On peut aussi, s’étonner du peu de travaux qu’elle a suscités au regard de l’attraction qu’ont exercée, en Europe et Outre-Atlantique, l’École nationale supérieure des beaux-arts (ENSBA) et l’École polytechnique. Les premiers ouvrages de référence consacrés à l’enseignement de l’architecture au sein de l’École nationale supérieure des beaux arts témoignent néanmoins de son influence : ils ont été réalisés par des historiens anglo-saxons. En 1975, Arthur Drexler et Ann van Zanten présentaient à New York, au Museum of Modern Art, une exposition consacrée à l’enseignement de l’architecture à l’Ecole des beaux arts qui donna naissance, deux ans plus tard, à un fort ouvrage : The Architecture of the Ecole des beaux-arts . En 1978, Robin Middleton consacrait un numéro de la revue Architectural Design aux « Beaux-arts » et, quatre ans plus tard, il édita The Beaux-Arts and nineteenth-century French Architecture .
L’enseignement de l’architecture a, comme l’enseignement supérieur, une structuration particulière : il n’a jamais été dispensé au sein de l’Université mais uniquement au sein d’écoles. Des travaux ont été consacrés aux plus grandes d’entre elles : l’École des beaux arts, comme on l’a vu, l’Ecole polytechnique, embrassée sous tous ses aspects, l’Ecole spéciale d’architecture ou l’Ecole des arts décoratifs . Cependant, la myriade d’établissements qui, des écoles de dessin aux écoles régionales d’architecture, a formé des professionnels qui ont exercé l’architecture en France n’a été que très peu abordée jusqu’ici. On relève des travaux récents comme la thèse de Frédéric Morvan sur l’École gratuite de dessin de Rouen , celle de Malik Chebahi sur l’Ecole des beaux arts d’Alger , ou les recherches de Daniel Le Couédic , Jean-Henri Fabre , Anne-Marie Châtelet et Franck Storne sur certaines écoles régionales d’architecture.
Contrairement à ce qui a pu se passer dans d’autres pays ou d’autres disciplines, l’enseignement de l’architecture en France n’a pas d’abord été orienté vers des besoins professionnels ni dimensionné à ceux-ci. L’évolution vers un enseignement professionnalisant, la décentralisation, la démocratisation puis la massification de l’enseignement de l’architecture furent autant de conquêtes, acquises à partir de la Troisième République, sous la pression d’organisme extérieurs à l’enseignement. La création du diplôme d’architecte, celles des écoles régionales vers 1900, les débats sur le régionalisme esthétique après 1914, la rigidité doctrinale française face aux pédagogies modernes européennes dans les années trente… ne se comprennent que dans cette dynamique de contraintes extérieures forçant petit à petit l’institution à intégrer de nouveaux enjeux et à s’adapter à de nouvelles missions. Les saisir suppose la confrontation des sources propres à l’enseignement de l’architecture à des sources externes nombreuses, diverses et disséminées.
Comme le remarque E. Picard pour l’enseignement supérieur, les services d’archives concernant les établissements d’enseignement de l’architecture sont rares. L’École des beaux arts fait exception, les Archives nationales ayant récupéré ses papiers pour la période qui s’étend de 1793 à 1970. Il s’agit essentiellement de documents produits par l’administration (règlements, listes d’élèves, sujets de concours…). Fonds quantitativement important (122 ml), il a fait l’objet d’un inventaire et, depuis 2006, une équipe de l’Institut national d’histoire de l’art, placée sous la responsabilité de Jean-Philippe Garric et de Marie-Laure Crosnier Leconte, s’est attelée à l’exploitation des registres matricules en vue de constituer une base de données recensant les élèves architectes depuis le début du XIXe siècle jusqu'en 1968 . Cependant, ce fonds ne contient aucun document issu de la pédagogie qui y avait cours. Pour en retrouver des traces, il faut chercher ailleurs. Certains travaux d’élèves (dessins, projets…) sont restés à l’École même, quai Malaquais ; une partie a été numérisée et figure sur le catalogue informatique Cat’zarts . Les cours et notes des enseignants sont disséminés, déposés par les professeurs eux-mêmes ou leur famille soit aux Archives nationales, soit au Centre d’archives d’architecture du XXe siècle, soit encore dans quelque archive départementale. Quant aux autres écoles, les moins connues, tout reste à découvrir. L’exemple de l’École régionale d’architecture Strasbourg montre que les documents conservés n’ont pas encore été versés et que ce qui a trait à leur pédagogie n’a pas été gardé ; du côté des élèves comme des enseignants, c’est auprès des familles et dans les greniers que la quête a été menée.
A la différence de l’histoire de l’enseignement supérieur, l’histoire de l’enseignement de l’architecture a été faite jusqu’ici plutôt de façon « horizontale » que « verticale », par établissement plutôt que par discipline, comme nous l’avons évoqué. Se sont néanmoins développés des travaux portant sur certains enseignements et formes d’enseignement . Les envois des Prix de Rome ont naturellement fasciné ; ils ont été présentés lors de plusieurs expositions, de 1982 à 2002 . Parmi les enseignements, celui de l’histoire a été privilégié comme le montrent la thèse de Simona Talenti, l’ouvrage de Christopher Drew Armstrong sur Julien-David Leroy, le numéro spécial des Livraisons d’histoire de l’architecture et quelques autres articles . L’étude de l’enseignement de la construction a connu un récent développement, fruit de l’engouement que connaît aujourd’hui l’histoire de cette discipline pour laquelle, depuis 1985, six associations ont été créées . Les conditions matérielles et certains outils de la pédagogie ont également été l’objet d’analyses, en particulier les locaux, au premier rang desquels les bâtiments de la rue Bonaparte , les bibliothèques dont celles des ateliers . D’autres sujets témoignent du renouvellement de l’historiographie, comme l’arrivée des femmes dans les écoles d’architecture, la constitution et l’action des associations d’élèves …
Les deux siècles qui se sont écoulés depuis la Révolution ont été très inégalement étudiés. Le XIXe, durant lequel l’enseignement dispensé en France a constitué un modèle pour nombre de pays d’Europe et d’Amérique, a été privilégié. Nous avons cité les travaux fondateurs d’Arthur Drexler et de R. Middleton sur l’École des beaux arts. D’autres sont parus depuis comme ceux de Jacques Lucan, mené sous l’angle de l’analyse d’une notion centrale de sa pédagogie, la composition ; de Jean-Pierre Martinon, centré sur le parcours de ses élèves les plus brillants, les lauréats du Grand Prix de Rome ; d’Annie Jacques , conduit sous la forme d’une anthologie réunissant des témoignages sur sa vie quotidienne …Le XXe siècle a été moins exploré, à l’exception des années qui ont suivi l’effondrement du système universitaire, en mai 1968. Ainsi Jean-Louis Violeau a-t-il analysé l’effervescence qui a précédé ces bouleversements ainsi que leurs conséquences ; Michel Denès les orientations prises par les nouvelles « unités pédagogiques » d’architecture créées à partir de 1969 . Le reste, l’entre-deux guerres et les trente glorieuses, n’a, à de rares exceptions près, suscité aucun intérêt . Comme l’écrivait Bruno Foucart : « Les soixante premières années du XXe siècle feraient volontiers figure, dans l’histoire de l’École nationale supérieure des beaux arts, de désert . »
Les contours d'une recherche
L’histoire de l’enseignement de l’architecture que nous appelons de nos vœux est scandée, en France au XXe siècle, par trois dates essentielles. Venant après un siècle de développement et de continuité, le système Beaux-arts est mis en mouvement ou en crise à trois reprises : en 1903, date de la création des premières écoles régionales ; en 1940, date d’une réorganisation de l’enseignement (dans la foulée de la réorganisation de la profession) accordant un monopole de l’enseignement à l’École des beaux-arts et dépossédant de leur habilitation les écoles d’ingénieurs et d’arts décoratifs ; et enfin en mai 1968, avec l’éclatement de l’École des beaux-arts et la création des « unités pédagogiques d’architecture » – pensées en rupture avec l’ancien système à Paris et en continuité avec lui en région –, devenues aujourd’hui les « écoles nationales supérieures d’architecture ». Aussi, est-ce à partir de ces nouveaux établissements que nous envisageons de travailler sur cette histoire, en constituant un réseau de chercheurs et de documentalistes qui y travaillent. Quelques années seront nécessaires pour les mobiliser, réunir du matériel et engager des recherches ; aussi proposons-nous de développer ce programme durant quatre ans, de 2016 à 2020.
Partant de ces écoles, l’histoire de leur enseignement conduit à en aborder d’autres. Lors de leur création, en effet, les écoles régionales d’architecture furent parfois installées auprès des écoles régionales des beaux-arts de leur ville d’élection, partageant même leur direction, leur administration, des enseignants et un unique atelier d’architecture. Ce cousinage, qui put se prolonger durant trois décennies, mérite d’être examiné. Au-delà de cette constellation dont l’École parisienne des beaux-arts (Ensba) était le centre et dont la section d’architecture figure à ce titre au cœur de notre projet, il sera intéressant de mener des comparaisons avec les écoles d’ingénieurs, qui jusqu’en 1940, proposèrent des enseignements de l’architecture, en recourant d’ailleurs parfois à des professeurs chefs d’atelier de l’Ensba (Gustave Umbdenstok, Jean-Baptiste Mathon, etc.) ; ce travail, esquissé pour l’école Polytechnique, reste à faire pour d’autres (Ponts et Chaussées, Centrale, École spéciale des travaux publics, etc.). On examinera aussi les relations avec l’enseignement des arts décoratifs (école des arts décoratifs proprement dite et nébuleuse des écoles d’arts appliqués), habilité lui aussi jusqu’en 1940 à délivrer un diplôme d’architecte. Enfin on cherchera à comprendre les aspects internationaux de l’enseignement de l’architecture aux Beaux-Arts : école dont la renommée est mondiale jusqu’en 1914, et qui perd ensuite progressivement son attractivité au profit d’écoles privées ou d’écoles étrangères.
Cette histoire est intimement liée à celle du milieu professionnel. Dans le dernier tiers du XIXe siècle, en effet, la question de l’enseignement de l’architecture, de la délivrance d’un diplôme et de la définition des avantages afférents (valorisation du diplôme, reconnaissance du titre, accès à la fonction publique, monopole de délivrance des autorisations de bâtir, etc.) fut longuement débattue au sein des sociétés professionnelles, parisiennes ou provinciales, des plus élitistes aux plus ouvertes, des plus doctrinaires aux plus éclectiques. Constitués en associations ou même en syndicats, ces sociétés sont demeurées très présentes dans le débat sur l’enseignement (artistique ou technique, théorique ou professionnalisant, régionaliste ou académique, etc.) jusqu’à la création de l’Ordre des architectes, en 1940, qui les vida d’une partie de leur substance professionnelle quand les lois de Vichy ne les interdisaient pas purement et simplement. Si, à Paris, la S.A.D.G. peinait à faire évoluer l’enseignement au niveau national, en région L’Association provinciale des architectes français pouvait revendiquer la paternité des écoles régionales.
Dans ce cadre complexe et mouvant, notre ambition est double. Elle est d’une part d’ouvrir des pistes pour l’écriture de l’histoire de l’enseignement de l’architecture à partir des connaissances déjà acquises et de leur mise en perspective européenne. Elle est aussi d’œuvrer à la conservation des traces qui sont en train de disparaître et de nourrir ainsi les recherches futures, en suscitant la collecte d’archives manuscrites et orales, et en numérisant les sources imprimées devenues rares.
- Comité de pilotage
Ce projet sera mené par un comité de pilotage constitué par des chercheurs à l’origine du projet, des membres du Comité d’histoire, de la mission Archives du ministère, du bureau de la recherche architecturale, urbaine et paysagère, ainsi que par les partenaires impliqués dans le projet..
- Comité scientifique
Un comité scientifique a aussi été constitué. Il regroupe des chercheurs ayant signé des travaux liés à ces sujets, en France comme à l’étranger, et des universitaires spécialistes d’histoire de l’éducation.
- Des institutions partenaires
Ce projet, déjà soutenu par la Direction de l’Architecture du ministère de la Culture doit s’assurer, pour aboutir de la collaboration des institutions qui détiennent des informations et pourraient participer à l’élaboration et la diffusion de ces travaux : Académie d’architecture, Archives d’architecture du XXe siècle, Cité de l’architecture et du patrimoine, École des Chartes, École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, Écoles nationales supérieures d’architecture, Institut national d’histoire de l’art, Ordre des architectes, etc.
____
Eléments bibliographiques
1. École des Beaux-Arts, écoles régionales et unités pédagogiques
- Bibliothèques d’atelier. Édition et enseignement de l’architecture, Paris 1785-1871, Paris INHA, 2011, 79 p
- « L’École des beaux-arts de Paris », L’Architecture d’aujourd’hui, n°310, avril 1997, p.45-95.
- Paris, Rome, Athènes ; le voyage en Grèce des architectes français aux XIXe et XXe siècles, Paris, ENSBA, 1982, 436 p.
- Italia antiqua. Envois de Rome des architectes français en Italie et dans le monde méditerranéen aux XIXe et XXe siècles, Paris, ENSBA, 2002, 422 p.
- Pompéi : travaux et envois des architectes français au XIXe siècle, Paris, École nationale supérieure des beaux-arts, 1981, 373 p.
- Abram (Joseph), « Les premiers élèves de Perret », Bulletin d’informations architecturales, numéro spécial, 1985
- Abram (Joseph), Auguste Perret et l’école du classicisme structurel, recherche EAN-SRA, 1985, 2 tomes.
- Baudez (Basile), Architecture et tradition académique au temps des Lumières, Rennes, PUR, 2012.
- Brucculeri (Antonio), « L’architecte historien », Livraisons d’histoire de l’architecture n°9 (1er semestre 2005).
- Brucculeri (Antonio), « L’école des beaux-arts de Paris saisie par la modernité », in Les années 30. L’architecture et les arts de l’espace entre industrie et nostalgie. Paris, Ed. du patrimoine, 1997, p. 219-223.
- Brucculeri (Antonio), « Un historien chez les architectes : l’enseignement de Louis Hautecoeur aux Beaux-arts : 1925-1940 », Cahiers de la recherche architecturale et urbaine, n°4 (avril 2000), p. 95-106.
- Châtelet (Anne-Marie), Storne (Franck), avec la collaboration d’Amandine Diener et de Bob Fleck, Des Beaux-Arts à l’Université. Enseigner l’architecture à Strasbourg, Editions Recherches, Strasbourg, 2013, 368p.
- Chebahi (Malik), « L'enseignement de l'architecture à l’École Nationale Supérieure des Beaux- Arts d'Alger et le modèle métropolitain : réceptions et appropriations (1909-1962) », Université de Paris-Est, 2013, 361p.
- Clausen (Meredith L), « The Ecole des Beaux-Arts: toward a gendered history », Society of Architectural Historians. Journal, vol. 69, no. 2, 2010 June, p. 153-161 (publié en français dans la revue eaV « L’école des BA, histoire et genre », n°15, p. 52-61)
- Denès (Michel), Le fantôme des Beaux-Arts. L’enseignement de l’architecture depuis 1968, Paris, Ed. de La Villette, 1999, 250 p.
- Drexler (Arthur) et van Zanten (Ann), The Architecture of the Ecole des beaux-arts, London, Secker & Warburg, 1977, 525 p.
- Drew Armstrong (Christopher) et Liardet (Olivier),« Espaces de longue durée : Julien-David Leroy et l’histoire de l’architecture », Livraisons d’histoire de l’architecture, 1er semestre 2005, n° 9, p. 9-19.
- Drew Armstrong (Christopher) et Liardet (Olivier),« Des phares au concours : de l’Académie royale d’architecture à l’École des beaux-arts 1745-1966 », Livraisons d’histoire de l’architecture, 2ème semestre 2012, n°24, p. 9-62.
- Drew Armstrong (Christopher), Julien-David Leroy and the making of architectural history, Abingdon, Routledge, 2012, 300 p.
- Dumont (Marie-Jeanne), « Vie et mort de l’ancienne école », L’Architecture d’aujourd’hui, n°310 (avril 1997), p. 84-91.
- Dumont (Marie-Jeanne), « Le diplôme d’architecte en France », D’Architectures, n°150 à 153 (11/2007 – 3/2006).
- Dumont (Marie-Jeanne), La S.A.D.G., histoire d’une société d’architectes, 1877-1939, Paris, SFA, 1989, 80 p.
- Egbert (Donald Drew), The Beaux-Arts tradition in French architecture, Princeton, N.J., Princeton University Press, cop. 1980, 217 p.
- Épron (Jean-Pierre), Éclectisme et profession, la création des écoles régionales d’architecture, 1889-1903, recherche BRA, 1987.
- Fabre (Jean-Henri), « L’enseignement de l’architecture à Toulouse dans les années 1960 », Architecture et urbanisme. Toulouse 45-75, Toulouse, CAUE 31/ Loubatières, 2009 , p. 250-300.
- Garleff (Jörn), Die Ecole des Beaux-Arts in Paris : ein gebautes Architekturtraktat des 19. Jahrhunderts, Tübingen / Berlin, Wasmuth, 2003, 582 p.
- Jacques (Annie), Les Beaux-Arts, de l'Académie aux Qua'z'Arts, Anthologie historique et littéraire, ENSBA, Paris, 2001, 595 p.
- Lambert (Guy) et Thibault (Estelle) (dir.), L’atelier et l’amphithéâtre. Les écoles de l’architecture, entre théorie et pratique, Wavre, Mardaga, 2011, 217 p.
- Laurent (Jeanne), À propos de l’école des beaux-arts, Paris, ENSBA, 1987
- Le Couédic (Daniel), « Genèse et premier âge d’une École régionale d’architecture : Rennes 1901-1949 », Arts de L’Ouest, Rennes, PUR, 1995, p. 50-60.
- Le Couédic (Daniel), « Nantes et la douloureuse gestation des écoles régionales d’architecture », Le livre de l’École nationale supérieure d’architecture de Nantes, Gollion, Infolio, 2009, p. 17-33
- Le Couédic (Daniel), Les architectes et l’idée bretonne, 1904-1945,.
- Lucan (Jacques), Composition non composition, architectures et théories XIX-XXème siècles, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, 2010, 607 p.
- Martinon (Jean-Pierre), Traces d'architectes: éducation et carrières d'architectes Grand-Prix de Rome aux XIXe et XXe siècles en France, Paris, Anthropos, 2003, 288 p.
- Middleton (Robin), The Beaux-Arts and nineteenth-century French Architecture, London, Thames and Hudson, 1982, 280 p
- Neuenschwander (Joëlle), Dessins d’architecture : les travaux de l’élève architecte Frédéric de Morsier à l’Ecole des beaux-arts de Paris de 1882-1890, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, 2011, 94 p.
- Pelpel (Laurent), La formation architecturale au XVIIIe siècle en France, CORDA, Paris, 1980
- Pérouse de Montclos (Jean-Marie), Les Prix de Rome : concours de l'Académie royale d'architecture au XVIIIe siècle, Paris, Berger-Levrault, 1984, 260 p.
- Pinon (Pierre), Amprimoz (François-Xavier), Les envois de Rome (1778-1968), architecture et archéologie, École française de Rome, 1988.
- Pommier (Juliette), « La revue Melpomène (1958-1966) : l'architecture chez les étudiants des Beaux-Arts », Sociétés & Représentations, n°30 (2010/2), p. 157-172.
- Rolland de Rengervé (Éric), Les unités pédagogiques d’architecture, 1968-1978, quelle architecture pour une nouvelle ère ?, mémoire TPFE, ENSAPB, 2002
- Segre (Monique), L'école des beaux-arts, XIXè et XXè siècles, Paris, L'harmattan, 1998, 307 p .
- Stinco Antoine, Une éducation architecturale : Tunis, Paris-Rome-Paris, Paris, Sens & Tonka, 2014, 141 p.
- Talenti (Simona), L’histoire de l’architecture en France : émergence d’une discipline (1863-1914), Paris, Picard, 1998, 289 p.
- Violeau (Jean-Louis, Les architectes et mai 68, Paris, Editions Recherches, 2005, 476 p.
- Violeau (Jean-Louis), Les Architectes et Mai 81, Paris, Ed. Recherche, 2010, 304 p.
- Violeau (Jean-Louis), (dir.) Quel enseignement pour l’architecture ? Continuités et ouvertures, Paris, Ed. Recherches / Ecole d’architecture Paris-Belleville, 1999, 192 p.
2. Autres établissements
- Histoire de l’École nationale supérieure des Arts décoratifs (1766-1941), Paris, ENSAD, 2004, 228 p.
- Belhoste (Bruno), Dahan Dalmedico (Amy), Pestre (Dominique) et Picon (Antoine) (dir.), La France des X, deux siècles d'histoire, Paris, Economica, 1995, 398 p
- Blundell Jones (Peter), University of Sheffield School of Architecture : 1908-2008, Sheffield, BDR, 2008, 108 p. ;
- Contenay (Florence), Mouton (Benjamin), Pérouse de Montclos (Jean-Maris), L’École de Chaillot, une aventure des savoirs et des pratiques, Paris, éditions des cendres et Cité de l’architecture et du patrimoine, 2012
- Dunne (Jack) et Richmond (Peter), The world in one school : the history and influence of the Liverpool School of Architecture 1894-2008, Liverpool, Liverpool University Press, 2008, 95 p.
- Grelon (André) dir., Les ingénieurs de la crise ; titre et profession entre les deux guerres, Paris, EHESS, 1986.
- Hamon (Françoise), L’enseignement de l’architecture industrielle à l’Ecole des arts et manufactures (1832-1914), Thèse de l’Université de Paris IV, 1997.
- Hardy (Adam) et Teymur (Necdet) (dir.)., Architectural history and the studio, London, Question Press, 1996, 211 p.
- Johannes (Ralph) (dir.), Entwerfen Architektenausbildung in Europa von Vitruv bis Mitte des 20. Jahrhunderts : Geschichte, Theorie, Praxis, Hamburg : Junius, 2009, 880 p.
- Liebl-Osborne (Petra), Gestaltungslehren in der Architektenausbildung an Technischen Universitäten und Hochschulen in Westdeutschland 1945-1995, Frankfurt a.M, P. Lang, 2001, 592 p.
- Morvan-Becker (Frédéric), « L’École gratuite de dessin de Rouen ou la formation des techniciens au XVIIIe siècle » Doctorat d’histoire, université de Paris VIII, 891 p.
- Ockman (Joan) (dir.), Architecture school. Three centuries of educating architects in North America, Washington, D.C, MIT Press, 2012, 440 p.
- Oechslin (Werner) dir., « Architekturschule », Archithese. Special issue. vol. 23, no. 2, 1993 Mar./Apr., p. 8-80.
- Philipp (Klaus Jan) et Renz (Kerstin) (dir.), Architekturschulen : Programm, Pragmatik, Propaganda, Tübingen, Wasmuth, 2012, 293 p.
- Picon (Antoine), L’invention de l’ingénieur moderne, l’École des Ponts et chaussées 1747-1851, Paris, Presses de l’école nationale des Ponts et chaussées, 1992, 768 p.
- Powell (Christopher), The Welsh School of Architecture : 1920-2008 : a History, Cardiff, Welsh School of Architecture, 2009, 120 p.
- Raffaele (Colette), « Eugène Beaudouin et l'enseignement de l'architecture à Genève », Cahier de théorie n°7, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, 2010, 168 p.
- Rohdenburg (Theodor Karl), A history of the School of Architecture, Columbia University, New York : Columbia University Press, 1954, 114 p.
- Seitz (Frédéric), L'école spéciale d'architecture, 1865-1930, Paris, éditions Picard, 1995, 200 p.
- Tschanz (Martin), Die Bauschule am Eidgenössischen Polytechnikum. Architektur-Lehre in Zürich zur Zeit von Gottfried Semper 1855-187, [S.l.] : [s.n.], 2013, 231 S., (Hochschulschrift)
- Wright (Gwendolyn) et Parks (Janet) (dir.)., The History of history in American schools of architecture, 1865-1975, New York, Temple Hoyne Buell Center for the Study of American Architecture, Princeton Architectural Press, 1990, 191 p.
- Archives
Ces sources sont d’abord constituées par des archives dont les plus importantes quantitativement mais aussi qualitativement sont celles de l’École nationale supérieure des beaux-arts, dont le volet administratif a été déposé aux archives nationales sous la cote AJ52 et inventoriée par Brigitte Labat-Poussin. Elle est constituée, en grande partie, par des dossiers d’élèves. Ceux de la section architecture sont en cours d’exploitation sous la direction de Marie Laure-Crosnier Leconte et Christine Mengin en vue de la constitution d’un « Dictionnaire des élèves architectes de l’École des beaux-arts (1800-1968) » déjà partiellement en ligne sur le site de l’Institut national d’histoire de l’art. Cependant c’est à l’École que sont demeurées les travaux scolaires dont une partie est accessible sur la base « Cat’zArts ».
La plupart des écoles détiennent encore leurs propres papiers qui ont pu être partiellement détruits en 1968 et n’ont pas toujours été versées aux archives, municipales ou départementales suivant les cas. Ce sont aussi les dessins et les exercices pédagogiques qui, restés la propriété des élèves, supposent de se tourner vers eux ou leur famille, ce qui pourrait être l’occasion de susciter des témoignages oraux. Ce sont enfin les fonds des sociétés et des associations d’architectes que nous évoquions, actuellement dispersés ou intégrés à des fonds privés. Les rechercher serait précieux, comme le serait l’exploitation des archives des conseils régionaux de l’ordre des architectes, car certains débattirent, durant la guerre, de l’enseignement, de la création de nouveaux diplômes et de l’opportunité d’ouvrir de nouveaux établissements. Enfin une campagne de collecte de témoignages d’enseignants devra être engagée pour recueillir des éléments que nulle administration n’était en charge de recueillir, notamment concernant la « culture d’atelier » très vive parmi les architectes jusqu’en 68.
Une campagne de sensibilisation permettra de repérer ce qui existe et d’éviter une disparition prochaine. Elle sera à mener prioritairement auprès des directeurs et des documentalistes, mais aussi des archivistes.
- Archives orales
L’enseignement de l’architecture a été profondément transformé au cours du XXe siècle, bousculé par sa démocratisation et sa féminisation, mis en cause par l’essor de l’urbanisme et l’apparition du Mouvement Moderne, renouvelé par le développement de programmes sociaux et de nouvelles techniques et matériaux… Centrées sur les principales écoles parisiennes, les publications ont largement ignoré les autres établissements ; fascinées par le XIXe siècle, elles ont laissé dans l’ombre le XXe siècle ; intéressées par les contenus, elles ont privilégié l’étude des traités et des ouvrages. Aussi l’objectif de ce projet est-il d’écrire une histoire de l’enseignement de de l’architecture en France au XXe siècle, abordant toutes ses dimensions qu’elles soient pédagogiques, professionnelles, territoriales ou politiques, et embrassant l’ensemble des établissements. Parmi eux, il en est qui ont une place particulière : les écoles régionales, outil de décentralisation d’un enseignement longtemps dispensé uniquement à Paris. Instituées en 1903, celles-ci sont à l’origine de la plupart des actuelles « Ecoles nationales supérieures d’architecture ». Or, on ne connaît aujourd’hui presque rien de leur histoire.
Le projet a été lancé en février 2016, lors d’une manifestation à la Cité de l’architecture et du patrimoine. Il s’appuie sur un réseau d’une centaine de chercheurs, enseignants, bibliothécaires, archivistes issus de l’ensemble des écoles. Son ambition est double. Elle est d’une part, d’ouvrir des pistes pour l’écriture de cette histoire à partir des connaissances déjà acquises et de leur mise en perspective européenne. Elle est aussi de conserver des traces qui sont en train de disparaître et de nourrir ainsi des recherches futures. Ce projet bénéficie du soutien institutionnel et scientifique du Ministère de la culture (Service de l’architecture, Mission Archives). Il est coordonné par le Comité d’histoire du ministère de la Culture et piloté par l’école d’architecture de Strasbourg. Il s’appuie sur un comité scientifique de chercheurs français et étrangers spécialistes de ces questions.
La campagne d’archives orales s’inscrit dans ce cadre. Elle a pour but de recueillir et de conserver le témoignage des acteurs et responsables de l’enseignement de l’architecture. Elle est prise en charge par l’ensemble des chercheurs participant au programme selon une méthodologie commune. Le Comité d’Histoire, réalise les entretiens avec les anciens responsables administratifs des ministères en charge de cette politique. Les chercheurs des écoles nationales supérieures d’architecture mènent des entretiens avec des personnalités liées à leurs écoles et aux thématiques transversales du programme. Des personnalités nationales seront aussi interrogées par les pilotes du projet.
Étude préalable au lancement d’une campagne d’archives orales. Quelques pistes de réflexion par Florence Descamps (EPHE)
La consultation des enregistrements se fait uniquement dans les locaux du Comité d’histoire – sur rendez-vous – et après autorisation expresse des auteurs ou ayant-droits.
- Sources imprimées
Les sources de cette histoire sont aussi constituées par des publications faites par l’École nationale des beaux-arts en vue de diffuser ses principes et ses résultats aux établissements de province, ou par des associations d’élèves, d’anciens élèves ou de professionnels. Une partie d’entre elles sont dues à l’éditeur Vincent et Fréal sur lequel il sera intéressant de lancer des travaux de recherche. D’autres sont les bulletins des associations (Élèves et anciens élèves, Grande masse, Société centrale, SADG, Association provinciale, Union syndicale, Société des architectes de Nantes, etc.) qui, édités parfois durant 60 ans sont rarement réunis dans des collections.
Un inventaire de ces publications rares sera une première étape, qu’il faudrait faire suivre par une numérisation qui les mettrait à disposition de tous les chercheurs. Pour qu’elles soient pérennisées, des partenaires sont à trouver du côté de la Bnf, de la Cité de l’architecture ou de l’Institut national d’histoire de l’art. La Bnf a mis en ligne via Gallica le Bulletin de la Société centrale des architectes. Beaucoup d’informations ont également été diffusées par les revues telles que L’Architecture ou L’Architecte qui, numérisées par la Cité de l’architecture, ont un temps été en ligne, mais ne le sont plus actuellement.
Ce travail de d’enquête sur les sources a permis l’établissement par le Comité d'histoire en liaison avec la mission des archives du ministère d’un Guide des sources d’archives de l’histoire de l’enseignement. Il réunit les inventaires de ces nouveaux fonds à ceux des fonds déjà déposés d’anciens professeurs d’élèves ou d’associations. Pour ce faire, un questionnaire a été envoyé, à toutes les institutions et organismes susceptibles de détenir des sources archivistiques et imprimées.
Ouvrir des pistes
En vue de développer la réflexion sur l’histoire de l’enseignement de l’architecture, nous proposons l’organisation régulière de séminaires thématiques réunissant tous ceux qui voudront participer à cette recherche. Un colloque de lancement ouvrira la recherche qui sera clôturée par un colloque international.
- Colloque de lancement : « Pour une histoire de l’enseignement de l’architecture » : 19 février 2016 à la Cité de l’architecture et du patrimoine
Il s’adressera à des chercheurs des écoles d’architecture et à des documentalistes de ces établissements sensibles à la collecte des archives, ainsi qu’aux chercheurs qui s’intéressent à l’histoire de l’enseignement de l’architecture. Seront également sollicités les directeurs des écoles ainsi que des responsables d’institutions avec lesquels sont noués des partenariats.
- Séminaires thématiques biannuels
Sept séminaires seraient organisés dans sept des vingt écoles nationales supérieures d’architectures (novembre 2016 à Strasbourg/ février 2017/novembre 2017/février 2018/ novembre 2018/ février 2019/novembre 2019).
Chacun sera centré sur un thème et sera également l’occasion de faire un portrait de l’école dans laquelle se tiendra la manifestation. Ces thèmes seront retenus de façon à aborder une grande diversité de sujets ; citons, à titre d’exemples,
– « Enjeux territoriaux : centralisation ou décentralisation »,
– « Enjeux pédagogiques : modes et espaces d’enseignement »,
– « Enjeux doctrinaux : traités et manuels »,
– « Enjeux professionnels : le diplôme et les relations avec le milieu architectural »,
– « Confrontations : les écoles face aux deux guerres mondiales »,
– « Confrontations : autres établissements d’enseignement de l’architecture » etc.
Les actes de ces journées d’études seront publiés dans le carnet de recherches du Comité d’histoire
- Colloque international de clôture : « L’enseignement de l’histoire de l’architecture au XXe siècle » en octobre 2021 à Paris.
Il réunira tous les partenaires et sera l’occasion d’un bilan des recherches engagées et des monographies d’écoles réalisées, ainsi que de la collecte d’archives. Seront également sollicités des chercheurs d’autres pays exposant leur bilan et leur perspective. Il sera accompagné de deux publications, l’une sur l’histoire des écoles d’architecture en France au XXe siècle et l’autre constituée par le guide des sources de l’enseignement de l’histoire de l’architecture au XXe siècle en France.
Ces colloques accompagneront la mise sur pied d’un réseau scientifique dont l’objectif sera de travailler à une histoire de l’enseignement de l’architecture en France au XXe siècle articulée à celle de la professionnalisation du métier d’architecte, visant au développement et au renouvellement de l’historiographie sur ce sujet, intégrant une dimension documentaire et une perspective comparatiste.
L’idée de ce réseau est née des échanges suscités par les recherches sur l’histoire de l’École régionale d’architecture de Strasbourg. Lors de la journée d’études qui accompagna l’exposition Des Beaux-Arts à l’Université. Enseigner l’architecture à Strasbourg. L’École en dessins et la sortie du livre (voir annexe 3), les confrontations entre situations nationales et régionales ont fait apparaître à la fois des spécificités dues au contexte géo-politique particulier de la création de l’école alsacienne, mais aussi des convergences que seule la comparaison de plusieurs cas nationaux et internationaux pouvait mettre en lumière. Elle a également soulevé le problème des sources, noté l’urgence d’une collecte nationale d’archives privées, écrites ou orales, sur ces thèmes et l’intérêt d’un encouragement à la recherche dans ce domaine.
Il a donc pour noyau les participants à cette journée d’étude. Ce sont des chercheurs ayant déjà publié des travaux sur l’histoire des écoles d’architecture en France et dont l’appartenance à des laboratoires des écoles d’architecture et de l’Université, répartis dans différentes villes constitue un atout pour ce réseau. Ce premier noyau sera élargi au cours des années à venir. L’idéal serait que chaque école soit représentée par un groupe réunissant chercheurs et documentalistes. Des thèses fléchées ou des conventions CIFRE financées par les villes pourraient permettre à des doctorants de s’engager dans ce programme de recherche.
L’École d’architecture de Strasbourg se propose de gérer ce programme. Il serait souhaitable que soit créé un poste de post-doctorant pour coordonner le réseau, assurer la numérisation des sources imprimées et travailler sur certaines pistes de recherches.
Des perspectives actuelles et internationales
L’histoire de l’architecture du XXe siècle la plus récemment publiée, L’architecture au futur depuis 1889 , due à Jean-Louis Cohen, comprend un chapitre inattendu consacré aux « Nouvelles pédagogiques de l’architecture ». Il y évoque le renouvellement porté par le Bauhaus et les Vkhoutémas, ainsi que l’influence persistante des Beaux-Arts aux États-Unis et les tentatives de création d’écoles sur de nouvelles bases doctrinales. Il témoigne de l’intérêt croissant que rencontre l’histoire de l’enseignement de l’architecture, intérêt patent en Europe comme aux États-Unis où se sont développés ces dernières décennies de nombreux travaux sur l’enseignement de l’architecture, particulièrement au XXe siècle.
Nos voisins se sont essayé, depuis quelques années, à l’écriture de synthèses encore absentes en France, ou, plus simplement, à la publication de colloques abordant de nombreux exemples et des thèmes variés pendant une période large. On relève ainsi, pour la Grande Bretagne, les actes d’un colloque de la Society of Architectural Historians of Great Britain, en 1993, puis l’ouvrage de Mark Crinson et Jules Lubbock paru l’année suivante . Aux États-Unis, une exposition a été, en 1990, le prétexte d’une initiative similaire, suscitant la réalisation d’un catalogue sous la direction de Gwendolyn Wright et Janet Parks . Plus récemment, Joan Ockman a coordonné la publication d’un ouvrage embrassant trois siècles de formation des architectes en Amérique du nord, à l’occasion du centenaire de l’Association des Écoles d’architecture américaines . En Allemagne, une thèse soutenue par Petra Liebl Osborne, en 1999, portait sur la formation des architectes après la Seconde guerre mondiale. En juillet 2011, un colloque a été consacré aux écoles d’architecture, s’interrogeant sur le double sens du terme : une école comme lieu de formation et une école comme groupe de tendance ; il en est résulté une intéressante publication offrant un panorama de quelques écoles allemandes . Certains ont même tenté d’embrasser le développement de l’enseignement de l’architecture dans différents pays durant plusieurs siècle comme Ralph Johannes . Sans prétendre à l’exhaustivité, on peut compléter ce tour d’horizon des publications récentes, par les études d’établissements dont les historiens de Grande-Bretagne semblent être particulièrement friands : on en trouve sur les écoles de Sheffield, Liverpool… , mais aussi sur celle de Genève dont l’histoire a été étroitement mêlée à celle d’Eugène Beaudouin comme l’a exposé dans sa thèse Colette Raffaele .
La vitalité de la recherche dans ces pays incite à envisager une dimension comparative d’autant plus intéressante que ces établissements ont souvent été créés dans le sillage de l’École parisienne des Beaux-arts ou, en opposition à ce qu’elle est devenue, dans celui du Bauhaus. L’École d’architecture de Genève, a été ainsi mise sur pied en 1946 par l’un de ses anciens élèves avec l’ambition délibérée de reproduire le modèle d’enseignement qu’il avait suivi. Aux États-Unis ce fut aussi le cas jusque dans les années trente où se sont alors les anciens professeurs du Bauhaus qui ont essaimé leur acquis à Harvard pour Walter Gropius, à l’Armour Institute de Chicago pour Ludwig Mies van der Rohe ou encore au Black Moutain College pour Josef Albers. Ainsi, comme l’écrit Jean-Louis Cohen, en une décennie la diaspora des élèves des Beaux Arts aura été largement remplacée par celle du Bauhaus . »
Le comité de pilotage
Il réunit :
Les responsables scientifiques du projet
- Anne-Marie Châtelet, professeure à l’École nationale supérieure d’architecture de Strasbourg
- Marie-Jeanne Dumont, maître de conférence à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville
- Daniel Le Couédic, professeur à l’Université de Bretagne Occidentale
Le Comité d’histoire
- Arlette Auduc, agrégée d’histoire et docteur de l’EPHE,conservatrice en chef du patrimoine (H)
- François Chaslin, architecte, historien de l'architecture
- Florence Contenay, inspectrice générale honoraire de l'équipement, ancienne présidente de l’Institut français d’architecture
- Geneviève Gentil, conseillère de la présidente
Les personnalités qualifiées
- Gilles Bienvenu, maître de conférence à l’École nationale supérieure d’architecture de Nantes
- Jean-Lucien Bonillo, professeur à l’École nationale supérieure d’architecture de Marseille
- Marie-Hélène Contal, directrice du Développement culturel, Cité de l’Architecture et du Patrimoine
- Amandine Diener, maître de conférences, université de Bretagne occidentale, coordination et valorisation de programme
- Patrice Guerin, chef de la mission archives ministère de la Culture
- Richard Klein, professeur à l’École nationale supérieure d’architecture de Lille
- Corinne Tiry-Ono, chef du bureau de la recherche architecturale, urbaine et paysagère, ministère de la Culture
- Jean-Louis Violeau, professeur à l’École nationale supérieure d’architecture de Nantes
Le conseil scientifique
- Barry Bergdoll, professeur à l’Université de Columbia et conservateur du département architecture et design du Museum of Modern Art, New-York
- Peter Blundell Jones ϯ, professeur à l’Université de Scheffield
- Philippe Boudon, professeur des écoles d'architecture
- Jean-Louis Cohen, professeur à l'Institute of Fine Arts de New York University et professeur invité du Collège de France
- Jean-Pierre Epron, professeur honoraire des écoles nationales supérieures d’architecture
- Jean-Michel Leniaud, École nationale des chartes
- Jacques Lucan, professeur à l'École d'architecture de Marne-la-Vallée et à l’École polytechnique fédérale de Lausanne
- Luc Noppen, professeur à l’Université du Québec à Montréal
- Pascal Ory, professeur à l'Université Paris 1
- Jean-Pierre Péneau, professeur honoraire des Écoles nationales supérieures d’architecture, conservateur de l'Académie d'Architecture
- Klaus Jan Philipp, doyen de la faculté d'architecture et urbanisme de l’Université de Stuttgart
- Antoine Prost, professeur émérite de l'Université Paris 1
- Rebecca Rogers, professeure à l’Université Paris-Descartes
Partager la page
