Châlons-en-Champagne (Marne) - Cathédrale Saint-Etienne
La cathédrale Saint-Étienne de Châlons-en-Champagne offre un beau spécimen de l’art gothique du XIIIe siècle.
Son architecture – en particulier celle de la nef et du bras nord du transept - est remarquable et charme par son équilibre, même si elle ne fait pas partie des cathédrales les plus hautes. L’art gothique voit ici réalisée l’une de ses ambitions : la dissolution totale du mur au profit des parois vitrées.
Les vitraux constituent la principale richesse de la cathédrale de Châlons-en-Champagne, par leur qualité et leur variété et parce qu’ils permettent de suivre l’histoire de l’art du vitrail depuis le XIIe siècle – avec notamment l’extraordinaire verrière de La Rédemption – jusqu’aux XVIe et XIXe siècles.
L’ensemble des dalles funéraires gravées, plus nombreuses que nulle part ailleurs et d’une qualité de dessin rarement égalée, forme aussi un patrimoine artistique de première importance.
La cathédrale Saint-Étienne : du roman au gothique
L’édification de la cathédrale actuelle débuta dans les premières années du XIIe siècle et ne s’acheva qu’en 1634, soit cinq cents ans plus tard. Cette lenteur s’explique par des difficultés de financement mais aussi et surtout parce que l’édifice fut rebâti deux fois durant cette période.
Le premier monument, commencé en style roman, vers 1115, était achevé dans le style gothique, vers 1220, mais il fut gravement endommagé par un incendie en 1230. Les travaux de reconstruction, réalisés par tranches successives, donneront jour à un édifice gothique, conforme cependant pour l’essentiel au plan du premier édifice, dont il conserva quelques éléments.
La cathédrale actuelle : cinq siècles de travaux
La date exacte du début des premiers travaux n’est pas connue ; on sait seulement que le maître-autel fut consacré par l’évêque Ebles de Roucy (1121-1126). On peut donc penser qu’ils remontent à l’épiscopat de Guillaume de Champeaux (1113-1121), un des plus grands penseurs de son époque, maître du philosophe Abélard rendu célèbre par ses amours avec Héloïse. Le plan choisi donnait une grande ampleur au monument et prévoyait la destruction de la collégiale Saint-Nicolas, qui occupait une partie du terrain nécessaire à l’élévation du bras sud du transept. Subsistent de cette période la crypte et la base de la tour nord du transept, toujours surmontée de sa très archaïque voûte d’ogives.
Chronologie de la cathédrale Saint-Étienne de Châlons-en-Champagne
IVe-Xe siècles
Vers 320 Saint Memmie, premier évêque de Châlons-en-Champagne
565 Première mention de la cathédrale
859 Création du quartier canonial
947-999 Episcopat de Jubin 1er, durant lequel la cathédrale fut reconstruite après un incendie survenu en 963
XIIe siècle
Vers 1115 Début de la construction d’une cathédrale romane par l’évêque Guillaume de Champeaux
1138 Incendie
26 octobre 1147 Consécration de la cathédrale par le pape Eugène III
1186 Consécration d’un autel dans une tour de la façade occidentale.
XIIIe-XVIe siècles
1206 Acquisition du terrain pour la construction du bras sud du transept
1230 Incendie
1237 Don de vitraux par Saint Louis
1255 Le quartier canonial est fermé de portes
1256 Acquisition du terrain pour la construction du portail nord
1285-1303 Construction des chapelles rayonnantes
1462 Réfection des charpentes
1470-1475 Construction d’une travée de nef
1491-1505 Construction de deux travées de nef
1520 Élévation d’une flèche en bois sur la tour nord
XVIIe-XVIIIe siècles
1628-1634 Construction de deux travées de nef et de la façade occidentale, grâce au don du chanoine Claude Geoffroy
19 janvier 1668 Incendie général de la cathédrale ; s’ensuivent des travaux de réparation, de reprise en sous-œuvre des piles de l’abside et l’érection de flèches en pierre
1687 Consécration du maître-autel
1794 Destruction des sculptures des portails
XIXe-XXesiècles
1820-1821 Reconstruction des flèches en pierre
1842-1846 Reconstruction de la façade du bras sud
1859 Destruction des flèches en pierre
1861-1884 Restauration générale de la nef et des bas-côtés
1903-1907 Modification des tours du transept
1918 Une torpille détruit une voûte du déambulatoire
1940 Deux fenêtres de la nef sont soufflées par une bombe
Les principales interventions de restauration de 1957 à 2009
1957-1964
Architecte en chef des monuments historiques : M. Pillet
Restauration des couvertures du chœur, de l’abside et du transept.
Restauration des couvertures des deux chapelles rectangulaires nord et sud du chœur (couvertures métalliques en terrasse).
1976-1978
Architecte en chef des monuments historiques : M. Rocard
Restauration de la couverture du versant nord de la nef, réparation de la charpente, habillage en plomb, couverture en ardoise d’Angers.
Restauration des maçonneries de l’abside et des toitures (charpente et couverture) des 3 chapelles rayonnantes et du déambulatoire (ardoise d’Angers).
1878-1980
Restauration des maçonneries du bas-côté sud, de la façade ouest du bras sud du transept, de la chapelle nord, des pinacles 3,4,6 et des arcs-boutants du 6e contrefort du bas-côté nord. Restauration des bases des piliers de la première travée de la nef.
1981-1982
Restauration de la couverture du versant sud de la nef (ardoise d’Angers)
Restauration des arcs-boutants et des contreforts (1,2,3,5,7,8) de la façade nord de la nef. (nettoyage, remplacement des pierres en mauvais état en utilisant la pierre des carrières de Brauvilliers)
1983-1984
Restauration de la façade nord du transept. Cette façade avait fait l’objet d’une importante restauration en 1907 : les pinacles et les colonnettes des anciens tabernacles situés au niveau de la rose avaient été rétablis. La nouvelle restauration a nettoyé l’ensemble, repris les pierres trop dégradées et complété la restauration de 1907 en récréant les quatre tabernacles disparus placés au-dessus du porche. Des éléments métalliques les maintiennent.
Restauration des vitraux de la grande rose, des baies du triforium et des deux baies basses avec remise en plomb dans ces baies de l’ensemble des vitraux du XIIIe.
Architecte en chef des monuments historiques : M. Jouve
1984-1989
Restauration des maçonneries de la façade ouest. Les travaux ont commencé par la partie droite puis se sont poursuivis sur l’ensemble de la façade.
Nettoyage de la façade et restauration du décor sculpté en très mauvais état. Reprise de nombreux éléments des entablements et de la balustrade : balustrade du premier niveau sur la partie centrale et la partie gauche, balustrade sur la partie centrale au deuxième niveau, partie de l’entablement au-dessus des colonnes de gauche au deuxième niveau, partie d’entablement au-dessus des colonnes à droite au premier niveau, partie supérieure des bases de colonnes au rez-de-chaussée. Reprise des têtes d’angelots devenus des masses informes (le modèle s’inspire des angelots de retable de la chapelle du château de Réveillon). Pose de vitraux losangés sur les baies des bas-côtés. Les tirants métalliques ancrés dans les maçonneries ont été supprimés ainsi que les nombreuses agrafes en fer. Une poutre en béton en forme de U est placée à l’arrière de la façade au niveau des combles pour raccrocher la façade dans l’ensemble formé par les trois premières travées de la nef. Un moulage du décor du tympan est réalisé (conservé dans les combles de l’édifice) et la couverture de la nef, à l’arrière de la façade, a aussi été restaurée.
1989
Dégagement et restauration des peintures murales du XVIIIe siècle de la travée centrale déambulatoire représentant les anges musiciens et création au centre d’un faux ciel à la place de la toile de l’Assomption anciennement disparue. Ces œuvres ont été réalisés en 1762 à la demande du chanoine Lemaître au moment où celui-ci offrait un nouveau décor pour la chapelle d’axe, décor entièrement dédié à la Vierge (toiles de Annonciation, la Visitation, la Présentation au Temple).
Les différents anges musiciens si on les regarde en de mettant vers l’entrée de la chapelle et en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre sont les suivants : ange jouant de l’orgue (photo. 1) , ange jouant de la cithare (photo. 2), anges jouant le la trompette et de la flûte traversière (photo. 3), anges jouant du serpent et de la harpe (photo. 4) et tout autour des anges tenant des guirlandes et des couronnes de fleurs. N’oublions pas que ces figures entouraient une Vierge montant au ciel.
Architecte en chef des monuments historiques : M. Gatier
1992-2001
Travaux sur l’ensemble des maçonneries de la façade sud de la nef et de la façade ouest du bras du transept : nettoyage à l’eau et brossage des murs gouttereaux, remplacement de pierre à l’identique, rejointoiement de l’ensemble. Remplacement des pinacles anciens. Sculpture en réparation de certaines gargouilles et en remplacement de motifs de décoration des pinacles.
Reprise du système d’évacuation des eaux pluviales.
Création de vitraux en grisailles dans les baies ouest du bras nord du transept.
Restauration du clos et couvert de la sacristie.
2001-2004
Restauration du revers de la façade ouest et de la première travée.
Restauration des maçonneries de la voûte haute de la nef. Restauration de la tribune d’orgue et de son décor réalisés en carton-pierre en 1833 par le sculpteur Romagnesi (nettoyage, reprise à l’identique des parties dégradées). Badigeon sur l’ensemble de la travée (ce badigeon a été refait lors de la restauration de l’ensemble de la nef en 2009).
Restauration des vitraux des baies des bas-côtés de la première travée. Les vitraux anciens (XIIIe au nord, XVI au sud avec la verrière de la création) ont été doublés à l’extérieur par un vitrage de protection. Les plombs de casse ont été, si possible, remplacés par des collages pour assurer une meilleure lisibilité des scènes représentées.
La stabilisation de la façade ouest (1996 - 2009)
Dès le XVIIIe siècle on s’était aperçu que la façade, construite au XVIIe siècle, s’était mise insensiblement à pencher. On retrouve au revers de la façade, sous les combles de la nef, l’inscription suivante « au mois de juillet 1707 la toiture rejointe au portail qui sen estait esloigné de 4 doigts M. Jean Houstel Prêtre chanoine Fabritien ».
1996-2009
Architecte en chef des monuments historiques : M. Gatier
En 1767 des tirants métalliques sont posés, ils seront prolongés jusqu’au transept au milieu au milieu du XIXe. D’autres (en béton) avaient aussi été installés en 1985). Le mouvement n’a pourtant pas pu être totalement stabilisé.
En 1996 une étude met en évidence la fragilité et le caractère hétérogène des fondations et leur mauvaise interaction avec le sol d’assise. Une intervention en sous-œuvre devient nécessaire.
De 1999 à 2001 le massif de fondation en craie est consolidé par injection de coulis de ciment.
De 2001 à 2002, 30 tonnes de béton sous pression sont injectées dans le sous-sol (procédé dit de « Jet-Grouting ») par 56 puits de 18 mètres de profondeur. Le sol meuble se trouve ainsi solidifié et transformé en une sorte de paroi descendant jusqu’à la couche la couche solide.
La façade a été ensuite mise sous surveillance pour vérifier si le mouvement d’inclinaison était définitivement stoppé. Les mesures révèlent que la façade n’est pas complètement stabilisée et que la faiblesse des fondations n’était donc pas la seule cause de l’inclinaison. Une étude complémentaire fait apparaître qu’un jeu dans les maçonneries peut en être en partie la cause. De nouveaux travaux ont repris.
Architecte en chef des monuments historiques : M. Chatillon
2007 à 2009 : à l’extérieur de l’édifice du coulis est injecté dans les maçonneries de façade pour solidifier les blocages intérieurs (4.000 trous sont préalablement percés). Des armatures en fibre de carbone sont fixés à différents niveaux de la façade, dans son épaisseur (1,80m) et de gauche à droite afin de renforcer la cohésion. De chaque côté de la façade, au niveau des combles et du triforium, des platines ont été installées ; ces éléments rapportés sont destinés à mettre en place des tirants pour parfaire la cohésion nef/façade en cas de nécessité.
A l’intérieur de l’édifice les maçonneries sont restaurées. L’ensemble de la nef est nettoyé. Ces travaux mettent au jour un intéressant décor de faux-joints à la fois sur les piles monocylindriques, sur les colonnettes supportant les nervures d’ogives et sur les écoinçons des murs. Ce type de décor paraît avoir été utilisé durant les différentes périodes de construction de la nef. Des décors peints sur les anciennes clés de voûtes du XIIIe siècle sont aussi découverts. Les voûtains en briques (qui avaient remplacé en 1840 les voûtains en pierre) fissurés au cours de la campagne de restauration par les mouvements de la façade sont consolidés. Après examen des éléments de polychromie et réalisation d’une travée témoin, un badigeon est posé sur l’ensemble.
En fin de chantier le baldaquin a été nettoyé, l’éclairage de la nef et du chœur a été revu ; les grilles du chœur ont été révisées.
Le diocèse a financé la réalisation d’un maître-autel, ambon et cathèdre (dessin de l’architecte en chef des monuments historiques, décor de M. Tibouchi.
La restauration des objets mobiliers
La restauration des fonts baptismaux du XIIe siècle
Les fonts baptismaux romans, placés depuis 1957 dans la salle du trésor, ont été déplacés dans la chapelle du bras sud du transept.
Cette cuve rappelle, par son iconographie du Jugement dernier, le rôle indispensable que joue le baptême dans le salut des âmes. Il s’agit sans doute des plus beaux fonts baptismaux romans conservés en Champagne.
Les travaux se sont déroulés en deux phases.
Tout d’abord, un examen de la cuve a permis d’évaluer l’importance des restaurations réalisées en 1957 par l’atelier Maimponte. Pour bien la comprendre, il faut rappeler l’histoire étonnante de cet objet.
Les fonts baptismaux se trouvaient, au XVIIe siècle, dans le bras sud du transept. L’effondrement de l’orgue, lors de l’incendie de 1668, le cassa en plusieurs morceaux qui furent ensuite réemployés comme matériaux pour la construction du dernier étage de la tour sud.
Cet étage fut détruit en 1903 et les fragments des anciens fonts baptismaux du XIIe siècle réapparurent. On les installa au premier étage de la tour nord avant de les rassembler, de les compléter et de les placer dans la salle du trésor créée en 1957 pour accueillir les vitraux romans.
Lors de cette restauration des compléments importants ont été réalisés en ciments gris. Ainsi, un des anges placés aux quatre angles est une restitution, de même que la bordure de la cuve qui l’accompagne et que certaines parties des cercueils des ressuscités. Le pied central et la base de la cuve en forme incurvée sont également des créations.
A l’origine la cuve était posée sur quatre piliers placés sous les anges, aux quatre angles. Les photographies anciennes montrent encore un fragment de colonnette subsistant.
Il ne convenait pas de défaire cette restauration très habillement conduite. Les fonts ont donc été simplement déplacés et replacés sur un nouveau pied, réalisé avec une structure de parpaings et de béton assurant une bonne résistance, et enduit d’un ciment gris en harmonie avec l’ensemble.
La restauration des peintures et sculptures
La venue du messie au jugement dernier
Toile de Guillaume-Antoine Colson (1832), exécutée pour la cathédrale de Châlons
Restaurée en 2000
Ce grand tableau (337cm x 261 cm), à la composition impressionnante, est un bel exemple du renouveau de la peinture religieuse dans la première moitié du XIXe siècle. L’œuvre présentait des déchirures à plusieurs endroits et la tension sur le châssis n’était plus correctement assurée. L’œuvre a été déposée, le rentoilage ancien a été repris et la toile reposée sur un châssis neuf. La couche picturale a été dépoussiérée, d’anciens repeints très débordants sur la peinture d’origine ont été supprimés et repris en les limitant aux seules lacunes existantes. Le vernis ancien a été allégé. Enfin, les restaurateurs sont également intervenus sur la menuiserie et la dorure du cadre.
La Présentation au Temple
Toile du XVIIIe
Restaurée en 2001-2002
Au XVIIIe siècle, cet autre très grand tableau (240 cm x 420 cm) faisait partie, avec les deux toiles de Wilbaut du décor de la chapelle d’axe, des œuvres données par le chanoine Lemaître. La toile, encore solide, a été déposée et nettoyée par l’arrière. Une imprégnation de cire-résine a permis une meilleure adhésion de la couche picturale au support. Des bandes de toile ont été placées pour consolider les coutures, les petites déchirures et les bordures. L’ensemble a été tendu sur un nouveau châssis. L’intervention sur la couche picturale a consisté en un nettoyage de la surface très encrassée, en une reprise des lacunes, traitées par des repeints souvent très désaccordés avec le reste de l’œuvre. Après différents tests, un allégement des vernis a permis de remettre en valeur la belle gamme chromatique du XVIIIe siècle. Un nouveau cadre en bois doré a été créé.
La consécration de la cathédrale par le pape Eugène III
Panneau peint du XVe
Restauré en 2001-2008
La scène avec les personnages est peinte sur un support constitué de 11 planches de chênes verticales. Cet ensemble est placé sur une planche horizontale sur laquelle est inscrit le texte. Le panneau avait été prêté à l’exposition « 20 siècles en cathédrales » au Palais du Tau en 2001. La différence de température et d’hygrométrie avait rapidement entraîné un jeu dans les planches de bois et le panneau avait dû être retiré de l’exposition et replacé dans un lieu plus humide. Le bois avait petit à petit repris son aspect ancien, les fissures s’étaient refermées. L’examen attentif avait toutefois fait apparaître à quel point les planches constituant le panneau étaient désassemblées (en particulier le lien entre les pièces verticales et la pièce horizontale).
La restauration a consisté en une reprise d’ensemble du maintien des planches et en une restauration prudente de la surface picturale en conservant les nombreux repeints (en particulier le fond marron) du XIXe siècle. La longueur de l’opération est liée en partie à la volonté de ne replacer la pièce en hauteur, qu’après s’être assuré que le bois s’était bien accordé aux conditions atmosphériques de la cathédrale.
Traduction du texte latin placé sous la scène de la consécration :
« l’an de l’incarnation du Verbe, mil cent quarante-sept, le 7 des calendes de Novembre, a été consacrée cette église de Châlons en l’honneur de la Sainte-Trinité, de la bienheureuse Vierge Marie, de saint Etienne, premier martyr, des saints Jean-Baptiste, Valère, Vincent, Chrysante et Darie, martyrs, par le souverain pontife Eugène III, assisté de dix-huit cardinaux et d’autres évêques, abbés et d’autres ecclésiastiques nommés par ordre et désignés par leurs titres dans l’inscription ci-dessous fixée. La cérémonie de la dédicace étant ainsi accomplie, Sa Sainteté prescrit que chaque année, le jour anniversaire en soit solennellement célébré, déclarant par l’autorité du Saint-Siège apostolique et des bienheureux Pierre et Paul, que les fidèles obtiendraient sans délai le pardon de tous leurs péchés et la grâce céleste. Par ordre et autorité apostolique, cette faveur spirituelle est accordée à ceux qui tous les ans, visiteraient ce saint temple, fêtant solennellement ce jour avec piété, dévotion et pureté de cœur. Afin de faire participer les fidèles étrangers à la ville au bienfait de cette dédicace, à une grâce aussi précieuse, à une telle faveur, le Saint-Père fixe à huit jours le temps où chacun trouvera dans cette maison de la prière, le lieu du pardon, le don de grâce, s’il s’y présente le cœur plein de dévotion, offrant à Dieu la satisfaction d’un vrai repentir. Fait par acte public, en forme de décret, de la manière et de la forme sus-désignée » (traduction extraite de A. Boitel, « les beautés de l’histoire de la Champagne », 1868, p. 182.)
Le Christ au jardin des Oliviersde Jean Restout
Toile du XVIIIe
Restaurée en 2001
L’œuvre, anciennement conservée dans la sacristie, provient de la chapelle de l’ancien château de Louvois. Elle est due au grand artiste Jean Restout. Saisie comme « bien national » à la Révolution, elle a été déposée à la cathédrale, en même temps qu’un ensemble de lambris provenant également du château et aujourd’hui déposé dans la chapelle Saint-Vincent de Paul. L’état de conservation de l’œuvre était alarmant. Des ruissellements d’eau avaient considérablement endommagé la partie gauche du tableau, par contre, le personnage du Christ avait lui peu souffert. La couche picturale qui avait fait l’objet d’une transposition sans doute au XIXe siècle se soulevait et s’écaillait à de nombreux endroits.
La restauration dut reprendre lentement la fixation de l’ensemble de ses éléments sans éliminer pour autant l’ancienne toile de transposition. Le choix d’une résine synthétique permettait d’assurer une bonne fixation sans introduire dans la matière picturale une matière qui en aurait altéré la transparence. Une toile de protection a été placée au dos et un nouveau châssis a remplacé celui du XIXe siècle. La reprise de la couche picturale a ensuite pu être réalisée. Les nombreux repeints réalisés sur la partie haute et sur le personnage de l’ange ont été allégés ou supprimés, en particulier sur l’ange dont la position des jambes a pu être restituée en s’appuyant sur les copies d’atelier conservées.Par chance le Christ n’ayant pas été altéré par ces modifications, nous le découvrons encore aujourd’hui tel que le peintre Restout l’a peint autour de 1740. La présentation a été faite avec la protection d’un verre préservant l’œuvre du vol et des coups.
Le Christ de pitié
Sculpture
Restaurée en 2008
Cette œuvre, présentée lors de l’exposition « Le beau XVIe siècle : chefs-d'œuvre de la sculpture en Champagne », qui s’est tenue à Troyes en 2009, a fait l’objet d’une restauration préalable. Ce projet d’exposition sur la sculpture en Champagne a été mis au point dans le cadre des actions du Contrat de plan Etat/Région Champagne-Ardenne 2000-2006, dans le volet Culture/Patrimoine architectural/Sculptures. L’œuvre avait déjà connu une restauration en 1978, à la suite d’un acte de vandalisme.
Cette nouvelle restauration a été réalisée afin d’assurer une bonne stabilité à la statue (recollages des pieds) et de supprimer certains ajouts en plâtre qui avaient mal vieilli, en particulier sur le nez et la couronne d’épines.
Autres restaurations : dalles funéraires...
Dalles funéraires
Restaurées en 2003
Cinq dalles funéraires relevées dans la partie nord du déambulatoire, ont été déposées, nettoyées et reposées. La repose a été faite de manière à isoler les dalles de l’humidité du sol et des murs.
Les maintiens métalliques ont été réalisés de façon plus discrète.
Antependium du XVIIe (représentant le Christ au tombeau)
Situé dans la chapelle Saint-Louis, au sud du déambulatoire
Restauré en 2005
Cet élément provient de l’ancienne abbaye du Saint-Sépulcre de Cambrai, il a été donné en 1838 à l’évêque de Châlons.
Déroulement de la restauration : dépoussiérage, traitement du bois contre les insectes, consolidation, nettoyage des bronzes et la peinture et les attaches métalliques, qui maintiennent le bas-relief sur le fond en bois ont été passivées pour éviter la corrosion. Des retouches ont été réalisées sur les lacunes. La repose du panneau, aujourd’hui nettement détaché du mur, permet une circulation d’air qui protège le bois de l’humidité.
Transi du tombeau de Jérôme Burgensis (XVIe)
Situé dans le bras nord du transept
Restauré en 2006
L’œuvre a été déposée et nettoyé : dépoussiérage, puis extraction des sels. Les coulures de rouille, dues aux pattes en fer qui maintenaient la partie supérieure, ont été atténuées par un léger micro-sablage.
La repose a été faite avec des pâtes en métal inoxydables pour la partie supérieure, les pattes en partie basse ont été passivées et une cale en plomb a été placée entre le fer et la pierre.
Pierre gravée, XVe
Située dans le bras nord du transept
Restauré en 2007
Inscription de fondation en 1415 de messes pour sa famille, à l’autel de Notre-Dame, par Jean de Gaucourt, archidiacre de Joinville (mur ouest du bras nord du transept).
La pierre sculptée qui avait été encastrée dans le mur a été extraite, nettoyée, consolidée dans ses parties pulvérulentes et placées sur les supports inoxydables. Son extraction du mur la protège contre l’humidité.
Christ en croix du ban d’œuvre
statue de la foi au sommet de la chaire
Restaurés en 2008
Le bois par endroit vermoulu a été traité et nettoyé. La fixation a été revue.
Nettoyage du baldaquin
Réalisé en 2008
2009 : Réouverture du trésor
Après plusieurs années de travaux, le trésor a été réouvert au public.
L’éclairage des panneaux du XIIe a été modifié, afin de mieux répartir la lumière derrière l’ensemble des vitraux. L’ancien pavement roman a été déposé, nettoyé et reposé.
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