Autour d’un riche programme d’expositions, d’ateliers et de rencontres, au Signe et dans plusieurs lieux patrimoniaux, la 5e Biennale Internationale de design graphique présente, cinq mois durant, le meilleur de la création graphique française, européenne et internationale.
Dans le prolongement de l’emblématique festival de l’affiche de Chaumont créé en 1990, la Biennale de Chaumont met en avant une qualité et une diversité de points de vue sur la création graphique et sur le patrimoine de l’affiche.
Rencontres et partage autour du graphisme
La semaine de l’inauguration, la ville vit au rythme du design graphique, de la rencontre des familles, des amateurs et des curieux avec les professionnels et les étudiants en provenance du Grand Est, de toute la France et de l’Europe entière.
Si, au fil des éditions le succès public se confirme, avec 20 000 visiteurs la semaine du vernissage, presque autant que la population chaumontaise, la Biennale de Chaumont le doit à la qualité de ses commissaires et de la direction du Signe. Elle a su faire du design graphique une convivialité et un partage. De l’espace public à la sphère privée, à Chaumont les enjeux artistiques et citoyens se conjuguent.
La 5e Biennale de design graphique de Chaumont : un rendez-vous international
La Biennale met en avant une qualité et une diversité de points de vue sur la création graphique et sur le patrimoine de l’affiche. Née au cœur d’un département rural, elle apporte la preuve qu’une approche ouverte et respectueuse de la diversité de la création, tout en étant exigeante, est possible. Elle montre, si besoin était, que le graphisme “fait en Haute-Marne” fait jeu égal avec celui de ses grands frères institutionnels installés dans les métropoles européennes.
Une manifestation soutenue par les collectivités territoriales, la ville de Chaumont, la Région Grand Est et le département de la Haute-Marne et par la DRAC Grand Est.
Rencontre avec Jean-Michel Géridan
Directeur général du Signe, Centre d’art contemporain d’Intérêt national, centre national du graphisme depuis 2018
Pouvez-vous nous présenter La Biennale en quelques mots ?
Jean-Michel Géridan. La Biennale internationale de design graphique 2025 a présenté pour sa cinquième édition un vaste programme d’expositions, de conférences, de rencontres et d’ateliers autour du thème Noise, qui a permis d’interroger la diversité des relations entre le graphisme et le son. Autour de cette thématique sont conviés des designers internationaux reconnus, émergents et même encore en formation et pour composer un programme riche et varié par des formats pluriels, tant au niveau artistique, de médium ou d’échelles. Pour la question de l’échelle, si le programme des expositions ouvre sur les formes les plus expérimentales et prospectives de notre champ disciplinaire, sans limitation de médium, sont aussi exposées nos actions en territoire rural, nos actions sociales et éducatives à tous les âges de la vie.
En quoi La Biennale est un lieu de rencontres professionnelles ?
Jean-Michel Géridan. Devenue Biennale depuis l’ouverture du Centre national du graphisme en 2017, les festivités graphiques chaumontaises nous positionnent depuis 1990 comme l’épicentre graphique européen. Aujourd’hui, bénéficiant des généreux espaces d’exposition du Signe, initiative unique en Europe portée par l’État (DRAC Grand Est), la Région Grand Est et la Ville de Chaumont, l’événement s’organise autour d’un temps fort et événementiel d’un week-end à la fin mai, et d’un temps long, autour des expositions, qui se prolonge jusqu’en automne.
Le dynamisme de la scène graphique européenne a été manifeste lors du premier temps, du 23 au 25 mai 2025. La cinquième édition a été plébiscitée par un public très nombreux, de professionnels du design, d’étudiants, d’amateurs et de curieux, venus pour la plupart pour un week-end complet à Chaumont. Ce moment leur a permis de vivre une riche expérience transdisciplinaire.
L’effervescence a notamment été amplifiée par la vivacité du public étudiant, venu de toute la France et en particulier du Grand Est et de toute l’Europe. Plus spécifiquement d’Allemagne, des Pays-Bas, de Suisse, de Belgique et d’Espagne. L’investissement de la communauté de l’enseignement supérieur artistique dans le voyage à Chaumont fait aujourd’hui de la Biennale un rassemblement majeur pour les étudiants en art européens. Si le concours international de posters - ayant primé cette année le travail de l’Atelier 25 formé à la HEAR à Strasbourg - est le point d’orgue de l’événement, le concours étudiants est un catalyseur des enjeux portés par toute une nouvelle génération.
Vous êtes à la tête d’un événement culturel majeur dans le Grand Est. Quelles sont les clés du succès de La Biennale de Chaumont ?
Jean-Michel Géridan. Pour qu’un événement international soit porté avec succès par un jeune centre d’art, basé dans une ville somme toute modeste démographiquement, au cœur de la ruralité, il faut l’engagement des partenaires institutionnels, économiques et associatifs locaux. Là est le véritable levier du succès. L’investissement se traduit par des partenariats artistiques et culturels, événementiels, logistiques, d’offres de restauration ou d’accueil essentiels à la réussite de la Biennale.
Ces partenariats, et l’équipe du Signe, sans laquelle rien n’est possible, permettent de transmettre l’hospitalité et la générosité qui sont des valeurs partagées par les participants venus parfois de très loin. En témoigne l’adhésion croissante des publics à l’événement, que ce soit par la participation à guichets fermés pour 700 spectateurs aux conférences et cérémonies ou encore par la présence des différents acteurs de la chaîne du graphisme (designers, éditeurs, imprimeurs…) qui viennent non seulement pour la qualité du programme, mais aussi pour la vertu des rencontres avec les publics que seule Chaumont autorise.
Vous parlez surtout des professionnels. Le graphisme à Chaumont leur serait -il réservé ?
Jean-Michel Géridan. Nullement ! À plus de 20 000 visiteurs par an, la fréquentation de la Biennale du design graphique est un indicateur de son succès populaire. Nous ne rougissons pas d’être acteur de l’attractivité touristique dans ce département, que celle-ci soit territoriale - à l’échelle de notre région - ou internationale. Ce succès quantitatif ne peut être expliqué que par l’adhésion à nos propositions des Haut-Marnais, des habitants de notre agglomération Chaumontaise. Nous mesurons bien notre chance d’avoir un public gourmand et curieux de nos propositions. Notre programme d’ateliers libres ou accompagnés, au Signe ou hors les murs permet d’aller à la rencontre de nos publics. C’est l’amorce de ce rendez-vous. Rien n’est plus touchant que de retrouver le très jeune public qui a bénéficié de nos actions éducatives tels les Projets Artistiques Globalisés menés avec les établissements scolaires et de l’observer curieux de la composition d’une image, de la typographie d’une affiche ou de ses multiples niveaux de lecture. Ce jeune public, nous le signifions à l’envi, est notre premier ambassadeur.
Le programme artistique du Signe relève aussi d’un exercice permanent qui interroge la diversité culturelle...
Jean-Michel Géridan. Parce que nous sommes proches des artistes nous panachons les projets culturels, des marges de la culture aux propositions plus familières. La représentation de la musique bruitiste que je qualifie de Jazz contemporain portée par Hélène Marian et le graphisme des musiques extrêmes de Noise (rock brutiste) ou Métalogo s’enrichissent de leur confrontation avec la culture Rock et Metal de Metallica et d’AC/DC.
Parce qu’à Chaumont la convivialité est au rendez-vous, la Biennale a participé de la reconnaissance de l’institution du Signe par des publics, et sur une décennie. La confiance du public est une lente construction, c’est une conquête. C’est dans cet infini respect pour la diversité des approches de la culture que Le Signe s’est construit à Chaumont, en empruntant le chemin du design graphique. Il en a fait une de ses marques de fabrique.
Découvrir le programme de la 5e Biennale de Chaumont
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