Loin des terrains et des structures, le parasport se réinvente par des démarches de design qui observent, expérimentent et ajustent des solutions au plus près des personnes et de leurs environnements. Cette approche met en lumière la manière dont le design peut soutenir la participation, renforcer l’autonomie et favoriser le lien social, en ouvrant de nouveaux espaces pour la pratique sportive et ses enjeux connexes, entre santé, apprentissage et vie collective.
La deuxième édition du projet Handesign, issue d’un appel à candidatures, vise à renforcer l’inclusion dans le parasport grâce au design. Elle s’inscrit dans la continuité de la première édition en plaçant les usages et les besoins des personnes au centre des démarches, et en soulignant le rôle du design comme outil structurant capable de soutenir les pratiques, les lieux et les parcours.
Des lieux d’expérimentation pour un parasport inclusif
Pour accueillir les résidences, la sélection s’est portée sur une Maison Sport-Santé, un établissement médico-social et deux associations, reflétant la diversité des contextes où le parasport se déploie aujourd’hui, entre soins, socialisation et accompagnement. Les designers interviennent dans ces structures pour observer, comprendre et coconcevoir des solutions adaptées aux personnes et à leur environnement. Leur approche, fondée sur l’immersion, l’écoute et le prototypage, permet non seulement de répondre précisément aux besoins des usagers, mais aussi d’expérimenter des solutions transférables à d’autres contextes. Le sport n’est plus seulement l’affaire des terrains, il concerne aussi des lieux où se croisent santé, autonomie, apprentissage et lien social.
Quatre équipes au service du design inclusif pour Handesign 2025
- Chloé Ruchon avec la Maison Sport Santé APA de Géant,
- Gaspar Defaye et Lina Dalibard avec le Sport lab Paris,
- le collectif Meltem (Béla Nitlich, Zoé Arnaud, Justine Jacquey) avec la Jeunesse athlétique de Montrouge
- Laurent Godart avec l’IME Le fil de soi à Clamart.
Bien que leurs approches diffèrent, toutes reposent sur l’observation, l’écoute et la co-construction. Ensemble, elles explorent comment le design peut adapter espaces, dispositifs et objets aux besoins réels. Ces résidences permettront d’expérimenter des pistes allant de l’aménagement d’espaces à l’adaptation d’objets sportifs. Les résultats prendront des formes variées, mais partageront une même ambition : rendre la pratique sportive plus accessible et inclusive.
Chloé Ruchon : interroger les usages, créer du lien
Designer engagée, Chloé Ruchon conçoit l’objet et l’espace comme des médias d’interaction humaine. Son projet au sein de la Maison Sport Santé APA de Géant s’intéresse à la manière dont les dispositifs sportifs, leurs formes et leurs matériaux peuvent devenir des vecteurs de participation.
Elle propose d’ouvrir des terrains d’expérimentation où le détournement - signature de sa démarche - devient outil d’émancipation. Cette recherche permet aux pratiquants de redéfinir des gestes, d'inventer des usages et de questionner l’accessibilité. Son approche place l’humain et le regard critique au cœur du processus créatif.
Gaspar Defaye & Lina Dalibard : coconstruire au plus près du territoire
Duo de designers produit-service, Gaspar Defaye et Lina Dalibard envisagent le design comme une dynamique alimentée par les rencontres et le dialogue. Leur résidence, menée au sein de l'association parasportive Sport lab Paris, s’ancre dans les pratiques quotidiennes : ateliers avec les sportifs, bricolage, low-tech et expérimentation in situ.
Leur objectif est de développer des solutions concrètes, durables et simples à s’approprier, qui améliorent l’expérience sportive inclusive. Leur démarche place le care, le vivre ensemble et le faire avec au centre du processus.
Le collectif Meltem (Béla Nitlich, Zoé Arnaud, Justine Jacquey) : créer des espaces partagés
Le collectif Meltem intervient à la Jeunesse athlétique de Montrouge, un établissement social et médico-social. Le trio explore la manière dont l’aménagement des espaces - ateliers, zones sportives, circulations - peut soutenir la pratique physique, mais aussi le bien-être et l’autonomie.
Le projet vise à imaginer des interfaces sensibles où l’ergonomie, la modularité et l’esthétique contribuent à rendre le sport plus accueillant et inclusif. Leur démarche collaborative associe encadrants, résidents et publics.
Laurent Godart : repenser l’objet sportif pour l’adapter à chacun
Designer d’objet, Laurent Godart s'engage auprès de l'association parasportive, l’IME Le fil de soi à Clamart avec l’objectif de réexaminer l’objet sportif dans ses usages concrets. Il place au cœur du processus les ressentis et contraintes des pratiquants afin de créer ou améliorer des équipements qui favorisent l’autonomie et l’accessibilité.
Sa recherche explore la robustesse, la prise en main et la modularité. Un design ancré dans le réel, orienté vers l’efficacité et la participation.
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