C’est un événement à la croisée du sport et de la culture, directement inspiré de l’héritage laissé par Pierre de Coubertin aux Jeux olympiques modernes : un événement réunissant l’exercice du corps et de l’esprit avec des épreuves artistiques en même temps que la compétition sportive. Les Jeux de la Francophonie, créés par l’OIF (l'Organisation internationale de la Francophonie) et soutenus par les ministères de la Culture et des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, sont un événement unique et hybride qui allie concours culturels et épreuves sportives de haut niveau, sur un modèle identique à celui des Jeux olympiques et paralympiques avec cérémonies d’ouverture et de clôture et défilés des pays participants.
La neuvième édition des Jeux de la Francophonie, qui se déroule du 28 juillet au 6 août, ne fait pas exception à la règle avec 2 500 jeunes talents âgés de 18 à 35 ans venus de 88 États et gouvernements de la Francophonie. Elle se tiendra à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, plus grande mégapole francophone du monde avec 17 millions d’habitants et point de convergence de 200 à 400 dialectes du pays.
La France sera représentée par une délégation de près de soixante membres, athlètes de haut niveau et artistes qui se mesureront dans des épreuves, le tout dans un esprit d’équité, de solidarité, d’excellence et de responsabilité. Tous tenteront de faire mieux que lors de la dernière édition, en 2017 à Abidjan, où la délégation tricolore était repartie avec 53 médailles dont 24 en or, 17 en argent et 12 en bronze. « Je me réjouis que la France soit représentée dans ces Jeux par des artistes très prometteurs qui concourront dans de nombreuses disciplines, de la danse à la photographie, explique la ministre de la Culture Rima Abdul Malak. À travers ces alliances inédites entre sport et culture, nous portons ensemble les valeurs d’une francophonie ouverte, plurielle et solidaire. »
Épreuves, spectacles et ateliers
Côté culture, la France sera présente dans six des onze disciplines. Certaines font l’objet de deux épreuves, comme la peinture, la photographie ou la sculpture avec d’un côté une exposition sur le site des Jeux composée d’œuvres préalablement créées et de l’autre une épreuve en atelier et la réalisation d’une œuvre pendant l’événement. Le concours de création numérique propose aux concurrents de réaliser une œuvre audiovisuelle avec son et image utilisant des technologies numériques en direct sur une scène. En littérature, l’artiste devra rendre une nouvelle de 15 000 signes maximum. En danse de création et en conte, il devra exécuter une chorégraphie ou raconter une histoire en 15 minutes. Enfin, en chanson, il devra proposer un concert de sept minutes. À chaque fois, les candidats seront jugés par un jury composé de cinq personnalités issues du milieu artistique et de nationalités différentes.
En parallèle de ces épreuves culturelles et des spectacles, des ateliers seront organisés. Dans certains, l’artiste travaillera seul ou avec d’autres artistes dans un lieu ouvert au public tandis que dans d’autres, ils présenteront leur travail sous forme de conférences, démonstrations, projections de films ou de spectacles, faisant de ces moments de véritables lieux d’échanges avec le public et les sportifs. « Au-delà de la compétition, les Jeux de la Francophonie sont une occasion incroyable pour ces jeunes de rencontrer d’autres artistes et parfois de déboucher sur des projets artistiques communs », rappelle Daniel Zielinski, chef de la délégation française.
L’Organisation internationale de la Francophonie soutient les artistes au-delà des Jeux, par exemple en éditant des recueils de nouvelles, en proposant des expositions itinérantes ou en invitant les artistes à se produire lors d’événements internationaux. Les Jeux de la Francophonie ont ainsi révélé de nombreux artistes comme Mohamed Mbougar Sarr, auteur sénégalais, médaillé de bronze en littérature à Abidjan en 2017, avant de devenir le plus jeune lauréat du prix Goncourt en 2021 avec son roman La plus secrète Mémoire des hommes.
Promotion de la langue française
Ces Jeux de la Francophonie participent enfin à la promotion de la langue française, parlée par plus de 300 millions de personnes dans le monde en permettant à des jeunes artistes et sportifs de rencontrer leurs homologues issus de pays de tous les continents. « Cet événement illustre que la langue française peut être vectrice de rassemblement et de partage de valeurs communes, souligne Daniel Zielinski. Les Jeux de la Francophonie nous montrent également toute la diversité des francophones. L’espace francophone, et notamment la francophonie sportive ont de beaux jours devant eux. » Ces Jeux de la Francophonie sont une preuve de plus des liens vibrants entre sport et culture, dans la continuité de l’Olympiade culturelle de Paris 2024 et dans la perspective du XIXe Sommet de la Francophonie, organisé par la France à l’automne 2024.
La délégation française côté culture
Spectacle vivant
- Chanson - Gabriel Joseph : il a remporté le concours des Francofolies de Montréal en 2016 avec le prix du public et du jury. En 2021, il a concouru en finale de « The Artist » sur France 2.
- Danse de création – Compagnie Sara Ducat : cette compagnie présentera Manifeste qui s’interroge sur l’hybridation entre les arts, de la poésie à la peinture, de la photographie à la musique, de la sculpture au mouvement. En format quatuor, cette pièce interactive est composée de 3 danseurs urbains contemporains et 1 violoncelliste.
Littérature
- Conte – Noella Tanasi : à travers les contes partagés, Noëlla promeut le patrimoine immatériel et naturel de la Martinique. Par les contes, elle cherche à éduquer les plus jeunes et à partager les traditions et les contes de son île.
- Littérature nouvelle – Maud Ruget : autrice et metteuse en scène, Maud Ruget présentera l'œuvre Maestrom. Son travail s’inscrit dans plusieurs disciplines (littérature, théâtre, son, vidéo) avec un intérêt marqué pour la poétique de la relation.
Arts visuels
- Peinture – Eli Desnot Marsan : avec l'œuvre Double identité, Eli s’intéresse à la question d’identité par le biais du corps et du portrait. Eli utilise le dessin pour les parties figuratives de ses peintures et l’énergie d’une peinture expression en fond.
- Photographie – Adrien Tache : à ses 16 ans, une longue immersion d’un an avec une famille malaisienne confirme son goût pour la photographie et les rencontres qu’elle provoque. Il utilise pour ses clichés une « afghan box », une chambre photographique en bois intégrant un laboratoire de développement.
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