Presque dix ans après la loi relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine (loi LCAP), le ministère de la Culture vient de lancer un plan sur la liberté de création. En effet, la liberté de création artistique, socle des sociétés démocratiques, est aujourd’hui fragilisée par une montée des tensions autour de l’acceptabilité sociale des œuvres. Contestations de spectacles, censures politiques ou économiques, pressions militantes, autocensure : les artistes et les institutions
culturelles se retrouvent confrontés à des remises en cause du pluralisme au nom de valeurs morales, religieuses, identitaires ou sécuritaires. Dans ce contexte, la défiance envers la culture jugée "élitiste", "provocante" ou "déconnectée" renforce l’écart entre création contemporaine, opinion publique et décideurs. Ce groupe de travail devra s’interroger sur les causes profondes de cette crise annoncée d’adhésion et sur les réponses possibles à y apporter. Comment défendre la liberté de création sans l’opposer aux attentes sociales ? Comment déconstruire un certain récit médiatique sur ce que seraient ces attentes sociales ? Comment proposer au contraire un récit partagé qui valorise la diversité culturelle, le droit à l’expérimentation artistique et la complexité des œuvres ? Quelles médiations, quels dispositifs d’éducation artistique et de dialogue peuvent réconcilier les publics avec une culture contemporaine souvent perçue comme distante ? Enfin, comment les acteurs culturels peuvent-ils (re)gagner la confiance des politiques sans renoncer à
leur autonomie critique et à leur engagement ?
Membres du groupe :
- Mehdi EL AFANI, cofondateur et directeur général délégué, Quartier bis littérature, Festival
des littératures urbaines - Camille GIERTLER, directrice de la Culture de la Ville et Eurométropole de Strasbourg
- Pierre OLLIER, premier adjoint au Maire de Massy, Vice-président logement et politique de la
ville de la communauté d’agglomération Paris-Saclay - Luc ROBÈNE, guitariste, enseignant-chercheur en histoire des pratiques culturelles (XVIIIe-
XXIe s) à l’Université de Bordeaux - Sébastien THIERRY, inspecteur de la création artistique à la Direction générale de la création
artistique du Ministère de la Culture - Martine ZUSSY, directrice de motoco&co, SAS de l’économie solidaire responsable de
Motoco (MOre TO COme), lieu de production artistique à Mulhouse
Référent : Marc DROUET, inspecteur général des affaires culturelles
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