Le festival Côté court s’apprête à dévoiler sa nouvelle édition, et avec elle, une programmation fidèle à l’esprit de recherche et de diversité qui l’anime depuis sa création. Pour Jacky Évrard, directeur artistique, et Mathieu Amalric, président de l’association, l’ambition reste inchangée : "mettre en lumière la richesse foisonnante de la production de films courts en France". Cette volonté, loin d’être une simple déclaration d’intention, s’incarne dans une sélection rigoureuse, nourrie d’un travail en profondeur.
La sélection 2025, forte de 140 films, est le fruit d’un travail de visionnage particulièrement dense : 2412 œuvres ont été visionnés pour composer la sélection 2025. Les 140 films retenus, associent des genres aussi multiples que la fiction, le documentaire, l’essai ou le clip. Jacky Évrard et Mathieu Amalric insistent sur cette diversité, qui reflète "une grande diversité de formes, de récits et de regards, portés aussi bien par de jeunes cinéastes que par des auteurs et autrices confirmés". À leurs yeux, cette richesse n’alimente pas seulement la dynamique du festival, mais "nourrit l’ensemble du cinéma français".
Filmer la danse
Loin de se cantonner à un panorama représentatif, Côté court s’attache également à faire dialoguer le court métrage avec d’autres champs artistiques et intellectuels. Les deux responsables revendiquent l’importance de "programmes thématiques" qui, chaque année, permettent d’approfondir certaines dimensions du cinéma. En 2025, c’est la relation entre image et mouvement qui est explorée à travers un focus intitulé "Filmer la danse". Plusieurs séances sont consacrées, dont une en partenariat avec le Centre national de la danse, ainsi que trois programmes dédiés au cinéma du chorégraphe et danseur Wim Vandekeybus. Thierry De Mey, compositeur et cinéaste, anime par ailleurs deux ciné-conférences, prolongeant la réflexion autour des croisements entre geste chorégraphique, musique et cinéma.
Le festival : un espace de pensée et de création
Jacky Évrard et Mathieu Amalric accordent également une place importante aux formes de pensée que le cinéma peut convoquer. Dans cette perspective, la séance "La Subjectivité au travail" se distingue comme un moment fort de la programmation. Trois films de Sol Suffern-Quirno et Rudolf di Stefano y sont projetés, accompagnés d’un éclairage du philosophe Alain Badiou. Ce dernier "mettra en lumière l’urgence non pas de se libérer du travail, mais de libérer le travail, c’est-à-dire de le révolutionner", affirment les deux organisateurs. Loin d’un discours illustratif, cette association entre cinéma et philosophie illustre une volonté de faire du festival un espace de pensée autant que de création.
Comme chaque année, une performance inédite vient prolonger cette ouverture transversale. En 2025, Cham Lavant propose une création originale, accompagnée du violoncelliste Gaspar Claus et des chanteuses Inès Di Folco et Orphée. Il s’agit, selon les mots des deux responsables, d’ "une création exceptionnelle", dans la continuité de ces formes hybrides qui font la singularité du festival.
Conscients de la densité du programme, Jacky Évrard et Mathieu Amalric concluent: "C’est donc un programme très intense qui vous attend ! Sans doute ne pourrez-vous pas tout voir, mais nous espérons que ce que vous découvrirez sera suffisamment riche et enthousiasmant pour vous combler". À travers ces propos, c’est une certaine idée du cinéma qui s’exprime : un art en mouvement, capable d’inventer, de questionner, et d’ouvrir des chemins nouveaux. Côté court 2025 s’inscrit pleinement dans cette perspective, avec exigence et ouverture.
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