Théâtre, danse, cirque, musique, performances et installation composent la programmation des 18 spectacles présentés par des artistes venant de tous horizons, de différentes cultures et nationalités.
célébrer une culture décalée, indépendante, sans borne et sans frontière
Le rendez-vous estival "sera de nouveau festif, joyeux, chaleureux, international en contrepied à la morosité ambiante, aux difficultés économiques, environnementales et politiques qui impactent notre quotidien" promettent d'entrée Laurence de Magalhaes et Stéphane Ricordel, directrice et directeur du Festival (également à la tête du Théâtre du Rond-Point depuis 2 janvier 2023). L'édition 2023 sera "Emmenée par des artistes qui mettront en mouvement ce qu’ils perçoivent du monde, lieu du langage et source d’actions".
Les spectacles se déroulent principalement en plein air, de la cour Lefuel du Musée du Louvre à l’école des Beaux-Arts, du parvis de Notre-Dame au Domaine de Chamarande, du Centquatre à la Place de l’Hôtel de Ville en passant par les Berges de Seine. Paris l’été se déploie dans une vingtaine de lieux souvent inattendus. Autant d’espaces conviviaux, de stages, d’ateliers de rencontres et de réflexion.
A l'issue des représentations, une rencontre est organisée au lycée Jacques Decour : "Rencontre privilégiée pour y refaire le monde, assister aux spectacles et pourquoi pas danser jusqu’au petit matin !"
© Festival Paris L’été 2023 dr
Static Shot
En ouverture du Festival, honneur à la chorégraphe Maud Le Pladec avec Static Shot à la Cour Lefuel au Musée du Louvre les 10 et 11 juillet à 21h et 22h. Pièce créée en 2021 avec les danseurs du CCN - Ballet de Lorraine, Maud Le Pladec travaille le spectacle comme des plans fixes dans lesquels le mouvement et le regard ne s’arrêtent jamais.
STATIC-SHOT © Laurent Philippe
Dans Static Shot, tout raconte les corps : comment ils interagissent, comment ils excédent, se meuvent, vivent ou survivent, s’abandonnent, s’attirent, se mêlent, s’entrechoquent, se transforment. En 2020, la danseuse et chorégraphe présente également Counting stars with you, une création dédiée au matrimoine musical. Sa dernière création en 2022, Silent Legacy, adopte la forme d’un duo entre Adeline Kerry Cruz, 8 ans, jeune prodige du krump, et la danseuse contemporaine professionnelle Audrey Merilus.
Contes et légendes
A chaque édition, Paris l'été remet à l’affiche des œuvres qui ont marqué le répertoire contemporain. Le public pourra ainsi (re)découvrir Contes et légendes de Joël Pommerat, pièce dans laquelle l’artifice du théâtre se fait le miroir saisissant de notre humanité. Le metteur en scène signe ici une fiction documentaire d’anticipation sur la construction de soi à l’adolescence et le mythe de la créature artificielle.
Contes et légendes © Elisabeth Carecchio
Joël Pommerat poursuit ainsi son observation des valeurs et des identités contemporaines en dévoilant un monde légèrement futuriste dans lequel humains et robots cohabitent. À la manière d’un anthropologue du futur, il observe une série de relations entre adolescents, adultes et androïdes et explore avec intensité , la construction des relations sociales et des identités. Centquatre (salle 400), du 11 au 13 juillet à 20h
Charon
L’installation monumentale "la roue de Charon", de l’artiste Peter Hudson, alias Hudzo, a été créée en 2011 au Burning Man Festival (États-Unis). Elle sera visible à Paris, place de la Fontaine aux Lions à La Villette. Charon représente un gigantesque rouet de presque dix mètres de haut dont les bords intérieurs sont flanqués de vingt squelettes d’apparence humaine.
Burning Man 2017 Charon by Peter Hudson © Photo by MitziPeirone
La roue est entièrement propulsée par une douzaine de personnes travaillant à l’unisson. Les passants sont invités à participer eux-mêmes à cette œuvre collective et à tirer une série de six cordes qui font tourner l’objet monumental de plus en plus vite. Lorsque les tire-câbles sont suffisamment coordonnés pour faire tourner la roue à la bonne vitesse, un stroboscope est activé, révélant l’animation des squelettes. Celle-ci raconte l’histoire de Charon, le gondolier mythologique et passeur des Enfers, qui transporte les âmes des récents défunts à travers le fleuve Styx, dernier rite de passage sur le chemin de l’au-delà. L’art de Peter Hudson est dédié à la création de zootropes à grande échelle. Les zootropes sont les premières formes d’animation datant des années 1800. Place de la Fontaine aux Lions à La Villette du 11 au 30 juillet de 12h à minuit
Nos cœurs en terre
David Wahl et Olivier de Sagazan offrent pour Nos cœurs en terre une performance poétique. Performance inspirée à partir d’une théorie née au XVIIe siècle par Pierre Borel, médecin ordinaire du roi Louis XIV qui assure détenir dans son cabinet de curiosité la preuve irréfutable de la sexualité des pierres. Ce débat oppose ceux qui croient la Terre inerte et ceux qui la pensent comme un gigantesque organisme vivant. Les deux artistes passionnés par les métamorphoses et les transformations, se plongent dans ces théories.
© Erwan Floch
Pour Olivier de Sagazan, la matière, c’est l’argile. Il la sculpte, s’en fait une nouvelle peau, un corps à écrire. Pour David Wahl, la matière, ce sont des histoires ; des histoires souvent méconnues, parfois incroyables mais toujours vraies, nées de rencontres avec des scientifiques et des chercheurs. Ils nous donnent l’occasion d’explorer le minéral et l’origine de notre monde. Ici, les récits mythiques font de l’argile la matière de la création. Beaux-Arts de Paris, 12 et 13 juillet, 19h
La Lévitation réelle
Avec La Lévitation réelle, Camille Boitel et son équipe explorent un continent inouï, affranchi de l’attraction. "Le vertige est ce que nous cherchons sans cesse en essayant de l’éviter", estime Camille Boitel, bricoleur de cirque théâtral, chorégraphique et musical.
La lévitation réelle L'immédiat © L'immédiat
Conçu comme un impromptu et un détournement de spectateur, La Lévitation réelle est un court moment dont on ne doit rien dire sans en dévoiler l’effet de surprise, sauf qu’il est une fête des sens. Les passants deviennent le public sans l’avoir fait exprès. Tout à coup, ils perdent un peu de poids et de repères.
La lévitation réelle L'immédiat © Thomas Bohl
Avec cette nouvelle création et par cette écriture chorégraphique, Camille Boitel affirme que "seule la prise de risque est capable de mettre le vide en mouvement". Il a su au fil de ses performances s’entourer d’une communauté d’artistes, réunis sous le nom de L’immédiat, pour mieux observer les humains résister à la débâcle et mieux braquer les projecteurs sur leurs formidables capacités de lutte et de résistance, sur leur capacité infinie à se relever des chutes et des déséquilibres… Gare Montparnasse, 21 et 22 juillet (16h, 16h30, 17h) / Lycée Jacques Decour (20h30,21h, 21h30). Produit par L’immédiat en convention avec le ministère de la Culture – DRAC Ile de France
The answer is land
Sur scène, avec The answer is land, la réalisatrice et chorégraphe norvégienne Elle Sofe Sara invite au voyage dans un monde des légendes. Elle Sofe appartient au peuple des Samis (populations autochtones vivant en Laponie). Elle présente un concert chorégraphique inspiré du poème du même nom qui touche au cœur même de la culture sâme et dont l’adage pourrait être : vivre en harmonie avec les autres et en étroite connexion avec l’environnement.
The answer is land © Knut Aaserud
Sept interprètes féminines unissent danses contemporaines et traditionnelles dans une composition qui rappelle les rituels les plus ancestraux, accompagnés par les Yoiks, chants des montagnes interprétés en direct par les artistes elles-mêmes et dont la plupart ont été spécialement composés à cet effet par le chanteur et compositeur yoik Frode Fjellheim. Ce poème conçu comme un spectacle célèbre le vivre-ensemble. Lycée Jacques Decour, 26 au 28 juillet, 22h
Piano Rubato
Le duo, formé par le compositeur de jazz Stéphan Oliva et la chorégraphe et trapéziste Mélissa Von Vépy, imagine un concert de voltige. Sur scène, un piano à queue installé dans la coque d’un bateau fantôme sert d’agrès à l’interprète qui se balance aux rythmes changeants du piano, jouant rubato. Le piano mouvant, objet scénique et musical, au couvercle démesurément allongé, tel une voile de navire de cinq mètres de haut, flotte sur la terre ferme.
Piano Rubato © Christophe Raynaud De Lage
Un vaisseau sonore qui tangue en un voyage sans fin, jusqu’à l’autre monde, comme une tentative de rapprochement avec l’invisible, avec les âmes errantes de ceux qui ont quitté cette terre. Mélissa Von Vépy et Stephan Oliva conçoivent cette performance comme une traversée en pleine mer, tantôt calme, tantôt houleuse. Ici, le capitaine est musique, la femme est vent, son souffle anime cet étrange piano‑bateau. Tous trois, le musicien, la trapéziste et le piano, deviennent des instruments de passage, émetteurs‑transmetteurs inextricables. Par résonances ou en contre-point des notes de musique, pour faire danser le vaisseau, Mélissa Von Vépy incarne physiquement et sans affect, par son souffle et ses muscles, la femme-vent. La Monnaie de Paris, 25 et 26 juillet à 20h
Beat By Bits
Les promeneurs pourront durant trois jours applaudir Beat By Bits, une pièce à la cadence stroboscopique, dansée à ciel ouvert. Pour Paula Rosolen (chorégraphe d’origine argentine ) la techno est sans contexte à la fois un événement social, politique et culturel. Sur scène, cinq interprètes font corps avec l’énergie inhérente à la musique techno. Ils en incarnent le mouvement. Portés par la force du groupe, ils engagent leurs corps dans des séquences de transe collective.
© Jörg Baumann
Beat By Bits est l’adaptation de 16BIT qui raconte comment cette danse s’est faite porte-voix des plus marginalisés : expression afrofuturiste de la communauté noire de Détroit ou symbole de libération et de réunification lors de la chute du mur de Berlin. 16BIT se plonge dans cette histoire récente de la musique électronique, depuis les paysages bricolés des années 1980 jusqu’au genre mondialement reconnu des années 1990. Notre-Dame de Paris (27 juillet, 19h) - Place de l’Hôtel de Ville, (28 juillet,19h) et Berges de Seine (7e, 29 juillet)
Découvrir toute la programmation de la 23e édition du Festival Paris l'été
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