Si l’urbanité caractérise l’Île-de-France, région la plus dense de France animée par des dynamiques territoriales fortement dépendantes de la capitale, il n’en reste pas moins que les campagnes occupent une place très importante en grande couronne, avec des problématiques assez similaires aux grandes régions rurales du pays en termes d’accès aux ressources culturelles. Au sens de l’INSEE, la ruralité représente 57 % des communes d’Île-de-France et 64 % de la surface du territoire.
C’est à l’adresse de ces communes — et de leurs habitants — que le ministère de la Culture a lancé une consultation nationale sur la vie culturelle en milieu rural, afin de valoriser les réussites et bonnes pratiques, mais aussi dans l’objectif de déceler les freins et blocages pour adapter les politiques publiques et corriger les déséquilibres.
La DRAC organise un débat régional "Quelle place pour la culture dans les territoires ruraux" le 4 avril 2024 à l’Envolée, pôle artistique de Val briard, aux Chapelles-Bourbon (Seine-et-Marne). Ce débat est ouvert aux élus et agents des collectivités territoriales, aux acteurs culturels et associatifs, ainsi qu’à toute personne intéressée par le sujet. Une solution de navette en bus est mise en place à l’arrivée et au départ (gare de Marles-en-Brie) ainsi qu’une possibilité de covoiturage.
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Afin de mettre à l’honneur les réussites d’ores et déjà à l’œuvre dans les ruralités d’Île-de-France, et qui incarnent des solutions possibles aux problématiques rencontrées, la DRAC présente le cadre d’action mis en place avec ses partenaires et plusieurs "belles histoires" en ruralités.
Le projet de Marionnettes-en-Seine avec l’Agro-Campus de Saint-Germain-en-Laye et Chambourcy (Yvelines)
En 2023, la DRAC a signé une convention avec la Direction régionale et interdépartementale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRIAAF) d’Île-de-France. Ce partenariat permet de développer la culture dans les établissements de l’enseignement technique et agricole. La DRAC promeut dans ce cadre les projets culturels et artistiques fédérateurs, susceptibles de rayonner au sein des établissements d’enseignement agricole et, plus largement, sur le territoire d’implantation. Les projets favorisent la collaboration des professionnels de la culture et l’implication des collectivités territoriales. L'une des initiatives soutenues dans le cadre de ce partenariat est celle de l'Agro-campus de Saint-Germain-en-Laye/Chambourcy avec l'artiste Johnny Lebigot.
Préparation d'un un "paysage-portrait-spectacle" avec les élèves du lycée agricole Saint-Germain-en-Laye/Chambourcy
Le projet de Johnny Lebigot porte sur la relation entre nature et culture, ainsi que sur celle entre arts plastiques et spectacle vivant. Il s'agit d'établir au long cours avec les élèves un "paysage-portrait-spectacle" à partir des matériaux composant la nature environnante et des productions horticoles du lycée.
Le projet a débuté en décembre 2020 initialement avec cinq classes et la complicité des trois enseignants d'éducation socioculturelle. Trois ans après, il s’adresse à l’ensemble des personnes présentes à l’Agro-Campus de Saint-Germain-en-Laye/Chambourcy ainsi qu’à celles qui sont juste de passage. L'épicentre du projet est le "Quartier Général" (QG) créé en 2021 situé à l'entrée de l'établissement, à la jonction entre le centre de documentation et d’information (CDI), l'amphithéâtre et le foyer des élèves. Ce QG ouvert sur l’extérieur par des baies vitrées, est un lieu de rencontre, de pratique artistique en continu et d’exposition en perpétuelle évolution en fonction des matières naturelles recueillies.
Accrochages théâtraux et marionnettiques dans le cadre de la résidence lycée agricole Saint-Germain-en-Laye/Chambourcy
Le projet de l’artiste articule les matières enseignées au sein de l'établissement (aménagement paysager, horticulture, fleuristerie…). La récolte des éléments naturels permet la constitution d’œuvres, de l’artiste, des élèves, de la communauté éducative, des habitants du territoire, soit autant d’accrochages théâtraux et marionnettiques qui éveillent l'imaginaire.
Les objectifs pédagogiques du projet visent à développer les connaissances artistiques et esthétiques des élèves tout en questionnant le rapport à l’environnement et à la nature ; à maîtriser des espaces et apporter des savoir-faire dans la construction d’une installation (réalisation, installations d’œuvres et aménagements d’espaces) ; et enfin à les initier à des logiciels de réalisation graphiques, de mise en page et de scénographies d’exposés.
Le projet de la structure culturelle Le Vaisseau et du Campus de Bougainville (Seine-et-Marne)
Le Vaisseau ambitionne de mettre en partage le processus de création artistique avec les étudiants du Campus de Bougainville, tout en créant des espaces de rencontres et d’échanges entre personnes du territoire.
Le projet "Hybridation(s)", proposé par Le chorégraphe Philippe Ménard sur l’année scolaire 2023-2024, concerne quatre classes. L’objectif est d’expérimenter une démarche artistique et de permettre aux participants du projet de s’approprier les savoir-faire à mobiliser pour concrétiser une création. Les élèves, guidés par l’artiste, sont invités à imaginer une hybridation par le truchement de l’improvisation, de l’écriture et d’une mise en perspective de mouvements. Le collectage de portraits numériques sera restitué au public sous la forme d’une exposition au Campus de Bougainville.
Le projet "Hybridation(s)" permettra aux étudiants de 2e année du BTS DATR (Développement, Animation des Territoires Ruraux) de concevoir un projet d’animation et de médiation culturelle en territoire rural. En effet, le projet a pour principe d’impliquer non seulement les jeunes dans un processus de création mais aussi de construire avec eux une médiation et une diffusion du projet sur le territoire rural de proximité.
Projet "Hybridation(s)" avec des élèves du campus de Bougainville
Ce projet a pour objectifs pédagogiques le partage d’une aventure artistique pluridisciplinaire associant écriture, danse et arts visuels mais aussi la création d’espaces de réflexion sur la thématique de l’hybridation pour affiner le regard sur le monde. "Hybridation(s)" est l’expérimentation d’un projet de pratique artistique mais aussi la conception d’une action de diffusion artistique et de médiation autour du projet.
Transformer les CDI en médiathèques : le projet innovant de la communauté de communes du Provinois (Seine-et-Marne)
Sur le territoire rural de la Seine-et-Marne, la médiathèque départementale a mis en évidence les besoins en équipement, notamment dans le cadre de son schéma du développement de la lecture publique. En lien avec le Rectorat, les élus locaux, la DRAC et le Conseil départemental ont souhaité développer un projet ambitieux en matière de déploiement de la lecture publique, avec une dimension très aboutie intégrant la mixité des usages. Ainsi, deux médiathèques ont été créées à partir des centres de documentation et d’information (CDI) de deux collèges de la communauté de communes du Provinois, à Villiers-saint-Georges et à Jouy-le-Châtel. Ce projet innovant vise à créer des CDI-médiathèques, avec une réelle réhabilitation des espaces pour les rendre ouverts et un fonctionnement bi-face qui tient compte des exigences d’un CDI et de celles d’une médiathèque (horaires de la journée, de la semaine, cohabitation d’usages différenciés des lieux et des publics). Des espaces nouveaux seront créés à cet effet : fablab, espace numérique, salle de rencontres et de projections, etc.
Projection du futur CDI-Médiathèque de la communauté de communes de Provinois
Les CDI-médiathèques seront ouverts au public pendant les heures de fermeture des établissements scolaires — le mercredi et le samedi dans un premier temps — avant une possible extension. Outre une meilleure irrigation du territoire en matière de lecture publique et la diversification des modes d’accès à la culture, ce projet répond aux enjeux liés à la transition écologique dans laquelle les services du ministère sont très investis. Les deux CDI-médiathèques seront en fonctionnement à compter de septembre 2025.
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