JOUR 1 – Immersion au Monde : entre enjeux médiatiques et défis démocratiques
La première journée s’est tenue dans les locaux du Monde, où Louis Dreyfus, président du directoire du groupe, a souligné l'importance du dialogue autour du soutien aux médias et aux ICC, dans un contexte sociétal devant favoriser la diversité éditoriale. Il a souligné les efforts constants en faveur de l’accessibilité des contenus avec entre 50 et 70% des articles traduits pour la version anglophone du journal.
Jean-Gabriel Minel, chargé de mission auprès de la directrice de la DGMIC, a exposé les actions publiques visant à accompagner ces secteurs en pleine mutation notamment avec les changements provoqués par l’intelligence artificielle dont d’autres sont encore à venir.
Une table ronde a ensuite réuni Jérôme Fenoglio, directeur du Monde, Frederick Douzet, géopoliticienne, et David Chavalarias, chercheur au CNRS (auteur de Toxic Data). Ensemble, ils ont analysé l’impact des tensions géopolitiques sur la fabrique de l’information, soulignant le rôle des réseaux sociaux dans sa propagation, les défis posés par les différents modèles de gouvernance dans le monde quant à l’usage d’Internet, et la problématique de l’information à délivrer lorsque les journalistes ne peuvent se rendre sur place. La question des routes de l’Internet et la censure possible par la dissociation a aussi été présentée.
L’après-midi a été marqué par des échanges autour de la liberté d’information et des modèles économiques nécessaires à sa préservation. Aux côtés de Louis Dreyfus, Carine Fouteau, présidente de Médiapart, et Nathalie Sonnac, professeure spécialisée en économie des médias, ont débattu des contraintes économiques, juridiques et éthiques qui conditionnent le journalisme indépendant. La table-ronde a permis de débattre autour des deux modèles de presse présents et de leur organisation pour garantir leur indépendance financière et statutaire.
Le journaliste Thomas Huchon a ensuite animé une session interactive sur l’éducation aux médias, insistant sur l’importance de sensibiliser tous les publics à la vérification des sources et à la confrontation d’opinions divergentes, à l’ère de « l’infobésité » et de la fatigue informationnelle.
Pour clore la journée, Solveig Serre, musicologue au CNRS et auditrice de la session 24-25 du CHEC, et Luc Robène, historien et musicien, ont présenté leurs programmes de recherche, ICCARE (sur les Industries Culturelles et Créatives) et le projet PIND (Punk is not dead), qui illustre le besoin de documenter et valoriser les cultures alternatives.
JOUR 2 – Art numérique au Cube : innovation et création collaborative
Le lendemain, les auditeurs se sont rendus au Cube Garges, un lieu pionnier de la création numérique. Nils Aziosmanoff, son directeur, et Benoit Jimenez, maire de la ville de Garges-lès-Gonesse, ont retracé l’histoire du Cube et son rôle en tant qu’espace d’innovation culturelle. Ensemble, ils ont exprimé leur souhait de permettre l’émancipation de tous les publics par les pratiques créatives et les arts numériques, à travers entre autres le soutien à la création de contenus culturels immersifs.
Après une découverte du parcours d’exposition proposé au Cube, la matinée s’est clôturée avec l’interview du sémiologue François Jost, auteur de Est-ce que tu mèmes ?, par Laura Plisson, alumna de l’EHESS ayant soutenu son mémoire de deuxième année de Master sur le sujet des mèmes.
Christopher Miles, directeur général de la création artistique (DGCA) a ouvert l’après-midi en relevant le renouvellement et la diversification des formes de création artistique mais aussi le contexte de fortes alternatives. Il a souligné l'importance d'une réflexion prospective sur ces questions pour préparer les actions de demain. La journée s’est poursuivie par des ateliers immersifs, et la familiarisation, par groupes de travail, à la pratique du design fiction.
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