Mieux produire, mieux diffuser : la transformation écologique de la création artistique
En cohérence avec le Guide d’orientation et d’inspiration pour la transition écologique publié en 2023 par le ministère de la Culture, la direction générale de la création artistique accompagne les professionnels de la création dans la transformation écologique de leurs activités. Cela se traduit par un ensemble d’actions inscrites dans la stratégie globale pour la création : « Mieux produire, mieux diffuser ».
L’accélération des crises environnementales, la confrontation aux limites planétaires et les tensions sur la disponibilité des ressources naturelles engagent nos sociétés dans des transformations écologiques profondes.
Le secteur de la création est directement concerné et a d’ailleurs entrepris de lui-même de nombreuses initiatives : réflexions et travaux collectifs, création d’outils, tournées à vélo, spectacles sans électricité, écoconception des œuvres, ressourceries culturelles, etc.
La transformation écologique du secteur est essentielle pour plusieurs raisons :
- Il doit participer à l’atténuation des impacts dictée par les stratégies nationales et le cadre réglementaire.
- Il a par ailleurs tout intérêt à engager la transformation de ses activités pour s’adapter aux bouleversements à venir et assurer sa robustesse face à des évolutions inéluctables liées au dérèglement climatique, à l’érosion de la biodiversité et à la raréfaction des ressources.
- Il peut également jouer un rôle dans la transformation globale de notre société par son exemplarité et les effets de ses activités sur les territoires.
- Enfin, il est un puissant vecteur de changement de nos représentations qui guident nos comportements.
La stratégie du ministère de la Culture
Le ministère de la Culture a publié en 2023 un Guide d’orientation et d’inspiration pour la transition écologique, qui s'adresse à l'ensemble des acteurs et des lieux du secteur culturel et constitue une stratégie partagée de transition écologique pour le secteur
En cohérence avec ce Guide, la direction générale de la création artistique a consacré, au sein de sa stratégie globale « Mieux produire, mieux diffuser », un volet dédié à l’écologie. Celui-ci se traduit par une série de mesures destinées à accélérer et accompagner la transformation écologique du secteur de la création artistique, par différents moyens :
- accompagner les acteurs de la création artistique dans la mise en œuvre ou la poursuite de démarches écoresponsables coopératives ;
- assurer le dialogue avec le secteur professionnel dans le but de construire de nouveaux modèles ;
- accompagner les démarches artistiques propres à faire évoluer nos représentations.
Les actions aujourd’hui mises en œuvre :
— Le numéro 145 de Culture & Recherche « Création artistique et urgence écologique »
Culture et Recherche est une revue publiée par le ministère de la Culture qui aborde, dans chaque numéro, une thématique différente.
Le numéro 145, publié à l’automne 2023, a été consacré aux liens entre la création artistique et l’urgence écologique. Il réunit près de 70 textes, rédigés pour l’occasion, par des artistes, professionnels du secteur de la création, agents du ministère de la Culture, chercheurs et enseignants-chercheurs, étudiants des écoles supérieures d’art ou encore associations citoyennes.
Ces écrits s’emparent du sujet sous des formes diverses et sont regroupés dans trois grands chapitres :
- les arts et l’écologie, imaginaires et représentations ;
- les actions et pratiques écoresponsables dans le champ de la création ;
- le nouvel écosystème de la création artistique.
— Le cadre d’actions et de coopération pour la transformation écologique de la création (CACTÉ)
Le CACTÉ est un document à destination des acteurs de la création élaboré par la direction générale de la création artistique dans le but de :
- les accompagner à développer ou approfondir une démarche écoresponsable ;
- les guider pas à pas dans la transformation de leurs pratiques ;
- permettre le dialogue entre acteurs et partenaires financiers sur ces questions.
Traversé par la notion de coopération, il a été conçu pour pouvoir s’adapter aux réalités de chacun tout en s’assurant de la solidité des démarches engagées.
Il est constitué de trois documents qui fournissent un cadre commun, des fiches pratiques et de la ressource.
— Le programme des résidences vertes
Les « résidences vertes » renouvellent le soutien apporté aux artistes par le ministère de la Culture en leur accordant du temps pour chercher et expérimenter de nouvelles pratiques liées aux enjeux écologiques : modes de production ou de diffusion, techniques de fabrication, modes d’organisation du travail, propos des œuvres, relations à l’environnement, etc..
Elles se déroulent sur 6 à 12 mois, en lien avec un professionnel de la transition écologique et un lieu d’accueil. Sans obligation de création, elles donnent lieu à une documentation de la démarche mise à la disposition de tous.
— Les préconisations du groupe de travail transition écologique du conseil national des professions du spectacle (CNPS)
Pendant plus d’un an (2023-2024), des organisations syndicales d’employeurs et de salariés, des représentants d’associations d’élus et de l’État se sont réunis dans un groupe de travail « transition écologique » mis en place par le CNPS.
Les travaux, constitués d’auditions d’experts et de débats, avaient pour objectif d’analyser et d’anticiper les conséquences d’une démarche de transition écologique sur les activités du spectacle.
Ils ont permis d’aboutir à des recommandations autour de cinq thématiques :
- l’avenir des mobilités culturelles ;
- les trajectoires numériques ;
- la formation ;
- les conditions de travail ;
- l’évolution des modèles économiques.
— L'empreinte carbone de la création artistique
Le soutien de la DGCA à la création artistique en régions passe notamment par le soutien à des structures labellisées (Scènes Nationales, Opéras Nationaux, Centre d’Art Contemporain, etc.), regroupées en réseaux. La direction générale de la création artistique a lancé en 2023 des démarches « référentiel carbone » pour 15 réseaux de la création artistique (labels, écoles d’enseignement supérieur d’art et équipes d’indépendantes).
La démarche a consiste à :
- former les structures de chacun des réseaux ;
- réaliser un bilan carbone pour un échantillon représentatif de structures ;
- permettre la construction collective d’un plan d’action au niveau du réseau.
Grâce aux données issues de ces référentiels, la direction générale de la création artistique a commandité en 2025 une étude destinée à estimer les émissions de gaz à effet de serre de l’ensemble du secteur de la création artistique et à identifier ainsi les leviers de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Les résultats de cette étude seront annoncés le 7 juillet à Avignon et feront l’objet d’une publication officielle.
— Des actions pour la transformation écologique de la création dans les territoires ultramarins
Les problématiques écologiques dans les territoires ultramarins revêtent de nombreuses particularités : forte présence de biodiversité, vulnérabilités aux conséquences du dérèglement climatique, enjeux majeurs de mobilité, etc.
Réunis par la direction générale de la création artistique, des agents des directions des affaires culturelles (DAC) ultramarines, en relation au quotidien avec les acteurs de ces territoires, se sont formés à ce sujet et ont conduit un travail de fond sur les risques et opportunités de ces problématiques pour la création artistique.
Cela a permis de dégager des propositions d’action qui, en s’appuyant sur l’existant et en identifiant des co-bénéfices, visent à préserver les activités du secteur. Elles sont articulées autour de 6 axes :
- mesurer ;
- sensibiliser et former ;
- favoriser la coopération sur les territoires ;
- développer l’écosystème des bassins régionaux ;
- repenser les relations intercontinentales à l’aune des enjeux écologiques ;
- valoriser l’existant.
Les premières actions sont en cours de réalisation et feront prochainement l’objet d’une publication dédiée.
— La transition technologique sous les projecteurs de l’écologie : équiper les cages de scène en diodes électroluminescentes (DEL)
Les structures du spectacle vivant s’équipent peu à peu en DEL (« LED » en anglais).
Afin de palier le risque d’une inflation technologique non-questionnée et de permettre une transition avisée et structurée sur le temps long, la direction générale de la création artistique a mis en place un groupe de travail composé d’acteurs du secteur.
Sur les préconisations de celui-ci, deux études viennent d’être lancées :
- une analyse du cycle de vie (ACV) de ces projecteurs au vu de leur usage dans les cages de scène ;
- une étude sur les conditions économiques, juridiques et organisationnelles permettant la mutualisation de ces équipements.
Le résultat de ces études sera publié d’ici la fin de l’année 2025.
Partager la page