L'enseignement de l'architecture a été profondément transformé au cours du XXe siècle, bousculé par sa démocratisation et sa féminisation, mis en cause par l'essor de l'urbanisme et l'apparition du Mouvement Moderne, renouvelé par le développement de programmes sociaux et de nouvelles techniques et matériaux. Centrées sur les principales écoles parisiennes, les publications ont largement ignoré les autres établissements ; fascinées par le XIXe siècle et ont laissé dans l'ombre le XXe siècle ; intéressées par les contenus, elles ont privilégié l'étude des traités et des ouvrages. Aussi l'objectif de ce projet est d'écrire une histoire de l'enseignement de l'architecture en France au XXe siècle, abordant toutes ses dimensions qu'elles soient pédagogiques, professionnelles, territoriales ou politiques, et embrassant l'ensemble des établissements. Parmi eux, il en est qui ont une place particulière : les écoles régionales, outil de décentralisation d'un enseignement longtemps dispensé uniquement à Paris. Instituées en 1903, celles-ci sont à l'origine de la plupart des actuelles « Ecoles nationales supérieures d'architecture ». Or, on ne connaît aujourd'hui presque rien de leur histoire. Le projet a été lancé en février 2016, lors d'une manifestation à la Cité de l'architecture et du patrimoine. Il s'appuie sur un réseau d'une centaine de chercheurs, enseignants, bibliothécaires, archivistes issus de l'ensemble des écoles. Son ambition est double. Elle est d'une part, d'ouvrir des pistes pour l'écriture de cette histoire à partir des connaissances déjà acquises et de leur mise en perspective européenne. Elle est aussi de conserver des traces qui sont en train de disparaître et de nourrir ainsi des recherches futures. Ce projet bénéficie du soutien institutionnel et scientifique du ministère de la Culture (Service de l'architecture, Mission Archives). Il est coordonné par le Comité d'histoire du ministère de la Culture et piloté par l'école d'architecture de Strasbourg. Il s'appuie sur un comité scientifique de chercheurs français et étrangers spécialistes de ces questions. La campagne d'archives orales qui s'inscrit dans ce cadre a été menée depuis les origines du projet afin de recueillir et de conserver le témoignage des acteurs et des responsables de l’enseignement de l’architecture en charge de cette politique jusque dans les années 2000. Vingt-cinq entretiens ont ainsi été conduits avec les anciens directeurs de l’architecture et leurs collaborateurs responsables de l’enseignement, trois anciens directeurs de l’École de Chaillot, quelques enseignants majeurs mais aussi quelques élèves à des périodes clés.
Témoins
Guy AMSELLEM, Georges ARMAND, Béatrice BELLYNCK-DOISY, Pierre BORTOLUSSI, Francis CHASSEL, Sylvie CLAVEL , Florence CONTENAY, Wanda DIEBOLT, Lorenzo DIEZ, Jean-Pierre DUPORT, Jean FREBAULT, Mireille GRUBERT, Eric LENGEREAU, François LOYER, Alain MARINOS, Ruth MARQUES, Pierre MERLIN, Alexandre METRO, Wladimir MITROFANOFF, Benjamin MOUTON, Jean-Pierre PENEAU, Max QUERRIEN, Paul QUINTRAND, Maurice RAMOND, Roland SCHWEITZER.
[lire les notices des entretiens]
Enquêteurs
- Bérénice GAUSSUIN, architecte, maître de conférences associée (HCA), ENSA Paris-Malaquais, LIAT
- Pierre MIGNAVAL, enseignant, agrégé d'histoire
- Jean-Lucien BONILLO, professeur émérite HDR, directeur jusqu’en 2018 du Laboratoire INAMA Investigations sur l’histoire et l’actualité des mutations architecturales, et Fabricia FAUQUET, (architecte, chercheuse au laboratoire INAMA), pour l’entretien du 08/02/2018 conduit avec Eric Lengereau.
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Dates des entretiens : 2017-2019
Durée totale du corpus : 55h 01min [Lire la notice de présentation]
Disponibilité : Communicables selon les articles L.213-1 à L.213-7 du Code du patrimoine. Renseignement et modalités de consultation : [comitehistoire@culture.gouv.fr]
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