La grande rose de la cathédrale de Reims
"Une structure exceptionnelle"
Vidéo réalisée par Plemo 3D - Lettres Sorbonne université, en partenariat avec la Direction régionale des affaires culturelles Grand Est, d'après les données issues de l'étude archéologique de la grande rose de la cathédrale de Reims, menée par Denis Hayot, docteur en histoire de l'art, chercheur associé au centre André Chastel.
Une structure maçonnée et métallique
Entreprise à l'occasion de la restauration de l'étage de la grande rose, de 2014 à 2016, l'étude archéologique de la grande rose de la cathédrale de Reims a permis de mieux comprendre les spécificités de cet ouvrage exceptionnel, doté d'une structure à la fois maçonnée et métallique.
Construite au cours de la seconde moitié du XIIIe siècle, la rose est un ouvrage de très grandes dimensions, atteignant 11,30 m de diamètre.
Surtout, sa structure est très massive pour ce type d'ouvrage : l'épaisseur de la rose elle-même varie entre 80cm et 2,20 m.
En cela, la rose de Reims de distingue radicalement des grandes roses rayonnantes contemporaines, qui dépassent rarement 30 cm d'épaisseur.
Des meneaux rayonnants monolithes
L'étude archéologique a montré que les puissants meneaux rayonnants qui forment le centre de la rose étaient primitivement monolithes.
Leur fragmentation en plusieurs blocs n'a pas été provoquée que par les désordres architectoniques subis par la rose.
A l'origine, chaque meneau était donc constitué par un énorme bloc de pierre, de plus de 3,20 m de longueur pour 80 cm d'épaisseur. Ces meneaux formaient donc, au centre de la rose, une structure extrêmement massive et solide.
Un triple cerclage de fer et des renforts métalliques dans les maçonneries
Dès sa réalisation, la rose a été renforcée d'une structure métallique exceptionnellement développée.
En particulier, le disque central est rigidifié par un triple cerclage de fer. Allié aux grands meneaux monolithes, il fait de la partie centrale de la rose une structure indéformable. Ces épais renforts métalliques ne sont pas simplement apposés sur les maçonneries : ils se prolongent à l'intérieur même des meneaux de pierre de façon à assurer une cohérence parfaite de la structure.
Dans les remplages périphériques, des renforts métalliques ont même été intégralement noyés dans les maçonneries. Placés à la jonction entre deux blocs de pierre, ces éléments goujonnés fusionnent avec les joints au plomb, qui lient les pierres entre elles et renforcent la cohérence de l'ensemble.
Grâce à cette alliance parfaite entre la pierre et le métal, la rose de Reims constitue un ouvrage d'une cohérence et d'une stabilité exceptionnelle, qui compte parmi les plus grandes réussites de l'architecture rayonnante du XIIIe siècle.
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