Dans les années 1990, les grands travaux d'aménagement routiers et ferroviaires sont précédés, dans les vastes espaces ruraux du Nord et de l’Est de la France, de diagnostics et de fouilles archéologiques préventives.
Sur ces territoires, les opérations sont notamment réalisées sur les anciennes zones de front et les archéologues sont confrontés aux vestiges des conflits contemporains et à leurs spécificités.
Dès les années 2000, l’archéologie a pris en compte certains vestiges, principalement de la Première Guerre mondiale et le caractère pluridisciplinaire des recherches a permis d'apporter des perspectives nouvelles, notamment dans les domaines de l'étude de la vie quotidienne et de la mort des combattants.
Depuis, les opérations d’archéologie préventive sur la Grande Guerre se sont multipliées dans les deux régions. Prescrites en amont d'un projet d'aménagement, elles sont réalisées avant la destruction des vestiges par les travaux.
Si cette thématique est désormais intégrée à la démarche et à la réflexion archéologique, elle nécessite néanmoins la définition de stratégie d’études globales, basées sur des problématiques scientifiques pertinentes, visant à renouveler les connaissances.

A ce titre le chargé de mission est chargé :

- d’identifier et d’expliciter les problématiques scientifiques qui serviront de point d’ancrage aux actions de recherche à mener, en lien avec les archéologues des DRAC Grand Est et Hauts-de-France, les archéologues de l’INRAP, les universitaires, les chercheurs nationaux et internationaux... ;

- de proposer une adaptation du thésaurus archéologique à la problématique des conflits contemporains ;

- de réaliser un bilan des acquis tirés des opérations archéologiques (préventives et programmées) ainsi que des découvertes fortuites ;

- de recenser les actions de diffusion des connaissances (publications, expositions, colloques...) et les ressources documentaires (rapports de fouilles...) ;

- d’identifier les lieux de dépôt du matériel archéologique, d’établir un inventaire, d’évaluer l’intérêt du mobilier archéologique et, éventuellement, de faire des propositions de stabilisation/restauration afin d’en garantir la pérennité ;

- de formaliser, au vu du caractère spécifique de certains objets exhumés, des recommandation de conservation, en matière de démilitarisation par exemple, et ce en collaboration avec les services compétents ;

- de concevoir, en lien avec la sous-direction de l’archéologie du ministère, un Vade-mecum indiquant les modalités d’application de la réglementation propre aux vestiges archéologiques à ceux des conflits contemporains ;

- d’être le relais des DRACs auprès de l’Office National des Anciens Combattants (ONAC) et de mener un travail sur la définition d’un cadre en matière d’information mutuelle, de formation et d’expertise ;

- de participer aux commissions territoriales de la recherche archéologique de l’Est et du Nord (CTRA), qui donnent un avis sur les autorisations d'opérations programmées ou préventives ;

- de participer à la veille contre les actions illicites, les démarches mercantiles ou sans fondement scientifique, en étroite collaboration avec les services de la gendarmerie et des douanes ;

- de mener une réflexion, en lien avec les services de la DRAC concernés (Conservations régionales des monuments historiques et les Unités départementales de l’architecture et du patrimoine) sur la question de la politique à mener en matière de protection des vestiges immobiliers des conflits ;

- de proposer une politique de sensibilisation et de médiation concernant l’archéologie des conflits contemporains notamment auprès du jeune public.

Contact à la DRAC Grand Est et à la DRAC Hauts-de-France

Yves Desfosses
Chargé de mission sur l'archéologie des conflits contemporains
yves.desfosses[@]culture.gouv.fr
Tél. 03 26 70 36 74