Sauvegardée de la destruction par sa transformation en site industriel au XVIIIe siècle, protégée au titre des Monuments Historiques en 1862, l’abbaye est acquise par le département du Cher en 1909. Les troubles du début du XXe siècle reportent le début des grands travaux de restauration aux années 50. Depuis lors, le Conseil département du Cher et l'État n’ont eu de cesse d’oeuvrer pour rendre toute sa beauté à ce lieu chargé d’histoire et pour l’ouvrir au plus grand nombre, notamment grâce à sa transformation en Centre Culturel de rencontre en 2008.
La DRAC Centre-Val de Loire apporte un soutien financier régulier : pour les programmations culturelles, artistiques et pédagogiques, la DRAC a accompagné, ces 10 dernières années, l'Établissement public de coopération culturelle à hauteur de 2,1 millions d'euros tandis que la conservation régionale des monuments historiques a financé à hauteur d'1,2 millions d'euros, la mise en conformité et les aménagements de l'accueil. C'est dans ce contexte que les différentes prospections et fouilles archéologiques ont pu être menées.
Dès les tous premiers travaux se pose la question de l’archéologie. Il y a d’abord les découvertes fortuites réalisées par les architectes, qui en effectuant des sondages pour évaluer les maçonneries à restaurer, mettent au jour des sépultures, des vestiges de murs plus anciens ou d’autres aménagements. Il y a aussi les recherches pour retrouver les traces de bâtiments disparus de l’abbaye, car si Noirlac a su traverser les siècles, ce n’est pas sans encombre.
Les observations des architectes laissent place à partir des années 70 à celles réalisées par les premiers archéologues. La professionnalisation de la discipline permet, grâce à l’action déterminante du service régional de l’archéologie et à l’évolution du cadre législatif, d’accompagner systématiquement les travaux de restauration et d’aménagement de l’abbaye. En ce sens, Noirlac illustre l’histoire de l’archéologie.
Une quinzaine d’opérations archéologiques sont ainsi venues apporter des éléments de connaissance inédits sur l’origine de l’abbaye et son évolution. L’implantation de ces opérations a été dictée par les programmes de travaux. Sauvegardant par l’étude ce qui allait être détruit, les archéologues ont collecté au fil des ans une documentation importante. Pour donner sens à cette documentation en apparence disparate, il fallait réunir un collectif de chercheurs. Les archéologues de l’Inrap – l’Institut national de recherches archéologiques préventives – et du bureau d’études archéologiques Éveha, qui sont les deux opérateurs ayant réalisé les opérations de ces dix dernières années, ont ainsi mis en commun leurs connaissances et leurs savoir-faire pour livrer ce premier bilan des recherches archéologiques sur le site de Noirlac.
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Collection "Patrimoines en région Centre-Val de Loire"
Patrimoine protégé n° 04
Dépôt légal : ISSN 2271-2895
L'abbaye de Noirlac, recherches archéologiques
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