Dans un monde caractérisé par l’intensification des rivalités géopolitiques, la culture est redevenue un levier stratégique d’influence, de rayonnement et de puissance symbolique. Elle ne se limite plus à l’expression artistique ou au dialogue interculturel : elle devient un outil d’influence central dans la compétition mondiale des récits, des modèles sociaux et des valeurs. Face à l’affirmation de puissances culturelles comme les États-Unis, la Chine, la Corée du Sud ou les pays du Golfe, la France doit redéfinir sa place, sa stratégie et sa vision. Concernant les Etats-Unis en particulier, quel rôle peut jouer la France dans le contexte politique actuel vis-à-vis de ses partenaires culturels américains aujourd’hui fragilisés par les choix de leur gouvernement ?
Ce groupe devra explorer les tensions entre l’ouverture universaliste de la culture française et les exigences contemporaines de souveraineté culturelle : comment préserver l’indépendance et la diversité des expressions culturelles à l’ère des plateformes numériques globalisées ? Quelle stratégie adopter face à l’essor de modèles étrangers dominants dans les industries culturelles (cinéma, musique, jeux vidéo, IA culturelle) ? Comment conjuguer rayonnement à l’international, cohésion nationale et défense des valeurs démocratiques et culturelles ? Quels sont les atouts
spécifiques des acteurs culturels français (institutions, artistes, opérateurs, ONG, collectivités ) dans la conduite de projets de coopération et d’export à l’international ? Comment valoriser les savoir-faire français en matière de droits culturels, de diversité linguistique, de médiation, de création émergente, ou encore d’urbanisme culturel ? Quelles nouvelles approches partenariales, plus horizontales et co-construites, peuvent être développées avec les acteurs culturels du Sud ou les diasporas ? Enfin, comment les enjeux de transition (écologique, numérique, démocratique) influencent-ils les formes actuelles de coopération ? Et quelles conditions concrètes (financement,
formation, coordination) sont nécessaires pour en renforcer l’impact ? Enfin, quelles alliances, quels outils juridiques, économiques ou diplomatiques permettent à la France d’agir dans un cadre européen ou francophone élargi, tout en affirmant sa singularité culturelle dans un contexte mondialisé ?
Membres du groupe :
- Mathilde BRAS, cheffe du département de l’Atelier numérique au service numérique du
Ministère de la Culture - Héloïse FONTANEL, responsable des affaires européennes et internationales à la SACEM
- Olivier HUSSENET, directeur adjoint du Hall de la Chanson, centre national du
patrimoine de la chanson, des variétés et des musiques actuelles - Valérie LABAYLE, cheffe du département arts visuels à la DRAC d’Île-de-France
- Guillaume PRIEUR, directeur des affaires institutionnelles et européennes à la SACD
- Laure SAGET, directrice générale d’Audiolib , Hachette Livre
- Julien VOILLEMIN, directeur de projet en charge de la fermeture, du redéploiement et
des travaux de réaménagement au Centre Pompidou
Référente : Sophie MAKARIOU, historienne de l’art et conservatrice du patrimoine
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