Renouant avec une politique de commande publique artistique naguère pionnière - puisque Strasbourg, qui fut la première ville française à réintroduire le tramway en centre-ville, l’avait accompagnée d’une ambitieuse campagne de commande publique artistique, qui jalonnaient les stations, à la charnière des années 1990 - 2000 -, l’Eurométropole de Strasbourg a choisi, dans le cadre de l’extension des lignes de tramway, de faire réaliser une œuvre d’art pour la nouvelle station « intermodale » Paul Eluard.
L'artiste Vincent Broquaire
Le projet de l’artiste Vincent Broquaire a été retenu, parmi 33 candidatures éligibles, issues de toute la France. Le budget alloué à la commande était de 100 000 € HT.
Originaire de Bretagne, passé par la Hear (Haute école des arts du Rhin), l’artiste vit et travaille à Strasbourg. Depuis 2010 son travail a été exposé au CEAAC, Strasbourg ; au Palais de Tokyo, Paris ; au Musée de Bretagne, Rennes ; au MAMCS et au Musée Tomi Ungerer, Strasbourg ; à la Fondation Bullukian, Lyon ; au M+Museum, Hong Kong. Une œuvre dans l’espace public est également visible à Villeurbanne, près de Lyon.
Son œuvre s’enracine dans la pratique universelle du dessin, mais il aime à dire que son dessin "sort du cadre" traditionnel. Il met régulièrement en scène des machineries, systèmes, et figures humaines qui "façonnent le monde et la nature", et "développe une pratique protéiforme".
Il travaille souvent en relation avec un environnement, une architecture notamment et redessine des mouvements, des trajectoires humaines dans ses représentations à la fois minimalistes et inspirées par le monde contemporain, technique et industriel.
Pour Vincent Broquaire, "la station multimodale Paul Eluard possédant "un fort potentiel visuel et narratif", l’œuvre proposée se devait d'"altérer notre perception de cet édifice et d'y produire un mouvement, de questionner sa matière."
La réalisation technique de la fresque a été confiée à Sylvain Berst, artiste du Haut-Rhin.
Le Grand Est : une ressource artistique riche et diversifiée
La région Grand Est réunit quatre écoles supérieures d’art distribuées sur six sites différents, 3 fonds régionaux d’art contemporain, 6 centres d’art contemporain d’intérêt national, et de très nombreux artistes, l’expertise disponible est donc particulièrement riche et diversifiée.
L’État incite les collectivités à s’appuyer sur cette ressource pour embellir le cadre de vie des habitants, à valoriser les constructions publiques, afin de favoriser l’éducation artistique et culturelle des plus jeunes.
Le 1% artistique
La procédure relative à l'obligation de décoration des constructions publiques communément appelée "1% artistique" consiste à consacrer un pour cent du coût d'une construction publique à la commande ou à l'achat d'une ou plusieurs œuvres d'art originales à des artistes vivants et à leur installation dans ledit bâtiment. Ce dispositif est obligatoire pour les maîtres d'ouvrage publics :
- l'État et ses établissements publics à l’exception des EPIC et des établissements
- les collectivités territoriales et leurs groupements (opérations immobilières relevant des compétences qui leur ont été transférées par l'État à partir de 1983 et des lois de décentralisation).
La volonté de l’État de favoriser la présence de l’art dans l’espace public poursuit notamment trois objectifs :
- le soutien à la création artistique par la commande publique ;
- l’accès du plus grand nombre à l’art de notre temps, dans la vie quotidienne ;
- la constitution d’un patrimoine artistique à ciel ouvert.
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