionnelle à bien des égards et que l'on ne s'attend pas à rencontrer en Italie. L'auteur de la composition lui-même reste mystérieux. Quant au graveur, il prête aussi à discussion puisque l'épreuve porte, outre la tablette vierge, caractéristique des oeuvres sorties de l'atelier de Marc-Antoine Raimondi, le monogramme d'Agostino de' Musi, dit Agostino Veneziano, un des épigones de Raimondi à Rome. Eu égard au très sculptural modelé des figures ainsi qu'à la haute qualité de gravure, il semble pourtant incontestable que la plaque a été exécutée par Raimondi lui-même, Veneziano n'y ayant ajouté son monogramme (AV) que postérieurement, ce qui pourrait laisser entendre qu'il a peut-être participer à son exécution. L'image a porté plusieurs titres : "La Sorcellerie ou le Spectre", ou encore "La Carcasse" ; désormais, en italien, on l'intitule "Lo Stregozzo" (dérivé de "Strega", la sorcière), mais en français, le titre le plus approprié reste celui que proposait M. Préaud dans le catalogue de l'exposition "Les Sorcières", qui se tint en 1973 à la Bibliothèque Nationale (n° 70) : "Sur le Chemin du Sabbat". Pour la première et, semble-t-il, unique fois, cette estampe était en effet présentée dans le cadre d'une étude tant historique que thématique sur le phénomène des sorcières et, plus globalement, de la sorcellerie. 4 athlétiques créatures s'activent furieusement à faire avancer une gigantesque et indéfinissable carcasse (cheval marin ?) chevauchée par une sorcière échevelée qui se régale de son butin de nourrisson qu'elle tient prisonnier derrière les énormes côtes de la bête : 2 au devant la tirent à l'aide d'un câble noué à une jambe de cheval, tandis que 2 autres derrière en maintiennent les pattes articulées aussi grosses que des os de boeuf. Cet extravagant attelage est escorté d'un autre monstre composite squelettique, à 2 têtes menaçantes, aux ergots puissants, aux griffes inquiétantes et munies d'une aile grande comme une oreille de pachiderme ; sur son dos, un vieillard nu, exhibant son derrière, se cramponne difficilement. A côté, 2 boucs sautent comme des cabris. Le premier est chevauché par une figure d'adolescent qui, emportant dans sa besace en peau de bête 2 enfants et soufflant dans une trompette biscornue, un buccin mène vivement le train de ce cortège cauchemardesque. Le char de la sorcière, qui paraît surgir en pleine nuit du marais, éclabousse au passage les roseaux d'une grande gerbe de feu et fait s'envoler un groupe d'oies sauvages. Le diable est ici représenté sous la forme du bouc ; quant à la sorcière, plut ôt que dévorer les nouveaux-nés, elle semble les faire bouillir, disait-on, composer avec leur sang, leur cervelle, leur graisse ou leur os, des matières propres aux maléfices : tous 2 forment un couple indissociable dans l'histoire de la sorcellerie. Cette scène n'illustre pas précisément un texte, elle n'est sans doute que la projection, aussi forte qu'inattendue en pleine Renaissance classique, de croyance très ancienne, persistante, sinon de peurs permanentes. Cependant, il est tentant de la rapprocher du fameux manuel de démonologie des 2 inquisiteurs de Rhénanie, J. Sprenger et H. Institoris : le Malleus maleficarum ou Marteau des sorcières paru en 1486, dont elle pouvait relayer le discours offensif, en traduire une part de la fantasmagorie. Il s'agirait, en quelque sorte, d'une preuve par l'image du bien-fondé de cette chasse aux sorcières, de cette lutte contre les maléfices de Satan, qui renaît avec force au début du XVIe siècle. Quel peut être l'auteur de cette composition si singulière, qui tient autant de la scène de triomphe à l'antique que de la baccanale qui témoigne, concernant la figure assez stéréotypée de la sorcière, d'une connaissance de l'estampe gravée vers 1500 par Albrecht Dürer ? On a proposé successivement Michel- Ange, Raphaël, Jules Romain, Baccio Bandinelli, ou encore de façon permanente quant au thème, le nom de Rosso Fiorentino. Cependant, l'hypothèse la plus récente voit en Girolamo Genga ( vers 1476-1551) le probable inventeur de l'image. Ce peintre et architecte est originaire d'Urbino et l'on sait qu'il travaille à Rome entre 1518 et 1522. (Philippe ROUILLARD)

Matériaux/techniques

papier vergé, burin

Dimensions

Hauteur en cm 30 ; Largeur en cm 54.5 ; Hauteur hors tout en cm 30 ; Largeur hors tout en cm 54.5 ; Hauteur hors tout en cm 62.7 (encadré) ; Largeur hors tout en cm 82.5 (encadré) ; Epaisseur/Profondeur hors tout en cm 2.5 (encadré)

Inscriptions

monogramme ; inscription concernant la représentation

Précision inscriptions

monogramme, devant : sur l'instrument tenu par la 1ère figure à g. : AV ; inscription concernant la représentation, derrière : au crayon, partiellement effacé : Venezia [...]La carcasse, la sorcellerie et le spectre B426 d'après un dessin de R..."[?]

Sujet représenté

scène (sorcière, squelette, monstre, nourrisson, vieillard, bouc, chasse, arc, oie)

Lieu de conservation

Strasbourg ; cabinet des estampes et des dessins

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

Statut juridique

propriété de la commune ; ancien fonds ; Strasbourg ; cabinet des estampes et des dessins

Date acquisition

date d'acquisition inconnue

Numéro d'inventaire

77.002.0.57 ; 77.R.2011.0309 (N° récolement)

Exposition

STRASBOURG, Europe des Esprits, 2011
NANCY, Beautés Monstres, 2009 (n°16 p. 106)
STRASBOURG, Les dieux comme les hommes, 2003

Bibliographie

cat. expo STRASBOURG, Europe des Esprits, 2011 (p. 45)
Beautés monstres, curiosités, prodiges et phénomènes, catalogue de l'exposition présentée au Musée des Beaux-Arts de Nancy, du 24 octobre 2009 au 25 janvier 2010, Paris-Nancy, Somogy, 2009 (p. 106)
Cat expo STRASBOURG Les Dieux comme les ho. 2003 (Philippe Rouillard in cat. exp. "Les dieux comme les hommes", Strasbourg 2003, p. 216-217)
Roma e lo stile classico di Raffaello, Konrad Oberhuber et Achim Gnann (dir.), Matoue, Palazzo Te, 20 mars-30 mai, 1999, Vienne, Graphische Sammlung Albertina, 23 juin-5 septembre 1999, Milan, Electa, 1999 (n°128)
Adam BARTSCH, Le Peintre graveur, Leipzig, 1866-1876 20, in 12° (vol. XV, p. 321-323, n°426)

Copyright notice

© Strasbourg, cabinet des estampes et des dessins, © Service des musées de France, 2014

Crédits photographiques

© Mathieu Bertola, Service photographique des Musées de Strasbourg

 

Renseignements sur le musée

 

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Notices :  

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