Pendant la pandémie de COVID, la fermeture des lieux culturels a été décidée pouréviter la propagation du virus. Cela a provoqué un débat sur le caractère de bien essentiel ou non, de la culture. La réponse est venue des acteurs de la culture et des citoyens eux-mêmes. Les pratiques culturelles ne se sont pas arrêtées pendant les confinements, elles ont au contraire trouvé des manières de se réinventer, tant était fort le besoin de se retrouver, par tous les moyens, que ce soit aux fenêtres et balcons des immeubles ou via les réseaux sociaux, puis à la sortie du confinement par une appétence renouvelée de fréquentation des lieux culturels, ou d’investissement des espaces publics, matériels ou virtuels. Ce besoin d’échanger, de sortir de sa bulle, est un fondamental des pratiques culturelles qui, en éveillant la curiosité et la convivialité, participent du collectif, de la vie démocratique, constituant un antidote au repli sur soi. De façon plus large, il serait faux de penser qu’une personne n’a de vie culturelle qu’une fois qu’elle a « tout le reste », et que donc la culture serait une sorte de luxe. Plus encore : dans les gestes les plus élémentaires d’une vie humaine, s’abriter, s’alimenter, se soigner, il peut y avoir une attention, une tradition, une invention, donc,
un investissement culturel. Face aux crises écologiques, sociales et économiques, la culture et le design peuvent jouer un rôle crucial pour répondre de la façon la plus juste possible aux besoins
fondamentaux des individus et des communautés. Au-delà de leur rôle symbolique ou esthétique, ces pratiques deviennent des leviers concrets d’amélioration du quotidien, de résilience collective et de justice sociale. Comment penser une culture au service de l’habitabilité du monde ? Comment le design et plus largement la culture peuvent-il contribuer à des formes de vie soutenables et joyeuses? Ce groupe de travail devra explorer comment les démarches culturelles et de design
peuvent intervenir là où les besoins sont les plus criants : accès à l’eau, à la santé, à
l’alimentation, à l’éducation, au logement, au lien social. Il s’agira aussi d’interroger la notion même de "besoin" : qui les définit ? Comment éviter une vision descendante ou normative ? À travers des expériences locales, des formes de design social, de co-conception ou d’art en contexte, il sera essentiel de valoriser les projets où culture et design deviennent outils de transformation concrète, dans une logique d’écoute, de co-construction et de responsabilité.
Membres du groupe :
- Adalaïs CHOY-DESCAMPS, présidente-directrice générale de Solelhar, agence d’ingénierie culturelle
- Matthieu DECRAENE, directeur adjoint marketing et ventes au Musée du Louvre
- Cécile FRANÇOIS, directrice de projets mécénats, Groupe LVMH
- Pascal LE BRUN-CORDIER, chercheur d’hors & directeur de projets culturels
- Hélène LITEAU-BASSE, directrice régionale adjointe déléguée à la DRAC Normandie
- Alexandre PANSARD-RICORDEAU, directeur de la communication et des relations institutionnelles au Conservatoire National Supérieur de Musique et de danse de Paris
- Armelle VERNIER, directrice de la scène nationale de Malakoff
Référent : Patrick BOUCHAIN, architecte- urbaniste et scénographe
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