Notes
|
En 1714, il ne reste à Louis XIV qu'un héritier en ligne directe : son arrière petit-fils, Louis, duc d'Anjou, âgé de quatre ans. Par son testament, dont le cahier principal est daté du 2 août 1714, Louis XIV organise sa succession, et particulièrement le Conseil de régence qui devra présider aux affaires le temps de la minorité du futur Louis XV. A ce conseil, il fait entrer ses deux bâtards légitimés, enfants de Madame de Montespan, le duc du Maine et le comte de Toulouse, auxquels il accorde un rôle considérable, tout en réduisant celui du chef du conseil, son neveu Philippe d'Orléans. Après avoir une première fois, le 13 avril 1715, amendé son texte au moyen d'un codicille, le roi, au seuil de la mort, y ajoute un second codicille autographe, le 23 août 1715, pour désigner l'abbé de Fleury et le Père Le Tellier respectivement comme précepteur et confesseur du dauphin. Il meurt le 1er septembre. Il semble cependant que le vieux roi ne se soit pas fait d'illusion concernant l'exécution de ce testament. Il écrit en effet le 27 août à la reine d'Angleterre : " Madame, le voilà fait. Il deviendra ce qu'il pourra, mais au moins on ne me tourmentera plus ". Le premier acte politique du régent est de faire avaliser par le Parlement, le 2 septembre 1715, une lecture du testament qui lui soit favorable, et ce au détriment des bâtards légitimés de Louis XIV. En contrepartie, le Parlement regagne le droit de remontrance qui lui avait été confisqué sous Louis XIV, et qui va lui permettre de bloquer, jusqu'à la révolution, tout réforme fiscale de quelque ampleur, indispensable au pays mais préjudiciable aux privilèges des parlementaires.
|