Restauration de l’orgue de tribune de la cathédrale de Nancy (Plan de relance)
Plan de Relance. Restauration de l’orgue de tribune de la cathédrale Notre-Dame-de-l'Annonciation de Nancy.
Restauration de l’orgue de tribune de la cathédrale de Nancy
Protection
1906/08/09 : buffet classé au titre immeuble
2003/09/22 : partie instrumentale classée au titre des objets
Présentation de l’opération
L’orgue de la cathédrale de Nancy a été construit par Nicolas Dupont entre 1756 et 1763 dans un édifice qui n’était encore qu’une primatiale mais dont les ambitions étaient d’en faire le siège du pouvoir épiscopal. Au moment de sa livraison, l’orgue est un des plus importants de France et s’inscrit dans la lignée d’une nouvelle esthétique sonore mise en œuvre à Notre-Dame de Paris dès 1733. Lorsqu’entre 1859 et 1861 Aristide Cavaillé-Coll, un des plus célèbres facteurs d’orgues français reconstruit l’instrument, il est avec ses 64 jeux sur quatre claviers et pédale un des plus grands orgues français.
Cet orgue majeur du patrimoine européen a connu plusieurs modifications au cours du XXe siècle qui ont contribué à son altération. La présente opération a pour but de restaurer l’état historique Cavaillé-Coll en y associant des améliorations techniques tel que l’ajout d’une machine Barker à la pédale et d’un principal 8 au clavier du récit. A cette occasion, le buffet du XVIIIe siècle, chef-d’œuvre du patrimoine organologique français sera remis en valeur. Cette restauration qui doit durer près de trois ans constitue la plus importante intervention sur cet instrument depuis la seconde moitié du XIXe siècle. La restauration des parements intérieurs de l’édifice engagée en parallèle permettra d’associer à la renaissance sonore de l’instrument la remise en valeur de son écrin.
Financement
1 386 428 € : 100% Etat / Plan France relance
Calendriers prévisionnels de l’opération
Novembre 2021 / automne 2024
Présentation des désordres
Cinquante ans après la dernière “restauration”, et même si un relevage conservatoire a été entrepris en 2012, le grand orgue de la cathédrale de Nancy est dans un état assez précaire. Les sommiers ne sont pas retournés en atelier depuis 1861, les réservoirs ont encore les peaux d’origine, les fuites sont nombreuses et la mécanique est usée.
Le parti pris de restauration
Au cours de son existence, le grand orgue de la cathédrale de Nancy a connu cinq états successifs :
– Nicolas Dupont en 1763 ;
– Jean-François Vautrin en 1814 ;
– frères Claude en 1840 ;
– Aristide Cavaillé-Coll en 1861 ;
– Hærpfer-Erman en 1965.
Au vu de l’importance et de la qualité des apports de Cavaillé-Coll, il est totalement impensable de les déposer et de revenir à l’une des trois premières étapes de la vie de l’instrument. La conservation de l’état de Hærpfer-Erman, comme dernier état historique, pourrait être envisagée, mais elle n’est guère défendable : la palette sonore n’est pas du tout homogène, avec des petits jeux qui se mélangent mal avec les jeux de fonds de Cavaillé-Coll, et la qualité intrinsèque des tuyaux de Hærpfer-Erman est très inférieure à celle des tuyaux de Dupont et de Cavaillé-Coll. Il en résulte que le dernier état cohérent qu’ait connu cet instrument est bien celui de 1861 et que c’est la restitution de l’orgue de Cavaillé-Coll que doit viser toute restauration digne de ce nom. Cet état est bien documenté et les incertitudes demeures très minimes, portant essentiellement sur le nombre de rangs du plein-jeu au positif et sur la facture du jeu de Flautone 8 du grand orgue. Bien que cet instrument ait été sauvagement dénaturé par Hærpfer-Erman, surtout pour ce qui est du positif, il conserve encore une proportion non négligeable du matériel d’origine et la restitution de son état originel ne procède pas d’une démarche aventureuse.
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