Ancré sur le Territoire de Belfort, le festival de musique des Eurockéennes qui a fêté sa 33e édition du 29 juin au 2 juillet 2023, s’est imposé, depuis 1989, comme un champ d’expérimentations et d’innovations en faveur de l’accès à la culture pour tous, dans le respect de l’environnement, tout en étant précurseur du mécénat culturel.

Le mécénat au cœur du projet collectif et solidaire

Porté par l’association à but non lucratif Territoire de Musiques, le festival des Eurockéennes de Belfort est né sous l’impulsion du conseil départemental et a associé, dès 1992, le tissu économique régional, en affirmant ses valeurs associatives sous la bannière « Eurocks Solidaires » :  citoyenneté, accessibilité, environnement et prévention.

Un club de mécènes locaux et engagés 

Depuis 2003, année de promulgation de la Loi Aillagon, le réseau s’est structuré. Aujourd’hui, près de 150 entreprises sont réunies dans un club de mécènes, qui contribue à plus de 20% au budget du festival. Des liens forts ont été tissés avec des grands mécènes : le Crédit Agricole, Optymo, Mercedes… mais aussi avec des plus petites entreprises locales, qui contribuent à faire vivre leur territoire en faisant un don, même de quelques milliers d’euros.

Frédéric Adam
Responsable du Pôle Partenariat

« La loi Aillagon a donné à l’association Territoire de Musiques l’opportunité de structurer et dynamiser un Club des Mécènes autour de projets artistiques et solidaires des Eurockéennes de Belfort. Aujourd’hui ce sont plus de 140 entreprises membres du Club des Mécènes qui, grâce à leur soutien fidèle, contribuent au rayonnement du festival."

 

Une empreinte écologique maitrisée

Situé sur la presqu’île du Malsaucy, site naturel protégé, le festival des Eurockéennes s’est très vite engagé pour encourager la mobilité durable, réduire l’usage du plastique et la consommation énergétique, et valoriser la gestion des déchets.

Ces principes ont trouvé des applications concrètes, à commencer dans les négociations avec les partenaires : quand Vittel se voyait écarté du festival faute d’offrir une alternative aux bouteilles d’eau en plastique (le festival a depuis installé des fontaines à eau avec Contigo), Coca-Cola se pliait à la démarche du festival en proposant des canettes en aluminium). De 100 000 bouteilles en plastique distribuées et vendues en 2015, le festival a ainsi réduit sa consommation à 62 000 bouteilles en 2018 puis à 15 662 bouteilles en 2019.

Du côté des émissions de CO2 (plus des trois-quarts des émissions de gaz à effet de serre d’un festival sont liées au transport) les Eurockéennes sensibilisent les festivaliers aux mobilités douces grâce à un partenariat avec la SNCF et avec l’association « Uni Vers Selle », qui met à disposition un parking à vélos gratuit et sécurisé.

Quant à la réduction et la valorisation des déchets (environ 160 tonnes de déchets produits lors de la dernière édition, soit 9% de moins que l’année d’avant), 120 personnes travaillent en rotation dans deux stations de recyclage, fonctionnant 12 heures par jour. Depuis 2012, en partenariat avec la Maison Départementale de l’Environnement, les biodéchets sont méthanisés en bio gaz, permettant la création d’électricité.

 

Un festival précurseur pour l’accessibilité des personnes handicapées

Premier festival à avoir signé la Charte d’accessibilité en 2013 avec Madame Marie-Arlette Carlotti, alors Ministre déléguée aux personnes handicapées, les Eurockéennes développent en continu les dispositifs pour faciliter l’accueil des handicapés (espaces de repos, bornes de rechargement, soins adaptés, boucles magnétiques, signalétique adaptée, programmes en braille…)

Une campagne de crowdfunding a aussi permis l’achat de 2 joëlettes (fauteuil tout-terrain mono-roue), permettant de faire des sorties sur le site du festival avec l’aide d’accompagnateurs de l’association SINAPS. En 2016, une étape supplémentaire a été franchie avec la création des espaces ALL ACCESS – soutenus par la Fondation Delfingen et EDF – abolissant les frontières entre personnes valides et handicapées sur le festival. Autres initiatives de mécènes : des salariés volontaires de General Electric accompagnent des personnes en situation de handicap au fil des concerts.

 

Quelques chiffres

Entre 120 et 140 000 festivaliers par édition

10 millions d’euros de budget par an

20% financés grâce au mécénat

11,5 millions d’euros de retombées économiques chaque année pour le territoire

6 tonnes de déchets alimentaires collectés produisent (via méthanisation) l’électricité verte nécessaire pour un concert sur la « Greenroom ».