Photographie : le lauréat du Prix Nadar 2023 est dévoilé

Le Prix Nadar

Créé en 1955, le Prix Nadar est organisé et décerné par l'association Les Gens d'images. Il distingue un livre consacré à la photographie publié au cours de l'année écoulée par un éditeur français. Le Prix Nadar reçoit les soutiens du ministère de la Culture, de la Fnac, de la Bibliothèque nationale de France, du musée Nicéphore Niépce et de l’imprimeur Escourbiac.  

L'éditeur lauréat reçoit une dotation de 10 000 € grâce au soutien du ministère de la Culture et une dotation de 5 000 € de la FNAC. Des rencontres sont organisées à Paris et en province pour présenter le livre primé, notamment un atelier à l’ADAGP le lundi 13 novembre 2023.

Un exemplaire de chaque ouvrage reçu est conservé à la Bibliothèque nationale de France, au Département des Estampes et de la photographie, partenaire historique du Prix Nadar. Le second rejoint le fonds Gens d’images de la bibliothèque du Musée Nicéphore Niépce à Chalon-sur-Saône.

En 2023, 136 ouvrages ont été présentés au jury, qui a évalué la pertinence du sujet, la justesse des choix éditoriaux, l'originalité et la cohérence de la maquette et le soin apporté à la fabrication.

Le lauréat 2023

La proclamation du 69^ème lauréat du Prix Nadar s'est tenue le jeudi 26 octobre 2023 à la Bibliothèque nationale de France. Le Prix Nadar a été attribué à nous l'horizon        resterons seul, un ouvrage de photographe Jean-François Spricigo et publié par les éditions Le Bec en l'air.

Créé en 1999, Le Bec en l’air est un éditeur indépendant installé à Marseille. Un point commun réunit la plupart du temps ses publications : le dialogue entre l’image et le texte, entre photographie et récit, à travers une mise en page étudiée, des photographies et des textes d’auteurs.

Depuis vingt ans, Jean-François Spricigo élabore un langage artistique d’une rare puissance, nourri par le dialogue qu’entretient la photographie avec l’écriture, la création sonore et la vidéo. Au fondement de cette œuvre radicale, le rapport intense à la nature qui anime l’artiste, réfutant toute hiérarchie entre les formes de vie : « Humblement, j’observe la nature et la reconnais comme seule norme tangible face aux mutations de nos sociétés ». Comme seul lieu, également, de réconciliation possible entre l’imaginaire et le réel. Le livre Oraison sauvage, paru en 2021, a témoigné de la force et de l’intégrité de ce parcours.

nous l’horizon    resterons seul (titre à lire en deux groupes de mots), récit de voyages récents sur l’île de La Réunion, à Mayotte et en Guyane, mène plus loin encore cette quête intime du sensible, marquant ainsi une nouvelle étape dans l’œuvre de l’artiste. Inspiré par la dimension farouche et indomptable des littoraux ultramarins, ce nouveau livre relate, en mots et en images (mais aussi en sons à l’occasion d’un spectacle), les souvenirs de rencontres humaines et animales, et se fait l’écho d’émerveillements toujours renouvelés devant l’immensité du vivant.

Extrait du texte de Thierry Gillyboeuf
Les photographies de ce livre s’apparentent aux « promenades mythologiques » de Thoreau, vers ce qu’il appelait les « provinces de l’imagination ». Elles proposent une lecture d’un lieu, d’un instant, d’un être, d’un visage, qui prélude à la compréhension inépuisable de soi à travers une réceptivité poreuse à ce qui nous entoure. Elles viennent illustrer la si juste formule de Thoreau, encore : « J’appris ceci, au moins, de par mon expérience : si quelqu’un avance avec confiance dans la direction de ses rêves, et essaie de vivre la vie qu’il a imaginée, il trouvera des succès inattendus en des moments ordinaires. »

Images extraites du livre de Jean-François Spricigo