Les femmes à la tête des lieux labellisés franciliens
Les 128 établissements patrimoniaux suivis par la DRAC (musées de France et Maisons des Illustres) sont dirigés à 62 % par des femmes et à 38 % par des hommes.
Dans les champs de la création, 40 % des structures franciliennes disposant d’un label national sont dirigées par des femmes, un chiffre qui progresse tendanciellement depuis dix ans, avec toutefois quelques anomalies notamment le fait qu’aucune femme ne dirige actuellement l’une des huit scènes de musiques actuelles d’Île-de-France.
- CCN (centre chorégraphique national) : 1 établissement (0 F, 1 H)
- CDCN (centre de développement chorégraphique national) : 2 établissements (2 F, 0 H)
- Orchestre national en région : 2 établissements (0 F, 2 H)
- CNCM (centre national de création musicale) : 1 établissement (0 F, 1 H)
- SMAC (scènes de musiques actuelles) : 8 établissements (0 F, 8 H)
- CDN (centres dramatiques nationaux) : 7 établissements (2 F, 5 H)
- SN (scènes nationales) : 9 établissements (6 F, 3 H)
- CACIN (centres d’art contemporain d’intérêt national) : 6 établissements (4 F, 2 H)
- FRAC (fonds régional d’art contemporain) : 1 établissement (1 F, 1 H)
Une priorité donnée au rééquilibrage des moyens
La DRAC s’attache à rééquilibrer les moyens de production entre les femmes et les hommes : dans le champ du théâtre et des arts associés, l’effort a porté sur les compagnies conventionnées, dont 40 % sont désormais dirigées par des femmes, mais avec un effort à poursuivre en termes de volume financier puisque celles-ci bénéficient de seulement 27 % des subventions versées, chiffre en progression mais pas encore suffisant.
Les aides aux équipes indépendantes permettent de corriger les écarts, puisque les équipes artistiques dirigées par des femmes ont bénéficié en 2024 de :
- 46 % des aides au conventionnement en danse (contre 44 % pour des équipes dirigées par des hommes et 10 % pour des équipes à direction mixte) ;
- 52 % des aides aux projets en danse (contre 38 % pour des équipes dirigées par des hommes et 10 % pour des équipes à direction mixte ou non-genrée) ;
- 71 % des aides au conventionnement en musique (contre 29 % pour des équipes dirigées par des hommes) ;
- 33 % des aides aux projets en musique (contre 38 % pour des équipes dirigées par des hommes et 29 % pour des équipes à direction mixte) ;
- 39 % des aides au conventionnement en théâtre et arts associés (contre 49 % pour des équipes dirigées par des hommes et 12 % pour des équipes à direction mixte) ;
- 47 % des aides aux projets en théâtre et arts associés (contre 31 % pour des équipes dirigées par des hommes et 22 % pour des équipes à direction mixte ou non-genrée).
La DRAC accorde la même vigilance à la programmation artistique des labels de la création : les efforts déployés par les directions des Centres dramatiques nationaux sont à saluer, puisqu’en 2024, une parité parfaite a été constatée dans le réseau des 38 CDN de France en matière de place faite aux femmes sur les plateaux (conditions d’associations des artistes femmes et taille des salles où elles sont programmées).
Lutter contre les violences et harcèlements sexuels et sexistes
Depuis 2021 et l’extension du plan de lutte contre les violences et harcèlements sexuels et sexistes au spectacle vivant, au livre et aux arts visuels par la ministre de la Culture, la DRAC veille au respect des engagements fixés par l’État par les bénéficiaires de ses subventions, en particulier s’agissant de la formation et de la sensibilisation des équipes, de la prise en compte des signalements de VHSS, ou encore du suivi quotidien de cette priorité par la désignation d’un référent VHSS au sein de chaque structure. Depuis 2022, cela se traduit par la généralisation de la conditionnalité du versement des aides du ministère de la Culture au respect de ces engagements essentiels. La DRAC observe que les signalements donnent lieu à des traitements plus appropriés tant en matière de réactivité et de mesures prises que de recours à des prestataires et ressources pertinents.
Elle accompagne en outre plusieurs initiatives visant à prévenir et lutter contre les violences et harcèlements sexuels et sexistes dans la culture, en particulier le "Van Info Femmes" de la Fédération régionale des Centres d’information sur les droits des femmes et des familles (FR-CIDFF) qui propose des étapes dans plusieurs communes et lieux culturels franciliens ou encore le forum "Les Femmes s’engagent" organisé dans le cadre du festival "Les Femmes s’en mêlent" chaque année dans plusieurs communes franciliennes, qui permet d’outiller les professionnel(le)s des musiques actuelles sur ces problématiques.
Accroître la visibilité des femmes
La DRAC accompagne de nombreux festivals comme "Le Festival international de films de femmes de Créteil (FIFFC)" , le festival "Un Temps pour Elles" qui met en lumière les compositrices et musiciennes dans plusieurs lieux du Val-d’Oise, le festival "Les Femmes s’en mêlent" cité plus haut et qui propose une programmation 100% féminine de haute tenue, le concours "Objectifs Femmes" destiné aux femmes photographes et qui expose ses lauréates chaque année à la mairie du 9e arrondissement de Paris, ou encore l’association "Puissances de femmes" qui identifie des ambassadrices culturelles dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville et leur permet d’accéder à une offre et des pratiques artistiques et culturelles.
Découvrez la série des 16 portraits "Elles construisent - Femmes architectes" sur YouTube (réalisé en partenariat avec @femmesdelarchitecture et @LeNouveauProgramme). Un portrait est diffusé sur les réseaux sociaux (Instagram et YouTube) toutes les deux semaines depuis janvier et jusqu’à l’été.
L’association HF en Île-de-France bénéficie également du soutien de la DRAC pour l’ensemble de ses activités, notamment les "Journées du Matrimoine" qui ont lieu à l’automne, mais également les nombreux ateliers avec les collégiens et expositions itinérantes sur les musiciennes et compositrices. Compositrices qui font également l’objet de toutes les attentions de la Cité des compositrices, portée par Héloïse Luzzati, qui organise le festival "Un Temps pour Elles" mais porte également un label de musique au succès grandissant et la "Boîte à pépites" qui met en lumière des créatrices injustement oubliées afin que leur musique soit à nouveau connue et jouée – notamment dans les conservatoires.
Une attention particulière est portée à valoriser les expertises incarnées par les professionnelles du secteur, de même que les parcours de pionnières méconnues ou de professionnelles d’aujourd’hui qui seraient susceptible de créer des vocations et inspirer des trajectoires similaires. C’est dans cet objectif que la DRAC s’est associée à la Maison de l’architecture d’Île-de-France et au collectif MéMo (Mouvement pour l’équité dans la maîtrise d’œuvre) pour la réalisation d’une série de trois ouvrages sur les femmes architectes en Île-de-France, dont le premier tome a été publié en octobre 2024 dans le cadre des Journées nationales de l’architecture, avec 16 premiers portraits de femmes. Cet ouvrage a également donné lieu à une déclinaison de ces portraits sur les réseaux sociaux par des créateurs de contenus spécialisés en architecture, afin de toucher une plus large audience.
Au quotidien, la DRAC met également les femmes en avant dans toutes ses communications, en commençant par une valorisation des expertises et savoir-faire de ses agentes – notamment lors des Journées européennes du patrimoine.
Une action concertée de l’État en région
En 2024, la DRAC a signé une convention pluriannuelle avec la Direction régionale aux droits des femmes et à l’égalité (DRDFE) en Île-de-France, placée sous l’autorité du préfet de région, qui fixe des priorités communes en termes d’observation, de formation, de promotion des initiatives franciliennes pour plus d’égalité entre les femmes et les hommes dans la culture.
Dans ce cadre, un Prix a été créé visant à récompenser chaque année une professionnelle de la culture qui s’illustre dans son combat pour l’égalité : le premier Prix Culture et Égalité en Île-de-France a été remis le 13 mars 2024 à Pauline Bayle, metteure en scène, directrice du Théâtre Public de Montreuil, dont les choix de programmation traduisent son engagement.
La lauréate 2025 de ce Prix sera annoncée au printemps par le préfet de région.
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