La détermination de l’éducation artistique et culturelle comme politique prioritaire et l’engagement de nombreuses communes dans la démarche « Ville 100% EAC » portent leurs fruits, notamment pour ce qui concerne les actions dans le cadre scolaire et périscolaire. Cependant, l’objectif d’une éducation artistique et culturelle qui puisse s’exercer tout au long de la vie bute encore sur la difficulté pour les politiques culturelles publiques de s’adresser aux grands adolescents et jeunes adultes, qui semblent à cet âge « décrocher » des offres culturelles institutionnelles.
Les politiques publiques actuelles peinent parfois à reconnaitre et soutenir pleinement les jeunes dans leurs expressions culturelles.
Les jeunes développent en effet leurs identités culturelles à travers une multitude de médias et de formes d'expression, allant des réseaux sociaux aux événements culturels locaux en passant par les plateformes de streaming. Moins qu’une véritable désintermédiation, ce à quoi on assiste est à un changement des repères et prescripteurs considérés comme légitimes et intéressants. Les pratiques ne se limitent pas à la consommation passive, mais incluent également la création et la participation active à des communautés artistiques en ligne et hors ligne.
Comment les politiques actuelles peuvent-elles être ajustées pour mieux répondre aux aspirations culturelles des jeunes ? Comment promouvoir l'accès équitable aux ressources culturelles et artistiques, en particulier pour les jeunes issus de milieux défavorisés ou marginalisés ?
Après la parution du récent rapport de l’Inspection générale des affaires culturelles analysant l’impact de la part individuelle du Pass Culture dont l’objectif était de permettre aux jeunes de développer des pratiques culturelles autonomes les plus ouvertes possibles, il sera intéressant d’analyser plus largement comment se caractérisent les pratiques culturelles et d’information des jeunes, si et comment elles se différencient en fonction de critères socio-économiques, et comment l’offre institutionnelle peut mieux reconnaitre ces pratiques pour s’adresser au mieux à cette génération.
Référente : Sylvie OCTOBRE, sociologue spécialisée dans les pratiques culturelles des enfants et des adolescents, chargée d'études au département des Études, de la Prospective et des Statistiques (DEPS) du ministère de la culture
• Nadine BAUDET, vice-présidente culture, communauté de communes Saône-Beaujolais
• Julia BEURTON, administratrice générale de l'Etablissement public du musée d'Orsay et du musée de l'Orangerie-Valéry Giscard d'Estaing
• Marie-Laure CHEREL, directrice du département développement des publics et médiation, Bibliothèque nationale de France
• Bénédicte DUCHESNE, secrétaire générale adjointe de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) Culture
• Kevin JAGLIN, délégué à la culture et directeur du service culturel de l’Université Sorbonne Nouvelle
• Maxime LESCHIERA, directeur du conservatoire à rayonnement régional de Bordeaux
• Pierre OUDART, conseiller à la direction générale de la création artistique, ministère de la culture
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