Proposer des alternatives pour décarboner les mobilités culturelles
Pour décarboner la culture, la mobilité des publics doit être repensée. De nouvelles initiatives visent déjà à changer les pratiques des français, et à favoriser l'utilisation des mobilités douces.
Les mobilités : de quoi parle-t-on ?
Historiquement, les politiques de transport développaient une approche plutôt technique du déplacement, et cherchaient à développer les infrastructures et modes de transport dans une logique d’optimisation des coûts.
Afin d’englober les notions d’offre et de demande de transports, et d’élargir les enjeux liés à ce sujet, on parle désormais de mobilités.
La question des mobilités pour les lieux culturels
De leur côté, les institutions culturelles s’intéressent de longue date à la question de la fréquentation et des publics, qui constituent des piliers des politiques de démocratisation culturelle. Les mobilités culturelles ont donc été approchées sous l’angle de l’accès, et de l’accessibilité à tous, ou de l’éloignement de l’offre culturelle. La dimension écologique des mobilités est quant à elle une problématique beaucoup plus récente pour les lieux et événements culturels. Ce questionnement prend désormais de l’ampleur.
Exemple souvent cité car le musée a été parmi les premiers à réaliser son bilan carbone en 2009, le Louvre avait alors conclu que 98% de ses émissions de gaz à effet de serre étaient liées à la venue des visiteurs. En effet, nombre de visiteurs étrangers viennent en avion pour visiter Paris et ses grands monuments.
Le modèle économique des musées repose en partie sur cette clientèle internationale. Ce bilan carbone a également posé, le premier, la question délicate de la méthodologie de mesure carbone (dans cet exemple, un visiteur du Louvre ne visite pas que le musée lors de sa venue à Paris).
Les structures culturelles doivent demeurer des lieux ouverts à l’ensemble des publics, accessibles et tournés vers le monde.
Leur mission, et celle du ministère de la Culture depuis sa création, est de rendre accessibles les grandes œuvres au bénéfice de l’humanité dans son ensemble. Il faut donc redoubler d’intelligence collective pour continuer de garantir l’accès aux œuvres et à la création, pour tous, tout en contribuant dans les secteurs culturels de façon ambitieuse et active à la réduction des impacts écologiques.
Plusieurs pistes existent, qui sont à la portée des structures et événements culturels. Ceux-ci sont de plus en plus nombreux à se rapprocher au plan local des autorités organisatrices des mobilités pour améliorer leur desserte décarbonée. Plusieurs ont fait évoluer leur politique tarifaire ou mis en place des solutions de covoiturage, là encore dans une logique incitative.
Initiatives & bonnes pratiques
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La ville de Rennes a intégré dans la délégation de service public de son transporteur les grands événements culturels, dont les Trans Musicales, et les besoins de mobilité liés (60 000 personnes pendant 5 jours).
En savoir plus sur le site des Trans Musicales
La stratégie marketing autour de la marque, commune à deux régions, incite à la découverte de lieux culturels via un itinéraire interrégional à vélo.
En savoir plus sur le site "La Loire à vélo"
Cette salle de concert s’engage pour inciter son public à utiliser les transports en commun pour se rendre à un concert en offrant un aller-retour individuel.
En savoir plus sur le site de l'Aéronef
L'établissement a mis en place un billet à tarif réduit sur présentation d’un ticket de vestiaire prouvant le dépôt d’un casque de vélo ou de trottinette, etc.
En savoir plus sur ce tarif réduit, sur le site d'Universcience
Ce bus aménagé en salle de concert permet d’apporter la culture dans les ruralités avec des représentations en lien avec la peinture et la mise en valeur du patrimoine local.
En savoir plus sur le site de l'OpéraBus
Le centre national des Arts de la Rue et de l’espace public collabore avec la plateforme de covoiturage Mobicoop.
En savoir plus sur Mobicoop et Quelques p'Arts
Festivals en mouvement vise à réduire les émissions carbones liées au transport dans les festivals. Festivals en Mouvement cherche à mettre en commun des outils, d’échanger collectivement sur les réussites et échecs. Il rassemble 10 structures et couvre 9 régions.
En savoir plus sur ce projet, sur le site du Cofees
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